La protestation populaire en France (1789-1820)
Cote : COBB
Voici enfin une manière neuve et réjouissante d’écrire l’histoire. Ce ne sont ni les figures de proue, ni les hauts faits mille fois rapportés et interprétés qui intéressent Richard Cobb. Dans le tourbillon de la Révolution française et de l’Empire, c’est au lampiste qu’il s’attache, au Français anonyme qui tenta de faire l’événement et réussit surtout à le subir. Son histoire de la protestation populaire à cette époque s’appuie sur une documentation à base de langage. Après une analyse des sources de l’histoire populaire qui nous vaut une inquiétante et savoureuse incursion dans le monde de la police, Richard Cobb expose les différentes formes que prirent la protestation du peuple et la répression exercée par les autorités. La troisième partie de son ouvrage – la plus importante – nous fait revivre la disette de l’An III, avec ses souffrances, ses lâchetés, et l’acuité des conflits entre le paysan et le citadin : sur ce thème se cristallisent en effet toutes les formes d’expression politique populaire. Ainsi nous est restitué, tel qu’il fût, le sans-culotte, bon enfant et sanguinaire, généreux et égoïste, activiste et passif. Tout un menu peuple grouillant et haut en couleurs renaît sous nos yeux pour dessiner une autre France. Et le regard plein d’humour que jette sur lui l’auteur ne parvient pas à cacher la profonde sympathie qu’il éprouve à son égard. Mieux, il réussit à nous la communiquer.
COBB Richard
1975
21 x 14 cm, 322 p.
Calman-Levy