Lettres de prison
Cote : GRAM
Le 8 novembre 1926, Gramsci est arrêté par la police fasciste et condamné, en 1928, pour « conspiration contre les pouvoirs de l’État, provocation à la guerre civile, incitation à la haine de classe, apologie d’actes criminels et propagande subversive ». Pendant onze années de captivité, de la déportation à l’île d’Ustica jusqu’à la clinique de Formies où il meurt en 1937 à quarante-six ans, Gramsci entretient une volumineuse correspondance, en particulier avec les membres de sa famille et notamment avec sa belle-sœur Tatiana, qui l’assiste jusqu’au bout. La première édition italienne (partielle) des Lettres de prison en 1947 constitue, de même que la parution des Cahiers de la prison (Quaderni del carcere) de 1948 à 1951, un des grands événements culturels de l’après-guerre et le point de départ de la redécouverte de Gramsci par l’intelligentsia italienne. En 1965 paraît chez Einaudi une édition critique considérablement augmentée (428 lettres dont 119 inédites). La présente traduction suit ce texte et constitue la première édition française intégrale. Les Lettres de prison reflètent le drame de la survie quotidienne du prisonnier, mais aussi l’activité permanente de ce cerveau qu’on avait voulu « empêcher de fonctionner ». Elles nous renseignent sur la méthode de travail, les lectures, les intérêts multiples du théoricien marxiste qui remplissait jour après jour les Cahiers de la prison qu’on s’accorde aujourd’hui à considérer comme un point de référence essentiel de la culture italienne, et de la recherche critique en général, et dont elles constituent à la fois un commentaire et un contrepoint dramatique. Elles témoignent du combat permanent de l’intellectuel et du militant Gramsci contre l’ordre fasciste.
GRAMSCI Antonio
1971
22 x 15 cm, 621 p.
Gallimard