Le gouvernement prépare son arsenal judiciaire
Elu sur des thèmes « sécuritaires » le pouvoir de droite prépare son arsenal judiciaire et s’apprête à réformer divers points du droit pénal. Le plus frappant dans le discours de Chirac lors de l’investiture du gouvernement devant l’Assemblée, c’est la façon dont, parlant de la sécurité, il a mis l’accent sur trois éléments essentiels : la lutte contre le terrorisme, contre la délinquance et pour la « préservation de l’identité française ». (Entre février 1985 et septembre 1986, treize attaques terroristes secouent la France. Attentats de la Rue de Rennes 17 septembre 1986). Non seulement Chirac lie la question de l’immigration à celles du terrorisme et de la délinquance, mais surtout il en parle sous l’angle le pire : celui de « l’identité ». C’est un discours d’extrême droite. Juridictions spéciales, peines incompressibles, cartes d’identité infalsifiables et données cryptées, contrôles des étrangers et des jeunes, un arsenal d’intentions pas aussi facile à mettre en place qu’il n’y paraissait pendant la campagne électorale. Pourtant, on sait bien que la réponse au développement de la délinquance ne réside pas dans la force de la répression, mais dans sa nature, ainsi que dans l’éducation et la prévention. Toutes ces mesures envisagées ne servent à rien, sinon à satisfaire une certaine opinion publique.