Da Nang, Johnson n’a pas compris
L’ambassadeur américain a reçu comme consigne de laisser le général Ky réduire par la force l’insurrection bouddhiste de Da Nang et de Hué en évitant l’assaut sur les deux pagodes où s’étaient retranchés avec leurs pauvres armes les combattants de la nouvelle rébellion. Frondes contre carabines automatiques, gourdins contre mitrailleuses, pas de ravitaillement, pas d’équipement sanitaire contre le gigantesque appareil logistique de la U.S. Navy, de la U.S. Air Force qui appuient l’armée de Ky, ont abouti à la reddition de Da Nang et la capitulation de Hué. Tout le Vietnam sait combien cette victoire est un simulacre. Les bouddhistes ont boycotté le congrès militaire et populaire et rejoignent les revendications de l’ensemble du peuple vietnamien du droit à disposer d’eux-mêmes sans intervention extérieure, mais cela l’Amérique de Johnson est toujours incapable d’y consentir. C’est pourquoi la guerre continue.