Questions à l’autogestion
L’autogestion, un peu comme le mot démocratie ou celui de socialisme, recouvre toutes sortes de concepts qui peuvent répondre à une mode mais il faut aller au-delà du bavardage. Dans un contexte de préparation des élections présidentielles de 1981 il est important pour le PSU de soumettre à l’examen la perspective autogestionnaire qui est la sienne pour en dégager en pratique autre chose qu’un discours de façade, sans prise avec les évènements. Pour Pierre Naville c’est dans le champ du travail que l’autogestion doit prendre tout son sens. Pour lui, l’action doit commencer par l’instauration du contrôle ouvrier et salarié. Il faut, pense-t-il, définir les unités de base du contrôle et s’interroger sur leurs mises en place, sur les difficultés de l’évaluation et de la définition des besoins. Cela revient à envisager la combinaison inévitable entre l’autogestion et un mode de planification nouveau qui sera expérimental et obligatoire. La question des hiérarchies de salaires et de fonction, comme la question de la diminution du temps de travail ne peuvent échapper à la réflexion de l’organisation autogérée. En outre, on se rend bien compte qu’une dimension européenne et non plus nationale doit être introduite dans la réflexion.