Cinémathèque : l’affaire Langlois
Il y a six semaines la Direction des Arts et des Lettres, par l’intermédiaire de ses représentants au Conseil de la Cinémathèque, a procédé au licenciement d’Henri Langlois et de soixante employés de la Cinémathèque. On ne connait pas de vraies raisons à ce licenciement car celui-ci n’est, en fait, qu’un épisode du grand conflit entre démocratie et technocratie administrative. La démocratie de la Cinémathèque, c’est l’ensemble de tous ces jeunes cinéastes qui en France ou à l’étranger ont répondu à l’initiative de Langlois, ce sont tous ces producteurs qui ont donné leurs films et ce sont tous ceux qui ont pu profiter du capital amassés pour eux. En face, la démocratie administrative ce sont les fonctionnaires du Centre du Cinéma qui veulent mettre leur ordre à eux et leurs hommes. Ce sont l’inventivité et la qualité des animateurs, la participation du public que l’État entend aujourd’hui corseter, encadrer, assujettir pour en faire des organismes d’exécution de leurs volontés et intérêts. Mendès France appellent les démocrates et les socialistes à défendre ces cellules vivantes de la création car elles garantissent la dignité et la promotion du citoyen dans la société du XXème siècle.