Gilets jaunes, l’irruption de l’inédit
Les vidéos de la soirée
Mercredi 23 janvier 2019 à 18h30
à l’espace « Le Maltais rouge »
Réunion-débat organisée par six Fondations :
Gilets jaunes, l’irruption de l’inédit
Le mouvement des gilets jaunes, d’abord protestation contre la taxe sur les carburants, s’est transformé en un mouvement inédit de contestation du gouvernement et, nommément, du président de la République. Un bouillonnement d’actions de désobéissance civile, d’expériences de démocratie directe, et de propositions pour en finir avec la misère, la précarité et le mépris de classe d’une oligarchie déconnectée.
Il met ainsi l’ensemble de la politique sociale du gouvernement dans le débat public et, plus largement les politiques néolibérales mises en oeuvre depuis des décennies. L’évasion fiscale n’a en effet jamais été aussi importante. Les plus riches ont bénéficié de multiples allègements d’impôts, l’impôt sur les sociétés a diminué, etc. L’augmentation des taxes sur les carburants est apparue ainsi comme « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ».
L’extrême droite a vainement tenté de récupérer un mouvement qui se caractérise par son auto-organisation horizontale et pose l’exigence d’une démocratie réelle contre une présidence autoritaire et méprisante.
Les gilets jaunes mettent également en évidence le lien entre la question sociale et les impératifs écologiques : les plus grands pollueurs sont exonérés de tout effort, les principales causes du réchauffement climatique ne sont pas traitées, la casse des services et des commerces de proximité et l’étalement urbain se poursuivent, les alternatives en matière de transport en commun ne sont pas développées.
Au moment où l’impopularité du gouvernement atteint des sommets, le soutien au mouvement des gilets jaunes de se dément pas. Mais l’existence même de ce mouvement traduit aussi le discrédit des organisations traditionnelles, que beaucoup de « gilets jaunes » expriment régulièrement à l’égard des partis politiques mais aussi des syndicats. Comment dans ces conditions favoriser une plus grande convergence des luttes, aspiration largement partagée dans le mouvement social dans son ensemble ?
Le débat était animé par
Louise Gaxie,
Fondation Gabriel Péri.
Emmanuelle Reungoat, politiste au Centre d’études politiques de l’Europe latine de l’université de Montpellier. Elle a participé à l’enquête lancée par des chercheuses du Centre Emile Durkheim (Bordeaux) au lendemain du 17 novembre.
Yann Le Lann, sociologue à l’université de Lille. Il a coordonné l’enquête du collectif Quantité critique, composé de chercheurs et de doctorants de Lille et de Sciences Po Paris.
Emmanuel Terray, anthropologue
Débat avec la salle