Larzac : un scandale et une honte
Larzac, département de l’Aveyron dans les Causses est aujourd’hui transformé en camp d’assignation à résidence surveillée. Trois mille hommes s’y trouvent entassés dans des conditions d’hygiène et de vie déplorable, sans médecins ni soins et humiliés par leurs gardiens. Leur caractéristique commune ?« Suspect à la peau basanée ». Ce sont des Algériens. Ils sont suspects de tout : d’abord ils sont Algériens. Au cours d’une rafle, d’une perquisition, peut-être ont-ils été trouvés porteurs d’un journal « mal-pensant ».Ou bien encore avaient-ils un petit air nationaliste. Dans le cadre des pouvoirs définis par le décret du 7 octobre 1958, ils ont été assignés à résidence. Ils ne seront jamais jugés, car ils ne sont pas inculpés. Mais ils resteront détenus à Larzac des années entières jusqu’à la fin de la guerre sans doute. L’assignation à résidence a remplacé la lettre de cachet. « Car tel est notre bon plaisir » décrète l’autorité responsable.
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