Autogestion : l’expérience Yougoslave
L’expérience yougoslave est particulièrement intéressante car la Yougoslavie est le seul pays où les principes de l’autogestion aient été appliqués sur une grande échelle. Jusqu’à la rupture de 1948 avec Staline, la Yougoslavie est gérée selon les règles en vigueur en U.R.S.S. : planification centralisée et autoritaire, gestion administrative des entreprises par des directeurs nommés par l’Etat, collectivisation forcée de l’agriculture. Le retrait de l’aide soviétique et l’interruption des relations commerciales avec le bloc socialiste provoquent de graves difficultés économiques. Pour y remédier Tito décide d’instaurer l’autogestion dans les entreprises, dans la gestion des communes, des écoles, du logement, de la santé et de la culture. Après sa mise en place, on s’aperçoit que la mise en place de l’autogestion est difficile. Le système yougoslave combine l’autogestion et le libre jeu des lois du marché et peut être décrit comme un système capitaliste dont les unités de base seraient des coopératives ouvrières de production. Il serait souhaitable que les choix pour l’économie nationale soient pris au sein du Parti d’un type nouveau qui associe les masses à ses débats et soumet son activité au contrôle et à la critique de celles-ci.