L’alliance ouvrière et paysanne en URSS (1921-1928) Le problème du blé
Cote : GROS
L’augmentation de la production agricole, en particulier de celle des céréales, qui constituait la base de l’industrialisation du pays, et la transformation socialiste de l’agriculture étaient les deux faces d’un problème central qui se posait en Union soviétique en 1921-1928, à l’époque de la Nouvelle politique économique (N.E.P.). Pour Lénine, il devait être possible de résoudre ce problème grâce à la mise en pratique de l’alliance ouvrière et paysanne : une alliance sociale unissant les ouvriers et les paysans pauvres et moyens, qui était en même temps une alliance matérielle contractée entre la grande industrie socialisée et l’agriculture. Pour établir cette alliance, la N.E.P. devait, selon cette conception, mobiliser toutes les ressources qui se trouvaient alors disponibles dans le pays — ainsi même le capital privé (la petite industrie, le petit commerce, etc.) était mis à contribution. Ce qui ressort de ce livre, c’est que la crise économique sur laquelle se terminait la période de la N.E.P. (entraînant la collectivisation de l’agriculture « par en haut »), était avant tout une conséquence de l’affaiblissement de l’alliance ouvrière et paysanne, et que cet affaiblissement n’était nullement inévitable au sens où il aurait été un effet nécessaire du développement du capital privé engendré par la N.E.P. Selon les analyses du livre, cet échec repose surtout sur une sous-estimation pratique des moyens qui, d’après la conception léniniste, garantissaient la transition vers une agriculture productive et socialiste, et dont disposait la Russie depuis la révolution d’Octobre — en particulier sur un manque de confiance dans l’alliance ouvrière et paysanne elle-même.
GROSSKOPF Sigrid
1976
24 x 15,5 cm, 459 p.
François Maspero