Séminaire des Fondations : le budget d’austérité justifié par la dette ?

Le 10 octobre dernier, a été déposé le projet de loi de finances (PLF) pour l’année 2025, dont les grandes lignes ont été déterminées par un gouvernement démissionnaire qui annonce une cure d’austérité massive et prolongée. Dans le budget 2025, le gouvernement annonce faire 40 milliards d’économie sur les dépenses publiques, alors qu’entre 2017 et 2024, on peut estimer les baisses de recettes de l’État à hauteur de 160 milliards d’euros par an. Cette lourde baisse va encore se faire aux dépens des services publics déjà mal en forme et des ménages de plus en plus paupérisés. Elle traduit un jusqu’au boutisme dans des choix politiques inefficaces, injustes et pénalisants pour l’avenir.

Aujourd’hui pourtant, à rebours des logiques de rigueur budgétaire, nous avons besoin d’investir massivement pour la transition énergétique, pour améliorer le pouvoir d’achat des ménages, pour relocaliser la production en France et pour nos services publics. Pour cela, l’Etat doit s’endetter, mais cette nécessité doit pouvoir se faire en dehors de la forme que prend l’endettement actuel, qui, dans l’Union européenne, place la dette publique sous l’emprise des marchés financiers, à travers la création d’un pôle public qui pourra gérer les titres de la dette publique.