La presse et la guerre d’Agérie
Il n’était pas toujours facile d’être journaliste pendant la guerre d’Algérie. Claude Bourdet, Robert Barrat ont même fait de la prison pour délit d’opinion. Claude Bourdet analyse rétrospectivement les articles de presse sur l’Algérie de 1954 à 1962 et estime que la grande majorité des articles étaient prudents et bien en deçà de ce qui aurait pu être dénoncé. Il en analyse les raisons qui sont multiples. Le système colonial était fort peu critiqué et c’est dans cet état d’esprit qu’il faut expliquer l’autocensure des journalistes, l’absence d’effort de démystification et l’acceptation des thèses officielles. En outre la presse française privilégie le mythe, la thèse, le « ce qu’il faut penser » aux faits informatifs, au contraire de la presse anglo-saxonne. A cela s’ajoute les rapports particuliers en France du capitalisme et de la presse. Pourtant très lentement et insensiblement les informations et les idées fournies par la presse de gauche ont contribué à démanteler la mythologie coloniale et chacun des articles écrits, qui de semaine en semaine rétablissaient la vérité et dénonçaient les mensonges, ont fait oeuvre utile.