L’autogestion généralisée

Cote : GUIL

Hegel et les.Enragés de 93, Marx, Bakounine et les Communards, Rosa Luxemburg, Lukacs et les Conseils : tels sont les jalons d’une histoire de l’autogestion, de sa théorie et de sa praxis, praxis qui culmine sur les barricades de Paris et de Prague en 68, avec les insurgés hongrois de 56 et polonais de 70. Au centre de cette histoire, le concept-clé de la théorie marxiste : le prolétariat. La tension permanente entre la classe ouvrière réformiste telle qu’elle se moule dans la pratique du Capital et telle qu’elle s’exprime par ses théoriciens (dans la ligne directe de Lasalle et Proudhon) et la spontanéité révolutionnaire du prolétariat qui oppose à ses intérêts immédiats le désir. Car l’histoire des temps modernes est autant l’histoire de la lutte autonome du prolétariat pour son émancipation que celle entre la classe ouvrière et la bourgeoisie pour se partager le gâteau du Capital. Mais cette autonomie du prolétariat ne saurait avoir d’autre issue que ce qu’on nomme l’autogestion: autogestion non seulement des luttes de l’avant-garde ouvrière comme de la société se faisant et de la société future. Et qu’on ne vienne pas nous dire que le terme a été récupéré par le PC et le PS. L’autogestion sous sa forme généralisée, c’est nous révolutionnaires qui avons construit ce concept dans les années 60 et nous n’allons pas en faire cadeau aux réformistes comme d’autres leur abandonnent Marx, le prolétariat et la révolution.

GUILLERM Alain
1979
20 x 13, 3 cm, 224 p.
Christian Bourgeois