Un film de Serguei Mikaelian
Le dernier film de Serguei Mikaelian : la Prime révèle au spectateur la réalité du quotidien soviétique et l’absence totale de démocratie ouvrière. Son intérêt particulier est le message qu’il donne au monde. Le film nous amène sur un chantier de construction dont l’histoire est semblable à celle de tous les chantiers socialistes de Vladivostok à Ruzomberok, de Riga à Varna. On nous montre le gachis, l’irresponsabilité totale à tous les niveaux et le silence contraint de chacun. Sur ce chantier une équipe refuse la prime de fin d’année. On peut facilement expliquer le succès de ce film auprès des dirigeants soviétiques car il répond à leurs préoccupations du jour, avec la mise en cause des méthodes dilatoires pratiquées mais ils ne voient pas l’acte d’accusation de l’ouvrier soviétique présenté comme un exécutant et non un participant de l’économie socialiste. Le système ne permet pas aux ouvriers de se constituer et de s’affirmer en tant que classe sociale. Apaiser le mécontentement diffus des ouvriers par quelques concessions dans le domaine du niveau de vie, sans leur donner aucun droit à la décision, au contrôle, telle est la nouvelle devise des dirigeants socialistes.