Le déclin électoral des partis de gouvernement et le rapport des citoyens à la politique
L’analyse des résultats des élections législatives dans 15 pays d’Europe occidentale depuis 1970 montre un déclin des partis gouvernementaux, qu’il s’agisse de la social-démocratie ou de la droite modérée, déclin compensé par la progression des écologistes et de la droite radicale. On observe également une volatilité électorale croissante, et une participation en diminution. Pourquoi ? Deux facteurs se conjuguent pour expliquer ce phénomène : les électeurs ont de plus en plus d’attentes, une vision de plus en plus consumériste de la politique, au moment où, avec le ralentissement de la croissance économique, les gouvernements ont de moins en moins la capacité de développer une politique basée sur le partage des fruits de la croissance.
L’affaiblissement des grandes forces politiques n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement des systèmes politiques occidentaux, qu’ils soient poussés à la polarisation ou aux coalitions. Ce qui n’est pas sans problème d’autant que la baisse du taux de croissance semble devoir perdurer…
Pierre MARTIN, politologue, chargé de mission à la FNSP, est Ingénieur de recherches CNRS au laboratoire PACTE ; il enseigne à l’Institut d’études politiques de Grenoble où il anime un groupe de recherches « Élections et Partis ». Spécialiste des élections et des systèmes partisans, il a publié « Le déclin des partis de gouvernement en Europe »In Revue Commentaire, automne 2013, et avec Florent Gourou, « Gauche, droite et vote populaire » In Commentaire, printemps 2014.