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socialiste

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Jacques
Sauvageot

Des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?

L’Illusion du consensus

Cote : MOUF

Nous vivons un moment décisif. À l’euphorie des années 1990, marquées par le triomphe de la démocratie libérale et la célébration d’un « nouvel ordre mondial », a succédé l’illusion d’une démocratie sans frontière, sans ennemis, sans partis. Une démocratie cosmopolite qui apporterait enfin paix et prospérité aux peuples du monde. Mais la montée des populismes de droite en Europe et la menace que représente aujourd’hui le terrorisme international ont révélé à quel point ce rêve était superficiel. Et les mots censés l’illustrer — «dialogue», «consensus», «délibération» — sont impuissants. Pour la philosophe Chantal Mouffe, figure de la démocratie radicale et plurielle, considérée, avec Ernesto Laclau, comme l’inspiratrice du mouvement Podemos, le conflit est constitutif de la politique. Aussi, concevoir la politique démocratique en termes de consensus et de réconciliation n’est pas seulement erroné conceptuellement, mais dangereux politiquement. Quand les luttes politiques perdent de leur signification, ce n’est pas la paix sociale qui s’impose, mais des antagonismes violents, irréductibles, susceptibles de remettre en cause les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques. Chantal Mouffe, qui compte parmi les intellectuels européens les plus influents aujourd’hui sur la scène internationale, enseigne la théorie politique à l’université de Westminster à Londres.

MOUFFE Chantal
2016
19 x 12,5 cm, 198
Albin Michel

Quand la gauche se réinventait. Le PSU, histoire d’un parti visionnaire 1960-1989

Cote : RAVE

le Parti Socialiste Unifié (PSU) fondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient. C’est l’histoire méconnue de cette organisation visionnaire que Bernard Ravenel – qui en fut membre jusqu’à sa dissolution en 1989 -retrace dans ce livre, avec passion et rigueur. Il y montre comment un parti, par l’action et la réflexion, a pu interpeller la société à contre-courant, sur nombre d’enjeux cruciaux toujours actuels. Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspirations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira avec surprise à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte ». Loin d’être un accident de l’histoire, le PSU, du fait aussi de sa composition plurielle où se côtoyaient intellectuels, cadres, ouvriers, paysans et étudiants, chrétiens et athées, réformistes et révolutionnaires, a pu anticiper des problèmes qui restent irrésolus. Une lecture salutaire pour tous ceux qui entendent aujourd’hui participer à la construction de l’avenir. Bernard Ravenel, agrégé d’histoire, a été membre du PSU dès sa fondation en 1960. Chargé des relations internationales du PSU de 1974 à 1984, il est l’auteur de plusieurs livres consacrés aux problèmes méditerranéens, dont Méditerranée : le Nord contre le Sud ? (L’Harmattan, 1990) et Méditerranée : l’impossible mur (L’Harmattan, 1995).

RAVENEL Bernard
2016
24 x 15,4 cm, 365 p.
La Découverte

Les classes populaires et le FN. Explications de vote

Cote : MAUG

Les votes FN ne forment pas un « électorat », mais « un conglomérat ». Dans ce « conglomérat » particulièrement volatile ne figure qu’un ouvrier sur sept, mais il inclut néanmoins une composante populaire qui n’est pas négligeable : plus de la moitié des votes FN se recrute chez les ouvriers et les employés (actifs ou retraités). Si ce vote FN d’une fraction des classes populaires – dont le premier parti est, et de loin, celui de l’abstention ne surprend pas ceux qui les assimilent à la figure du « beauf » machiste et homophobe, raciste et xénophobe, il interpelle les autres. Les enquêtes ethnographiques rassemblées dans ce livre tentent d’élucider les raisons et les causes de ces votes populaires en faveur du FN. Que veut dire l’ouvrier ou la femme de ménage qui votent FN ? Un ouvrier qui vote FN est-il un « ouvrier raciste » et que signifie « raciste » dans son cas ? L’est-il au même sens qu’un aristocrate qui vote, lui aussi, FN ? Ces enquêtes portent à conséquences politiques : outre qu’elles invitent à rectifier la vision stéréotypée de « l’électeur FN », elles montrent que la lutte politique contre le FN peut prendre appui sur les contradictions latentes au sein de ce « conglomérat » pour travailler à son implosion.

MAUGER Gérard, Willy PELLETIER (Coord.)
2016
20,5 x 14 cm, 284 p.
Éditions du croquant

Sans emploi. Condition de l’homme post-industriel

Cote : LIOG

Alors que la production de richesses s’est emballée ces cinquante dernières années, le travail humain nécessaire s’est parallèlement réduit. L’équation est imparable : moins d’effort humain pour produire plus et mieux. Paralysés par l’angoisse du chômage et la quête éperdue de « l’emploi », nous refusons de saisir l’occasion inédite qui s’offre à nous de changer de monde. Raphaël Liogier écrit ici un ouvrage essentiel qui ébranle nos idées reçues. Il démontre qu’il n’y a pas de solution au problème du chômage, tout simplement parce qu’il n’y a pas de problème. Nous entrons dans une économie d’abondance qui bouleverse la condition humaine, mais dont nous ne savons pas voir la puissance libératrice. L’aveuglement des élites politiques et économiques face à l’ampleur de la révolution de l’intelligence artificielle, du numérique et d’Internet, pourrait transformer en désastre cette opportunité historique. Il est urgent, selon Liogier, de revoir de fond en comble nos conceptions du revenu, du travail, de la production, de la propriété, de la solidarité et de la fiscalité. Ne se contentant pas d’analyser avec une rare pertinence ce changement de paradigme, il propose des réformes systémiques pour l’aborder. Sociologue et philosophe, Raphaël Liogier est Professeur à Sciences Po Aix-en-Provence et, à Paris, au Collège international de philosophie. Auteur d’une quinzaine de livres, ses recherches portent sur les croyances, la globalisation, la laïcité, ainsi que sur les conséquences éthiques et sociales de l’évolution des technosciences.

LIOGIER Raphaël
2016
22 x 14,5 cm, 224
Les Liens qui Libèrent

La spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions

Cote : CHAU

Notre civilisation de classe moyenne est à la croisée des chemins. Alors qu’elle définissait le projet des démocraties modernes, elle fait face à des défis majeurs. La recristallisation en masse des inégalités, la mobilité descendante, l’écrasement du pouvoir d’achat des salaires relativement aux prix des biens immobiliers, la paupérisation de cohortes entières de jeunes surdiplômés et la globalisation porteuse d’une montée aux extrêmes de la concurrence forment ensemble une spirale de déclassement aux effets potentiellement dévastateurs. Les inégalités de classes et la fracture des générations se renforcent mutuellement: à raison de la dynamique de repatrimonialisation, les écarts au sein des nouvelles générations sont appelés à se radicaliser. Ce sont autant de phénomènes dissimulés sous le voile du déni, qui risquent de réduire à néant l’ambition de laisser à nos enfants un monde meilleur. À partir de données et de comparaisons internationales inédites, Louis Chauvel récuse ici les illusions qui aggravent nos maux. Car les dénégations qu’on oppose aux difficultés réelles des classes moyennes et populaires, des jeunes et de pans entiers de la société ne font qu’aiguiser les frustrations et un ressentiment général dont la traduction politique s’exacerbe. Louis Chauvel, professeur à l’université du Luxembourg, est chercheur associé à Sciences Po (Observatoire sociologique du changement) et membre honoraire de l’Institut universitaire de France. Il est aussi seniorscholar au Luxembourg Income Study (LIS).

CHAUVEL Louis
2016
20,5 x 14 cm, 220 p.
Seuil

Rencontre Portugal 1974-2016

L’Institut d’Études Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris-Sorbonne
L’Institut Tribune Socialiste
Les Éditions Bruno Leprince
Vous invitent à une rencontre-débat et à la présentation du livre Portugal 1974-2014 De la révolution à l’effondrement du modèle néo-libéral.

Avec Christina Semblano (économiste)
et Abraham Béhar (bureau du CEDETIM)

Europe, obstacle ou opportunité

L’Europe est omniprésente dans le champ politique. Au cours des dernières années, avec la crise de l’euro et le renforcement de la « gouvernance »  européenne, elle a mis en coupe réglée des sociétés entières allant jusqu’à provoquer de graves crises humanitaires comme en Grèce.
Dans l’esprit du traité de Lisbonne, les autorités européennes promeuvent la « concurrence libre et non faussée ». Cela conduit à rationner et à faire reculer les services publics et à toujours étendre le champ de valorisation du capital.
Au plan démocratique, l’Europe souffre de carences lourdes : son droit s’élabore dans l’opacité ; les élections au parlement européen sont marquées par un abstentionnisme massif ; la politique monétaire, levier décisif, est soustraite à la délibération démocratique et est l’apanage d’une banque centrale indépendante étroitement connectée aux marchés financiers.
Pour la gauche, l’Europe est un défi. La volonté originelle de rapprocher des peuples que l’histoire a souvent séparés ne peut que rencontrer son approbation. Mais les politiques concrètes sont à l’opposé de ses valeurs. Que faire ? L’Europe peut-elle être réorientée ? Est-elle un échelon pertinent de l’exercice de la souveraineté populaire ? L’euro doit-il être transformé, amendé, abandonné ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles les réponses divergent parfois au sein même de la gauche de transformation sociale.

Rencontre organisée dans le cadre du cycle de séminaires : Face aux grandes tendances du capitalisme contemporain, que peut être aujourd’hui une politique « à gauche » ? Organisé par la Fondation Copernic, la Fondation Gabriel Péri et l’Institut Tribune Socialiste

Inscriptions : inscription@gabrielperi.fr (préciser l’objet ou la date du séminaire) Contact : Tania Remond tania@gabrielperi.fr – Tél. 01 41 83 88 47

Loi Travail, égalité femmes-hommes

Sophie BINET

la « loi travail » (El Khomri) envisagée remet en cause l’ensemble des droits des travailleuses et des travailleurs. En mettant en avant le principe de la négociation cette nouvelle loi ne prend pas en compte le fait que, dans la pratique, c’est la loi qui a fait avancer les droits. Les femmes sont d’autant plus concernées par les projets actuels qu’un grand nombre d’entre elles sont dans les secteurs où dominent la précarité, la flexibilité, la sous-estimation des métiers à risques, où les syndicats sont le moins implantés, et où les luttes à mener sont les plus difficiles.

Depuis 1999 la CGT a mis en place la parité au niveau confédéral et adopté une charte sur l’égalité femmes/hommes annexée aux statuts confédéraux. Encore faut-il faire vivre la charte dans les faits ! Un rapport de situation comparée (sur l’égalité femmes/hommes) a été élaboré, permettant d’observer la situation réelle à tous les niveaux.

Sophie Binet est dirigeante confédérale de la CGT chargée de l’égalité femmes/hommes, et secrétaire adjointe de l’UGIC-CGT (ingénieurs, cadres et techniciens).

Les femmes et le syndicalisme en France

Les femmes et le syndicalisme en France, une contradiction ou une réalité ? Rachel Silvera en explicite les difficultés. Syndicats et femmes n’ont pas toujours fait bon ménage. Différentes lois, réformes et mouvements ont, depuis quelques dizaines d’années, incontestablement contribué à une prise en compte de l’objectif d’égalité professionnelle Femmes/Hommes. Aujourd’hui la part des femmes syndiquées continue à progresser (malgré le contexte de désyndicalisation), mais leur présence dans les organismes de direction est encore faible, sauf aux niveaux supérieurs lorsque les quotas l’imposent. Le contexte économique, la structure des emplois, la tradition culturelle syndicale, la division sexuée du travail, le turnover des responsables… peuvent expliquer cette situation, et ouvrir des pistes de transformation possibles.

Rachel Silvera est économiste, maîtresse de conférence à l’Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, co-directrice du groupe de recherche MAGE (Marché du travail et genre en Europe).

Rachel Silvera est économiste, maîtresse de conférence à l’Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, co-directrice du groupe de recherche MAGE (Marché du travail et genre en Europe).
Syndicats et femmes n’ont pas toujours fait bon ménage. Différentes lois, réformes et mouvements ont, depuis quelques dizaines d’années, incontestablement contribué à une prise en compte de l’objectif d’égalité professionnelle Femmes/Hommes. Aujourd’hui la part des femmes syndiquées continue à progresser (malgré le contexte de désyndicalisation), mais leur présence dans les organismes de direction est encore faible, sauf aux niveaux supérieurs lorsque les quotas l’imposent.
Le contexte économique, la structure des emplois, la tradition culturelle syndicale, la division sexuée du travail, le turnover des responsables… peuvent expliquer cette situation, et ouvrir des pistes de transformation possibles.

les femmes et le syndicalisme français

Après une histoire très mouvementée entre les femmes et le syndicalisme, on assiste aujourd’hui à une mobilisation syndicale pour l’égalité professionnelle. Sous des formes diverses, les confédérations syndicales font désormais de l’égalité professionnelle un enjeu (formations à l’égalité, développement de la négociation d’accords, soutien à des luttes de femmes, mobilisation avec des associations féministes, intégration de la question de l’égalité dans des mobilisations générales, comme la réforme des retraites ou certaines mesures gouvernementales…). Du fait des lois, de la pression d’associations de femmes et très certainement de la présence de féministes dans leur rang, cette évolution semble réelle, même si les avancées concrètes en matière d’égalité professionnelle sont encore faibles.

Mais pour autant, la place des femmes et de l’égalité dans les syndicats – en interne – est encore loin d’être atteinte. Alors que la part des femmes syndiquées progresse (dans un contexte de faible syndicalisation), on constate que leur place dans les instances de direction (au niveau confédéral, mais aussi à la tête des fédérations et des unions territoriales) est encore faible, sauf mesures coercitives (quotas ou parité) qui ne font pas l’unanimité. Or on ne peut dissocier égalité interne et externe. L’objet de cette intervention est de faire le tour des freins et des leviers possibles en faveur de l’égalité – tant interne qu’externe – dans les syndicats français (en s’appuyant notamment sur les travaux de la Confédération européenne des syndicats).

Rachel Silvera. Economiste, maîtresse de conférence à l’Université Paris Ouest – Nanterre – La Défense, chercheuse associée au CERLIS; co-directrice du groupe de recherche MAGE (Marché du travail et genre en Europe) et membre du comité de rédaction de la revue Travail, Genre et Société ; membre du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes ; spécialiste des questions d’égalité professionnelle en matière de salaires, de temps de travail et d’articulation des temps, d’emploi et de relations professionnelles.
Elle a publié notamment : Un quart en moins. Des femmes se battent pour en finir avec les inégalités de salaires, La Découverte, 2014 ; Un salaire égal pour un travail de valeur égale, guide pour une évaluation non discriminante des emplois à prédominance féminine, Défenseur des droits, (avec Marie Becker et Séverine Lemière), 2013 ; Les syndicats, des acteurs de l’égalité eux-mêmes exemplaires  Sandrine Dauphin, Réjane Senac, Femmes – Hommes, penser l’égalité, La Documentation française, 2012.

Sophie Binet est dirigeante confédérale de la CGT, où elle est chargée de l’égalité femmes/hommes. Elle est aussi secrétaire générale adjointe de la CGT des cadres et techniciens (UGICT-CGT), qui intervient notamment sur le droit à la déconnexion, les lanceurs d’alerte et le management. Elle est conseillère principale d’éducation et a exercé en lycée professionnel au Blanc Mesnil (93) et à Marseille.

Bristol ville en transition, quelle(s) transition(s) ?

Très engagée dans la transition énergétique et climatique, la ville anglaise de BRISTOL se singularise par l’activisme de sa société civile, enraciné dans les luttes pour l’abolition de l’esclavage au XIXème siècle. Elle a été particulièrement distinguée parmi les grandes villes européennes au moment de la COP 21. C’est aussi la première ville où s’est développé le mouvement des « villes en transition », lancé par Rob Hopkins (« Manuel de Transition», 2010).

Auteure d’une thèse récente sur la transition énergétique à Bristol (ainsi qu’à Munich), Elsa MOR viendra exposer les raisons de ce dynamisme de la société civile à Bristol, fera un historique de la multiplicité des initiatives prises par celle-ci pour promouvoir et engager une transition citoyenne. On l’interrogera sur la manière dont ces actions menées par les associations ou les mouvements d’habitant s’articulent – ou pas – avec les politiques institutionnelles engagées par les responsables ou acteurs économiques locaux, et sur la capacité de la transition ainsi conduite à s’étendre à d’autres domaines de la société.

Discutant : Laurent Comeliau, responsable développement durable et énergie à Nantes-Métropole.

Entré libre
21ter rue Voltaire 75011 Paris   Métro rue des Boulets
Code : 3684

Villes en transition

Bristol, Nantes, la Haye-aux-roses, sont des villes en transition : transition climatique, énergétique, débats citoyens pour une transition démocratique ou même transition numérique. Leur gouvernance, comme les réflexions associatives et collectives amènent le citoyen à se poser de nouvelles questions et à influencer les politiques des villes. Transition comprise comme un mouvement qui se voudrait aller vers autre chose en particulier dans la vie communautaire des villes, ou dans la politique énergétique.

2016-Elsa MOR, BRISTOL ville en transition

Elsa MOR, évoque l’histoire de Bristol et explique les raisons de ce dynamisme de la société civile à Bristol. Elle fait un historique de la multiplicité des initiatives prises par celle-ci pour promouvoir et engager une transition citoyenne. Elle décrit la manière dont ces actions, menées par les associations ou les mouvements d’habitants, s’articulent – ou pas – avec les politiques institutionnelles engagées par les responsables ou acteurs économiques locaux, et sur la capacité de la transition ainsi conduite à s’étendre à d’autres domaines de la société. A Nantes, Laurent Coméliau, responsable développement durable et énergie à Nantes-Métropole, interroge les ressemblances et les différences de projets et de démarches à Nantes et à Bristol. Sylvie Berline, membre du collectif L’Hay-les-Roses en transition, évoque les actions menées et envisagées dans une ville de la banlieue Sud parisienne, dans un cadre non institutionnel.

Les débats de l’ITS 3

Couverture Débats de l'ITS N°3, Mars 2016Ce numéro des Débats de l’ITS aborde à nouveau la question de la crise de la démocratie, – des crises de la démocratie – tant les niveaux auxquelles elles se manifestent sont nombreux et variés.
En posant la question « Au nom de quoi ? », Hélène Hatzfeld réfléchit aux limites de la représentation démocratique qui supposent une articulation entre les intérêts particuliers et l’intérêt général. Elle démontre la transformation du politique, amorcée dans les années 70, dont le développement aujourd’hui atteste d’une mutation de la démocratie.
Emmanuel Terray , à la suite de Jean-Jacques Rousseau, interroge la notion de la légitimité de la représentation, du vote comme expression de la volonté générale. Son histoire personnelle lui a permis d’observer le fonctionnement des délibérations africaines et il pose la question d’une société qui ne serait pas fondée sur l’acceptation passive mais au contraire sur des interventions actives.
En s’interrogeant sur les élections, au-delà des chiffres, Alain Bertho, Roland Cayrol et Michèle Riot-Sarcey cherchent à comprendre les vraies raisons de la désaffection électorale et de la montée des violences sociales.
Patrick Cohen-Seat esquisse quelques pistes pour passer à une nouvelle forme de République fondée sur un droit permanent d’intervention des citoyens. Daniel Richter, prenant l’exemple de l’immigration, montre comment malgré la multiplication des actions sur le terrain, en faveur des immigrés, les fossés continuent à se creuser et la démocratie à souffrir. Serge Depaquit évoque en conclusion la nécessité d’une vraie révolution démocratique.

Editions Bruno Leprince, Mars 2016 – 73p.

Quand la gauche se réinventait : le PSU 1960-1989

« Quand la gauche se réinventait le PSU, histoire d’un parti visionnaire (1960-1989) » est le titre de l’ouvrage signé Bernard Ravenel paru aux éditions la Découverte en Mars 2016.
Livre Ravenel petitFondé en 1960 pour lutter contre la guerre d’Algérie, le Parti socialiste unifié (PSU) s’est rapidement donné les moyens politiques d’une stratégie authentiquement socialiste que ni le Parti communiste ni la SFIO ne proposaient.
Seul parti à soutenir pleinement le mouvement de Mai 68 et ses aspi­rations antiautoritaires, le PSU a tenté d’en tirer les leçons pour construire un projet de société mariant socialisme et liberté. À partir des mobilisations sociales et de débats souvent intenses, il a avancé des propositions que la gauche historique a longtemps refusé de prendre en compte. Réduction massive du temps de travail, décentralisation et démocratie locale, émancipation des femmes, alternatives au nucléaire militaire et civil, solidarité avec les peuples du Sud et d’Europe de l’Est, égalité des droits pour les immigrés, préservation de l’environnement : sur tous ces thèmes, on découvrira à quel point le PSU a joué un rôle précurseur de « lanceur d’alerte »

Bernard Ravenel, agrégé d’histoire, a été membre du PSU dès sa fonda­tion en 1960. Chargé des relations internationales du PSU de 1974 à 1984, il est l’auteur de plusieurs livres consacrés aux problèmes méditerranéens, dont Méditerranée : le Nord contre le Sud ? (L’Harmattan, 1990) et Méditerranée : l’impossible Mur (L’Harmattan, 1995).

Les représentations des classes populaires

Les classes populaires ont remplacé la classe ouvrière dans les représentations savantes (sociologiques), et, dans une certaine mesure, dans les représentations politiques et médiatiques. Ces dernières se souviennent que nous ne sommes pas – ou pas seulement – une société de classes moyennes, à chaque fois que ces classes populaires rappellent leur existence : régulièrement par leur poids et leurs pratiques électorales – entre abstention de masse et vote FN –, et parfois par leurs luttes. Réintroduire la question des classes dans l’analyse de la situation actuelle n’est pas faire un retour en arrière mais faire un retour sur des questionnements susceptibles de comprendre ce qui s’est passé et analyser les formes de résistances possibles aujourd’hui.

Paul BOUFFARTIGUE est sociologue, directeur de recherches au CNRS, membre du LEST (Laboratoire d’Economie et de Sociologie du travail). Il a publié notamment Le retour des classes sociales  (La Dispute, 2014) et publiera prochainement (avec Sophie Béroud, Henri Eckert et Denis Merklen) : En quête des classes populaires. Essai politique

Refondre la démocratie

Les différentes élections de l’année 2015 mettent en évidence l’importance de l’abstention et par conséquent la fin d’un système démocratique. Au-delà d’une analyse sur les causes de cette crise, Serge Depaquit propose de refondre la démocratie en redonnant un véritable pouvoir au peuple. Pour lui il faut remettre le citoyen au centre des décisions en développant les outils existants : conseils de quartier, conseils de développement, dispositifs d’évaluations démocratiques, observatoire de la démocratie… Il ajoute que ces outils doivent se garder de devenir institutionnalisés et que le contrôle démocratique comme la remise en cause des outils sont nécessaires. Il propose une vraie révolution démocratique pour redonner du sens à la démocratie.

Serge Depaquit, chercheur au CNRS, militant politique et associatif, s’intéresse tout particulièrement aux thèmes de la démocratie délibérative, du mouvement social, mais aussi au développement durable. Il a été membre de l’ADELS (Association pour la démocratie et l’éducation locale et sociale). Il a publié : Renouveler la démocratie… oui, mais comment ?, ADELS, 2005.

Immigration, pratiques militantes et démocratie

Toutes les thématiques autour de l’immigration constituent dans nos sociétés occidentales des sujets brûlants et polémiques. La démocratie au sens habituel du terme en est bousculée, ébranlée, voire en péril. Pourtant un nombre significatif d’organisations et d’associations interviennent sur le terrain en faveur des immigrés, sans pour autant réussir à convaincre ou à imposer un autre discours face à l’immigration. Daniel Richter, à partir de sa pratique associative et militante, à partir d’une situation particulière qui est celle du département des Yvelines en Ile de France propose d’analyser les pratiques et les résultats obtenus en faveur des immigrés depuis le début des années 80, mais aussi les échecs qu’ont pu connaître les collectifs ou associations. Pour lui, tant qu’un débat démocratique réel, en profondeur, plus serein, touchant toutes les couches sociales, n’aura pas lieu sur l’immigration, il est à craindre que le regard des uns et des autres n’évoluera pas.

Daniel Richter, syndicaliste et militant politique a été salarié de Renault à Flins-sur-Seine, et membre de l’Union parisienne CFDT des syndicats de la métallurgie. Il a été l’un des fondateurs du CEFY (Collectif Etrangers Français en Yvelines.

Pour une démocratie permanente de la République

Montée de l’abstention lors des élections, rejet de la classe politique, crise démocratique en France et en Europe sont constatés par Patrice Cohen-Seat. Pour lui, L’union européenne, la mondialisation de l’économie et la démocratie représentative de plus en plus présente à tous les niveaux expliquent la crise démocratique d’aujourd’hui. Pour lui, le fonctionnement de l’Union européenne est l’approbation par les Etats d’un système qui ruine la souveraineté nationale et la démocratie. Par ailleurs, l’organisation des marchés de plus en plus mondialisée nécessite de trouver un nouveau statut aux grandes entreprises, affirmant que l’entreprise est propriété collective, voire bien commun. Enfin il constate que la démocratie représentative devient une forme dé-possessive de démocratie. En conclusion, Patrick Cohen-Seat esquisse quelques pistes pour passer à une nouvelle forme de République fondée sur un droit permanent d’intervention des citoyens.

Patrice Cohen-Seat est avocat, directeur de campagne de Marie-Georges Buffet en 2007, ancien conseiller d’arrondissement de Paris 9ème, Président d’Espaces Marx. Il  a notamment animé un groupe de travail sur les institutions et publié : Pour une démocratisation permanente de la République, Paris, 2001

Qu’appelons-nous aujourd’hui démocratie représentative ?

En posant la question de la démocratie représentative aujourd’hui, Emmanuel Terray , à la suite de Jean-Jacques Rousseau, interroge la notion de la légitimité de la représentation, du vote comme expression de la volonté générale. Son histoire personnelle lui a permis d’observer le fonctionnement des délibérations africaines et il pose la question d’une société qui ne serait pas fondée sur l’acceptation passive mais au contraire sur des interventions actives des citoyens.

Emmanuel Terray, anthropologue et militant politique, a confronté sa propre histoire et ses engagements aux problèmes sociaux que génèrent nos sociétés contemporaines, en particulier la question des travailleurs « sans papiers ». Il est notamment l’auteur de : Immigration: fantasmes et réalités, avec Claire Rodier, La Découverte, 2008 et de Penser à droite, Galilée, 2012.

« Au nom de quoi…? » les légitimités ordinaires, fondement de la démocratie

En posant la question « Au nom de quoi ? », Hélène Hatzfeld réfléchit aux limites de la représentation démocratique qui supposent une articulation entre les intérêts particuliers et l’intérêt général. L’extension de la légitimité hors des champs institutionnels du pouvoir et des compétences, dans les actions et expressions de la vie quotidienne, prolonge les transformations du rapport au politique, amorcée dans les années 70, dont le développement aujourd’hui atteste d’une mutation de la démocratie. Les revendications de légitimité participent de la dés-institutionalisation du politique et en approfondissent aussi la signification. Par leur diffusion, elles révèlent aussi leur capacité à former des espaces publics d’expression, d’échange, de critique et à manifester ainsi l’élaboration de nouvelles formes de légitimité, conditions de ressourcement de la démocratie.

Hélène Hatzfeld est maîtresse de conférence à l’Institut d’Études Politiques de Paris et enseigne les sciences humaines et sociales à l’École nationale Supérieure d’architecture de Lyon. Elle participe au laboratoire Lavue (Laboratoire Architecture Ville Urbanisme) UMRCNRS 7218. Elle a publié notamment : Faire de la politique autrement – les expériences inachevées des années 1970, ADELS-Presses Universitaires de Rennes, 2005

Transition énergétique, métamorphose des métiers

Transition énergétique, métamorphose des métiers, renouveau de l’emploi : l’exemple du Bâtiment.
Le secteur du Bâtiment représente 24% des émissions de CO2. Le bâti individuel d’avant 1975 est le plus énergétivore : il devra faire l’objet de rénovations. Les formations professionnelles, de tous les niveaux vont devoir d’adapter à une transformation des métiers dans un secteur où les entreprises traditionnelles, notamment artisanales, jouent un rôle important, et où les particuliers-clients (les habitants) ne forment pas un groupe homogène.
Quels problèmes économiques, techniques, sociaux, et finalement politiques, pose la mise en œuvre de ce plan pour l’AFPA (Association Professionnelle pour la Formation des Adultes), qui prévoit la formation de 50.000 personnes ?

Avec la participation d’Yves Barou (président de l’AFPA), Christophe Sadok (directeur de l’ingénierie à l’AFPA), Philippe Quirion (Chargé de recherches au Centre International de Recherches sur l’Environnement et le Développement), Jacques Ravaillault (Directeur exécutif de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie)

Faut-il démarchandiser ou démondialiser ?

Démarchandiser ou démondialiser, ces deux mots visent à opposer, de manière volontairement frontale, deux approches qui structurent, de fait, le débat actuel sur la conception des échanges internationaux.
La notion de démarchandisation ne peut être prise au pied de la lettre. L’échange utile de marchandises est loin d’avoir épuisé sa pertinence historique. En revanche, la domination des marchés financiers, leur logique de maximisation du profit, de mise en concurrence sauvage de la force de travail sur l’ensemble de la planète, au détriment des peuples et des équilibres écologiques sont au coeur du sujet. Il en est de même de la question des biens communs et de leur gestion solidaire.

Un débat dans le cadre du cycle de séminaires : Face aux grandes tendances du capitalisme contemporain, que peut être aujourd’hui une politique « à gauche » ? Organisé par la Fondation Copernic, la Fondation Gabriel Péri et l’Institut Tribune Socialiste avec :

Frédéric Boccara, économiste, Maître de conférence associé à l’Université de Paris 13. Il fait partie du collectif d’animation de la revue Economie et Politique

Catherine Lapierre, économiste, membre du secrétariat d’édition de l’encyclopédie du développement durable

Bernard Perret, ingénieur et socio-économiste, il a publié : « Au-delà du marché. Les nouvelles voies de la démarchandisation  (Les Petits matins, 2015)

Faut-il changer le code du travail ?

Pour beaucoup la complexité et la lourdeur du code du travail contribueraient au maintien d’un taux élevé de chômage : d’où les projets, comme le rapport COMBREXELLE, qui viseraient à « simplifier » le droit du travail et à « faciliter » les possibilités de négociation au niveau des entreprises. Dans le contexte de la mondialisation, de la révolution numérique, du chômage de masse et de la précarité est-ce une réponse pertinente ?
Alors que la Ministre du Travail, Myriam EL KHOMRI a annoncé un projet de loi pour mars 2016, le sujet divise les acteurs économiques, sociaux, et politiques : quelles places accorder respectivement à la loi, à la négociation collective nationale et locale, au contrat de travail, et à une révision du Code du Travail ?

Les Controverses de Montpellier 2020 et l’Institut Tribune Socialiste propose un débat et accueillent trois anciens responsables de l’UNEF :  Michel PERRAUD, Henri ROUILLEAULT et Jacques SAUVAGEOT  

Michel PERRAUD est ingénieur informaticien retraité, militant CGT. Henri ROUILLEAULT a dirigé l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail et a participé à la commission COMBREXELLE. Jacques SAUVAGEOT a publié en 2013 « Le PSU : des idées pour un socialisme du XXIe siècle ? » ; il est secrétaire de l’Institut Tribune Socialiste. La soirée sera animée par Claude NEUSCHWANDER, ancien PDG de LIP.

Quels « nous » collectifs ?

Quels « nous » collectifs ? est une interrogation sur les élections et le système électoral.  Alain Bertho, Roland Cayrol et Michèle Riot-Sarcey cherchent à comprendre les vraies raisons de la désaffection électorale et de la montée des violences sociales. Si l’on va au-delà d’une lecture institutionnelle, les différentes élections de l’année 2015 permettent de réfléchir sur des enjeux démocratiques et sociaux essentiels : Un « Nous » est-il possible ?
L’échange ici reproduit s’est tenu dans les locaux de l’Institut Tribune Socialiste le 8 Février 2016

Alain Bertho, anthropologue, est directeur de la Maison des sciences de l’homme de Paris-Nord. Il vient de publier : Les Enfants du chaos. Essai sur le temps des martyrs, La Découverte, 2016.

Roland Cayrol est directeur du Centre d’études et d’analyses (Cetan) et directeur de recherche associé à la Fondation nationale des sciences politiques au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). Il a publié notamment : Opinion, sondages et démocratie, Presses de la FNSP, 2011 et Tenez enfin vos promesses ! – Essai sur les pathologies politiques françaises, Fayard, 2012

Michèle Riot-Sarcey, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-VIII-Saint-Denis, elle travaille sur l’histoire politique du XIXe siècle, les utopies, le féminisme et le genre. Elle vient de publier : Le Procès de la liberté, La Découverte, 2016.

Face au chaos du monde, quelles issues ?

Face au chaos du monde, où tous les repères traditionnels semblent avoir perdu toute pertinence, quelles sont les issues possibles ? Comment se situer, comment agir et dans quelle perspective ?
Le monde offre aujourd’hui le spectacle d’un magma chaotique. La « fin de l’histoire » théorisée par les idéologues néolibéraux qui, après la disparition du soviétisme, voyait un monde pacifié par le marché et la démocratie, s’est révélée en fait être le début d’une ère marquée par des conflits de plus en plus importants, de plus en multiformes, de plus en plus éclatés.
D’un côté, interventions occidentales, attentats terroristes et développement de l’intégrisme religieux, décomposition d’États, migrations massives, reculs sociaux considérables dans les pays les plus riches, montée de la xénophobie, risques sur les libertés.
Mais de l’autre, processus démocratiques avec, par exemple les révolutions arabes ou l’espoir suite à la victoire électorale de Syrza – même si tout cela a subi coup d’arrêt – mobilisations citoyennes dans nombre de pays, espoir politique en Espagne ou au Portugal, résistance des kurdes contre Daesh. Rien n’est donc joué.

Cette rencontre est la première rencontre du séminaire 2016 organisé en commun par les Fondations Copernic, Gabriel Péri, et l’Institut Tribune socialiste sur le thème : face aux grandes tendances du capitalisme contemporain, que peut être aujourd’hui une politique « à gauche » ?

Didier Billion est Directeur adjoint de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques). Docteur en Science politique et certifié d’Histoire et Géographie, il est spécialiste de la Turquie et du Moyen-Orient.

Hassan Zerrouky ancien rédacteur en chef du Matin d’Alger est journaliste-éditorialiste au journal l’Humanité. Il est chroniqueur au « Soir d’Algérie », et collabore à la revue « Recherches Internationales ». Il a publié « La nébuleuse islamique en France et en Algérie » (2002)

Nouveau Cahier de l’ITS, « A la une »

invitationA l’occasion de la parution du nouveau Cahier de l’ITS  A la Une ! Tribune Socialiste 1960-1983 du numéro 2 des Débats de l’ITS : Précarités et, de la nouvelle année, retrouvons-nous autour d’un verre à l’Institut Tribune Socialiste 40 Rue de Malte le jeudi 21 Janvier 2016 de 17H à 20H.

Mouvements sociaux et quartiers populaires

« Mouvements sociaux et quartiers populaires  » : les « quartiers populaires » ne sont pas des lieux où la vie « sociale » n’exprimerait que frustrations et rejets. Les multiples tentatives de « politiques de la ville » témoignent de la généralité des difficultés rencontrées, et de l’incapacité à y répondre. Comment observer et comprendre ce que se passe aujourd’hui dans ces territoires ? Les transformations sociales sont visibles dans tous les domaines et dans tous les secteurs ; on ne les observe pas que dans les secteurs de la production, et ne se manifestent pas qu’au moment des élections ! Les formes traditionnelles d’organisations et de regroupements n’ont peut être pas autant disparu qu’on le dit, mais, incontestablement, elles n’ont plus aujourd’hui l’emprise qu’elles ont pu avoir voici quelques dizaines d’années. On évoque aujourd’hui plutôt l’individualisation, l’éclatement des groupes et des liens sociaux, les évolutions culturelles, la diversité des pratiques, la variabilité des pôles de regroupement et d’action…

Marie-Hélène Bacqué est sociologue et urbaniste, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense : elle dirige le laboratoire Mosaïques LAVUE. Elle travaille notamment sur les transformations des quartiers populaires et la démocratie urbaine en France et aux États-Unis. Elle a co-rédigé un rapport sur la participation dans les quartiers populaires (remis à François Lamy, alors ministre de la Ville, en juillet 2013). Elle a co-dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont, à La Découverte, Le Quartier. Enjeux scientifiques, actions politiques et pratiques sociales (avec Jean-Yves Authier et France Guérin, 2007) et Démocratie participative, histoires et généalogies (avec Yves Sintomer, 2011). Elle a par ailleurs participé, avec Mohamed Mechmache, à la création de la coordination nationale des quartiers populaires « Pas sans nous. »

Mohamed Mechmache a été l’un des fondateurs du collectif ACLEFEU, constitué à Clichy-sous –Bois après les révoltes sociales de 2005. Il en a ensuite été le président. Il est aujourd’hui coprésident de la coordination des quartiers populaires « Pas sans nous » créée en septembre 2014.
Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache ont co-rédigé le rapport « Pour une réforme radicale de la politique de la ville. Ça ne se fera plus sans nous. Citoyenneté et pouvoir d’agir dans les quartiers populaires », remis à François Lamy, alors ministre de la Ville, en juillet 2013.

Quartiers populaires

https://vimeo.com/152315122/settings

Mohamed Mechmache est porte-parole d’ACLEFEU, co-président du collectif « Pas sans nous ». Ancien éducateur de rue, il apporte un regard de terrain, du vécu. Il constate que depuis trente ans, beaucoup de temps a été perdu : aux demandes pacifiques d’égalité des droits on a répondu par la répression, la recherche de coupables, la dénonciations de communautarismes… La politique de la ville, censée réduire les inégalités les a accentué ; les problèmes de conditions de vie et d’emploi se sont renforcés ; les promesses n’ont pas été tenues. D’où le développement d’un sentiment d’exclusion, auquel on peut répondre par un travail de coordination entre différents mouvements, dans des secteurs différents, de nouveaux outils comme la démocratie d’interpellation, la présentation aux élections de listes spécifiques, la création de lieux gérés par les habitants et susceptibles de créer des liens.

Mohamed Mechmache a été l’un des fondateurs du collectif ACLEFEU, constitué à Clichy-sous –Bois après les révoltes sociales de 2005. Il en a ensuite été le président. Il est aujourd’hui coprésident de la coordination des quartiers populaires « Pas sans nous » créée en septembre 2014.

Mouvements sociaux et quartiers populaires

Les quartiers populaires, en trente ans, ont changé avec le déclin des emplois ouvriers traditionnels, le développement du groupe « employés », notamment avec les emplois de service. La population de ces quartiers est très diverse ; la part de populations « étrangères » et « issues de l’immigration » a beaucoup augmenté. Ce sont des quartiers dans lesquels la ségrégation spatiale est à la fois sociale et ethno-raciale. C’est à partir des années 80 que s’est développé un discours de discrimination autour du « problème des quartiers » : les quartiers populaires ouvriers sont devenus des quartiers « difficiles ».
D’où les demandes de reconnaissance mises en avant dans les mouvements qui se sont développés surtout après 2005.
Le rapport écrit en 2013 par Marie-Hélène Bacqué et Mohamed Mechmache (« Pour une réforme radicale de la politique de la ville… ») met l’accent sur le pouvoir d’agir des citoyens, la nécessité de démocratiser la politique de la ville en co-décidant réellement avec les habitants, en créant des possibilités de rencontres entre ceux qui habitent et ceux qui travaillent dans ces secteurs.

Marie-Hélène Bacqué est sociologue et urbaniste, professeure à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense : elle dirige le laboratoire Mosaïques LAVUE. Elle travaille notamment sur les transformations des quartiers populaires et la démocratie urbaine en France et aux États-Unis. Elle a co-rédigé un rapport sur la participation dans les quartiers populaires (remis à François Lamy, alors ministre de la Ville, en juillet 2013). Elle a co-dirigé plusieurs ouvrages collectifs, dont, à La Découverte, Le Quartier. Enjeux scientifiques, actions politiques et pratiques sociales (avec Jean-Yves Authier et France Guérin, 2007) et Démocratie participative, histoires et généalogies (avec Yves Sintomer, 2011). Elle a par ailleurs participé, avec Mohamed Mechmache, à la création de la coordination nationale des quartiers populaires « Pas sans nous. »
Mohamed Mechmache est porte-parole d’ACLEFEU, co-président du collectif « Pas sans nous ». Ancien éducateur de rue, il apporte un regard de terrain, du vécu. Il constate que depuis trente ans, beaucoup de temps a été perdu : aux demandes pacifiques d’égalité des droits on a répondu par la répression, la recherche de coupables, la dénonciations de communautarismes… La politique de la ville, censée réduire les inégalités les a accentué ; les problèmes de conditions de vie et d’emploi se sont renforcés ; les promesses n’ont pas été tenues. D’où le développement d’un sentiment d’exclusion, auquel on peut répondre par un travail de coordination entre différents mouvements, dans des secteurs différents, de nouveaux outils comme la démocratie d’interpellation, la présentation aux élections de listes spécifiques, la création de lieux gérés par les habitants et susceptibles de créer des liens.

Syndicalisme et diversités du salariat

Depuis une vingtaine d’années, le syndicalisme a perdu de son efficacité partout dans le monde et singulièrement en Europe. Il a connu en France un affaiblissement plus précoce et plus radical qu’ailleurs. Les luttes – lorsqu’il y en a – ne sont plus du seul ressort des organisations syndicales. On peut penser que cette situation est liée, notamment, à l’évolution des modes de production, à l’organisation du travail dans les entreprises, et donc à la question de la disparition-recomposition du travailleur collectif. Pour mettre en échec les politiques néo-libérales, le syndicalisme est donc amené à se refonder.

Jean-Marie Pernot est docteur en sciences politiques, chercheur associé à l’Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES) et au Centre d’Histoire sociale du XXème siècle. Il est, notamment l’auteur de Syndicats, lendemains de crise ? réédité chez Gallimard, Folio en 2010 ; il a dirigé avec Guy Groux La grève dans la collection « Contester » (Presses de Sciences Po, 2008).

Joël Decaillon, cheminot, militant CGT, a été l’artisan de l’entrée de la CGT dans la Confédération Européenne des Syndicats, dont il a été secrétaire général adjoint. Il est vice-président exécutif du Lasaire (Laboratoire Social d’Actions, d’Innovations, de Réflexions et d’Echanges).