L’égalité sous condition est le constat que si l’égalité hommes-femmes comme la diversité des citoyens, dans notre société républicaine sont aujourd’hui admis sur le plan du discours, l’égalité reste un mythe et n’existe pas dans les faits. L’égalité est aujourd’hui détournée et vidée de tout sens politique. La différence devient simplement une plus-value et il n’y a pas de similarité politique entre les citoyens différents par nature. Une femme issue de l’immigration est une plus value et rend le choix de son introduction dans la machine économique ou politique avant tout comme un choix performant dans un contexte néo-libéral. Il faut dépasser le discours consensuel et interroger notre inconscient sexiste, raciste et inégalitaire pour faire de tous les « singuliers » que nous sommes une similarité politique. Nous devons questionner les différences et être vigilants aux principes d’application de l’égalité pour une redistribution réelle de la place des acteurs décisionnels, il nous faut bousculer l’idéologie pour que la diversité et la parité permettent une citoyenneté active.
Réjane Sénac est chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po – CEVIPOF. Elle a notamment publié L’invention de la diversité (PUF, 2012), L’ordre sexué – La perception des inégalités femmes-hommes (PUF, 2007) et le « Que sais-je ? » sur La parité (PUF, 2008). C’est de son dernier ouvrage publié aux Presses de Sciences Po : « L’égalité sous conditions: genre, parité, diversité » dont il est question dans ce débat.
La force et la fragilité du lien social reposent sur l’hypothèse que l’intégration est inégale en raison de la fragilité intrinsèque des liens sociaux, de leur entrecroisement, et des obstacles que rencontrent les groupes sociaux pour se conformer aux systèmes normatifs qui encadrent ces liens. L’évolution des normes en matière de famille, les nouvelles divisions du monde du travail, le développement de la précarité professionnelle, la crise de confiance dans les institutions, la crise économique… interrogent notre modèle républicain qui repose sur la notion d’égalité et se réfère traditionnellement au principe de solidarité.
Serge Paugamest sociologue, directeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, directeur de recherche au CNRS et responsable de l’Equipe de recherches sur les inégalités sociales du Centre Maurice Halbwachs. Il travaille sur la pauvreté, la précarité et la solidarité. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche comparative, à la fois quantitative et qualitative, des formes de la pauvreté dans les sociétés modernes, notamment en Europe.
Responsable de la collection « Le lien social » aux PUF, il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont récemment « L’intégration inégale. Force, fragilité et rupture des liens sociaux » (PUF, 2014) et « Vivre ensemble dans un monde incertain » (Ed. de l’Aube, 2015). Dans ces ouvrages, il interroge le système social dans sa globalité en partant des différents types de liens sociaux (lien de filiation, lien de participation à des communautés électives, lien d’intégration professionnelle, lien de citoyenneté).
Le lien social permet le « vivre ensemble ». Il est aujourd’hui fragilisé et ne permet plus l’intégration égalitaire dans la société. Les liens qui lient les hommes entre eux dans la société sont multiples et de natures différentes mais ils apportent tous aux individus, à la fois la protection et la reconnaissance nécessaires à leur existence sociale. L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en terme de protection. L’expression « compter pour » exprime l’attente, tout aussi vitale, de la reconnaissance. Le lien de filiation, de participation à un groupe ou à une institution (lien de participation élective), le travail (lien de participation organique) et le lien de citoyenneté sont complémentaires et entrecroisés. Ils constituent le tissu social. L’analyse de ces liens fait apparaître qu’ils se sont fragilisés et sont devenus de plus en plus inégalitaires. Ils s’entrecroisent de plus en plus difficilement au fur et à mesure que l’on descend dans la hiérarchie sociale. Il devient donc nécessaire de repenser le contenu et l’articulation de ces liens pour permettre à chacun de trouver sa place dans la société.
Serge Paugamest sociologue, directeur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris, directeur de recherche au CNRS et responsable de l’Equipe de recherches sur les inégalités sociales du Centre Maurice Halbwachs. Il travaille sur la pauvreté, la précarité et la solidarité. Ses recherches s’inscrivent dans une démarche comparative, à la fois quantitative et qualitative, des formes de la pauvreté dans les sociétés modernes, notamment en Europe.
Les liens sociaux se sont fragilisés et sont devenus de plus en plus inégalitaires.
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Droit des femmes et laïcité, 23ème Université d’été de l’assemblée des femmes
Cote : DROI
Mercredi 26 août 2015 Focus sur l’histoire des femmes – Table Ronde 1 “La loi de 1905 à l’épreuve du terrain” Jeudi 27 août Ouverture “Droits des femmes et laïcité: importance et responsabilité du politique – Table Ronde 2 Les rapports du religieux et de la laïcité Focus sur un combat partagé: “La proposition de loi renforçant la lutte contre le système prostitutionnel” – Table Ronde “Laïcité, sécularité et international”
D. Bousquet, G. Couraud, C. Chafiq, F. Durand, N. Baleato, L. Bonzani, O. Ferreira, N. Benmissi, L. Cohen, C. Coutelle, F. Thiriot, N. Sadoui, G. Biard,C. Donzel, M. Olivier, R. Hicher, P. Boistard, H. Conway-Mouret, F. Lalem, S. Haïdar, A. Sugier, M. Touraine 2015 21 x 15 cm, 128 p. Actes de la 23ème Université de l’Assemblée des Femmes”
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Peuple! Les luttes de classe au XXI ° siècle
Cote : COHE
Comment expliquer l’impuissance des peuples européens à résister à la plus dure et longue régression sociale de l’histoire moderne, alors que les luttes sont si nombreuses et diverses qu’elles ont pu inspirer le slogan d’Occupy Wall Street : « Nous sommes les 99 % » ? Pour comprendre ce paradoxe, Patrice Cohen Seat revient sur l’histoire de la classe ouvrière. Il montre que, pour devenir force sociale, les « indignations » doivent pouvoir se projeter dans un horizon commun, un « projet » dans lequel les classes populaires puissent se reconnaître. Il faut pour cela tirer toutes les leçons de l’effondrement du socialisme d’État, et faire l’immense effort « d’imagination politique » que suppose l’émergence d’une nouvelle espérance mobilisatrice. Explorant les idées et expériences novatrices, en Grèce, en Espagne et ailleurs, l’auteur affirme que « le peuple » pourrait prendre le relai de la classe ouvrière et disputer à nouveau aux classes dominantes leur leadership et leur pouvoir. Ce qui suppose un profond renouvellement théorique et politique auquel il appelle les forces d’émancipation.
Patrice COHEN-SÉAT Préface de Gérard Mordillat 2015 22,5 X1 5,5 cm, 158 p. Demopolis
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Camus l’impossible trêve civile. Suivi d’une correspondance avec Amar OUZEGANE
Cote : PONC
Le 22 janvier 1956, venu à Alger à l’appel d’un petit groupe d’amis musulmans et européens, Albert Camus lance un «Appel pour une Trêve civile ». Alors que déjà une guerre multiplie les victimes de toutes origines, il s’agit d’obtenir des forces en présence qu’elles s’engagent au moins à éviter de tuer des innocents. Tandis que l’extrême droite l’assiège aux cris de « À mort Camus ! Mendès au poteau ! », la réunion reçoit le soutien des Eglises comme de Ferhat Abbas. Amar Ouzegane est là, membre du comité de la Trêve civile mais aussi émissaire inavoué du FLN. Deux semaines après, Guy Mollet cède aux ultras de l’Algérie française. La voie est dès lors ouverte à la bataille d’Alger puis à la surenchère des violences. Vingt ans plus tard, Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, entreprend le récit de ce qui fut en Algérie l’ultime moment de fraternisation de représentants des deux communautés. Resté inédit, ce document remarquable, qui relate aussi une forte histoire d’amitiés autour de Camus, est ici publié, mis en perspective par un ensemble d’informations et de commentaires ; il est aussi éclairé par la correspondance lucide que son auteur échange en 1976 avec Ouzegane sur les leçons à tirer, de part et d’autre, de cette initiative de la dernière chance. Passé quatre autres décennies et par-delà son échec immédiat, le choix d’humanité que portait l’«Appel» de 1956 résonne aujourd’hui avec une force intacte. Alors même qu’à la dérive meurtrière du fondamentalisme risquent de répondre la tentation du refus de l’autre ou une escalade sécuritaire, le seul combat n’est-il pas de conserver possible une vie commune où tous trouvent à s’exprimer librement dans le respect de chacun ?
Textes établis, annotés et commentés par Yvette Langrand, Christian Phéllne et Agnès Spiquel-Courdille.
Charles PONCET 2015 20,5 X 14 cm, 336 p. Gallimard
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’imaginaire de la Commune
Cote : ROSS
Cet ouvrage a été publié avec l’aide de la Direction du livre de la région Ile-de-France et du Centre national du livre; Kristin Ross L’imaginaire de la Commune Traduit de l’anglais par Étienne Dobenesque William Morris, Élisée Reclus, Pierre Kropotkine : ce ne sont pas les premiers noms qui viennent à l’esprit s’agissant de la Commune de Paris. S’ils tiennent dans ce livre un rôle important, c’est que pour Kristin Ross, la Commune déborde l’espace-temps qui lui est habituellement attribué, les 72 jours écoulés et les fortifications sur lesquelles elle a combattu. L’Imaginaire signifie que cet événement révolutionnaire n’est pas seulement international mais qu’il s’étend bien au-delà du domaine de la politique, vers l’art, la littérature, l’éducation, la relation au travail. Ce n’est pas un hasard si les trois personnages principaux du livre sont un poète-artiste, un géographe et un scientifique-anarchiste russe : la Commune n’est pas un simple épisode de la grande fable républicaine, c’est un monde nouveau qui s’invente pendant ces brèves semaines, un monde qui n’a pas fini de hanter les uns et d’inspirer les autres. Kristin Ross est professeur de littérature comparée à la New York University.
ROSS Christine 2015 20 X 13 cm, 192 p. La fabrique éditions
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La laïcité. Solutions d’hier, problèmes d’aujourd’hui.
Cote : MIAI
Laïcité, un terme au sort contradictoire. Longtemps contestée mais devenue principe constitutionnel consensuel, elle reste méconnue, mal comprise et objet de toutes les manipulations. D’où la nécessité de revenir sur l’histoire, avec ses avancées et ses reculs, ses principes et leur application complexe, la réalité et les discours. Alors, les textes qui depuis la loi de 1905 ont précisé cette norme de la vie sociale révèlent toute leur valeur. Mais il faut aborder aussi ce qui, aujourd’hui, pose problème : tout d’abord, une connaissance exacte et non fantasmée des rapports sociaux actuels ; ensuite, la place des religions et de leurs revendications ; enfin, les réponses à donner, marquées par l’intelligence et non le rejet. Car la laïcité n’est pas exclusion mais d’abord principe de liberté et d’égalité dans le respect de l’ordre public. Avec la reproduction de textes de référence, souvent oubliés, cet ouvrage de réflexion intéressera les étudiants, les enseignants, les responsables associatifs et spécialement ceux de l’éducation populaire, mais aussi les agents des administrations et des entreprises. Michel Miaille est professeur honoraire à la Faculté de droit de l’Université Montpellier I. II est l’un des fondateurs du Mouvement « Critique du droit », auteur d’Une introduction critique au droit, traduite en plusieurs langues, et militant associatif, notamment à la Ligue de l’Enseignement.
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Pour une politique de la relation. Quel monde désirons-nous?
Cote : POLI
Plusieurs associations, compagnies d’artistes, des chercheurs et d’autres personnes, se sont retrouvés depuis avril 2013 pour cheminer autour de cette question : « Altérité, Universalité : quel monde pour demain ? » Nous savons que chaque mot de cette phrase doit être interrogé en tenant compte de l’analyse que les uns et les autres font de l’état du monde contemporain, mais aussi que certains usages aujourd’hui usurpent ces mots et les dénaturent. Nous-mêmes, nous avons procédé à de nombreuses modifications avant d’arriver à une entente. Le texte qui suit ne reflète pas forcément la pensée précise ou plus nuancée de chaque signataire. Cette convergence intervient cependant dans un contexte de crise sociétale sur laquelle nous partageons cette idée de tond : le Divers de nos sociétés est une richesse et le nouvel horizon de nos cultures. Il devrait donc être une priorité dans l’agenda des citoyens et des politiques publiques. Le chantier que nous inaugurons ainsi, avec ce texte, repose sur des enjeux d’espérances collectives, car nous pensons que « le Monde n’est pas seulement à habiter mais aussi à inventer » (Patrick Chamoiseau). Nous espérons que celles et ceux qui se retrouvent dans ce texte le signeront et nous rejoindront pour lui donner des perspectives d’actions.
Contributions de : Marcel Beauvoir, Emmanuel Terray, Abdellatif Chaouite, Charlotte Dementhon et Claire Ichou, La Maison des Passages, Yolande Bacot, Guillemette Grobon, Alain Girod, Marc Villarubias, Elisa Boutin et Farid Righi, ISM Corum, Xavier de la Selle, Sokhna fati Hazikkon-Fall, Jean-Claude Barthez, Jeanne Gilbert, Ganda Camara Raddho, Patrick Chamoiseau.
Collectif 2015 21 X 15 cm, 112 p. Maison des passages
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La légende du demi-siècle 2 – Les années floues (1940-1975)
Cote : Boîte CUZ-LAU
Un jour qu’il remettait au journal Le Monde la nécro d’une personnalité en vue, il croisa l’intéressé dans les couloirs. Surpris de voir vivant quelqu’un qu’il venait d’enterrer, il faillit, me confia-t-il, lui présenter ses condoléances. Poète, homme à tout faire du journalisme André Laude a collaboré à de nombreux périodiques… En 1975, Les Nouvelles littéraires, décident, pour faire peau neuve, de réaliser un numéro spécial, une espèce d’anthologie succincte des arts et des lettres. L’idée est bonne, encore faut-il trouver quelqu’un qui soit capable, pour une somme modique de la mener à bien dans des délais très brefs. « Ils m’ont mis en perfusion avec une caisse de bière et quelques sandwichs et vogue la galère. J’ai travaillé sans discontinuer pendant trois jours, les feuillets partaient à l’imprimerie, sans que j’ai le temps de les relire, la commande portait sur un numéro, j’en ai livré deux ». La Légende du demi-siècle, qui circule depuis lors comme un Samizdat, serait née ainsi, dans l’urgence et la précipitation. Cette balade à travers cinquante ans de peinture, de musique et de littérature, passe en revue tous les courants, tous les mouvements qui ont enrichi la vie culturelle de 1920 à 1975. Ruiné par l’alcool et la solitude, André Laude est mort à Paris en Juin 1995 dans le plus total dénuement. Quelque temps avant, il écrivait : « Toute ma vie, avec ma poésie, j’ai tissé un manteau de misère et maintenant ce manteau de misère me ronge les os ».
LAUDE André . Frontispice de Jacques Basse 2015 21 X 12,5 cm, 88 p. Levée d’encre
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Itinéraire d’un enfant de la République
Cote : Boîte POR-DO
Comment devient-on un élu de la République ? Comment y reste-t-on 35 ans? Prédispositions ? Enchaînement de circonstances favorables ? Sens de l’adaptation ? Cet entretien avec Jean-Paul Nunzi offre des réponses à ces questions. Mais pas seulement, il éclaire d’un jour particulier un itinéraire à la fois unique et exemplaire : une époque et le fonctionnement de la démocratie au quotidien. De 1983 à 2014, Moissac se transforme ; ce livre raconte la patiente histoire d’une mutation urbaine. Si la scène est moissagaise, le décor lui est Tarn et garonnais. Ici la famille Baylet règne sans partage avec l’appui de la Dépêche du Midi. Une si particulière démocratie monarchique et familiale! Cet ouvrage s’achève sur une analyse et une discussion à propos de la démocratie et de ses soubresauts actuels. Jean-Paul Nunzi propose sa part de vérité décapante et sans concession.Le livre d’un témoin et d’un acteur, d’un élu de province inscrit dans le temps, dans un département aux particularités aussi multiples que conflictuelles, que certains n’ont pas hésité à comparer à une « république bananière », s’achève sur quelques réflexions plus générales sur la politique, La République, le libéralisme, le cumul des mandats, la gauche et son avenir, les deux piliers de la démocratie : les partis politiques et la liberté d’expression et de la presse, sans oublier la situation politique à l’orée de 2015.
NUNZI Jean-Paul (Préface de Michel Rocard et Gilles Savary. Entretiens menés par Dominique Porté) 2015 21 X 15 cm, 248 p. Editions CAIRN
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Le code du travail en sursis?
Cote :
Le Medef rêve d’un salarié totalement flexible, soumis, sans protection. Ce rêve avance sous le masque souriant du « consensus » et du « dialogue social » entre « partenaires sociaux ». Il convient de dévoiler ce subterfuge. La négociation collective est et demeure une source indispensable, essentielle au droit du travail. Mais lorsqu’on prétend la substituer à la loi et aux grandes protections du droit du travail, ce n’est plus de dialogue mais de destruction qu’il s’agit. Cette tendance à la vampirisation de la loi par la négociation collective a déjà permis que de nombreux salariés ne sachent même plus, d’une semaine sur l’autre, à quels horaires ils vont travailler. Aujourd’hui, il est question de poursuivre, voire de parachever, ce mouvement et d’autoriser la destruction non plus seulement des rythmes de travail et de vie, mais la destruction par accord collectif de la représentation du personnel, du droit du licenciement, et finalement de l’ensemble du droit du travail. Cette « Note de la Fondation Copernic » a pour objectif d’ébaucher les voies d’une contre-offensive et de redonner toute sa place au débat démocratique sur les droits des salariés.
Les auteurs : Josepha Dirringer, maître de conférences en droit à l’Université Rennes 1 Emmanuel Dockès, professeur de droit à l’Université Paris-Ouest Nanterre Guillaume Etiévant, expert auprès des comités d’entreprise Patrick Le Moal, ancien inspecteur du travail Marc Mangenot, économiste – sociologue
Fondation Copernic 2015 19 X 11,5 cm, 84 p. Syllepse
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Dessine-moi une Région. Propositions pour la nouvelle Région Languedoc-Roussillon / Midi Pyrénées
Cote : MONT
Quand des citoyens ambitieux, des militants parfois désabusés mais toujours enthousiastes, imaginent une alternative au fonctionnement des partis et institutions classiques structurant la vie politique de notre pays, quand leurs cercles de réflexion découvrent la cordialité et l’efficacité, à travers des ateliers ou des rencontres, et se nourrissent de vrais débats respectueux et gratifiants en laissant de côté les luttes d’égos et les ambitions carriéristes, quand ces Think-tanks, après avoir contribué à Toulouse, à Montpellier et à Nîmes à l’élaboration de projets à l’occasion des échéances municipales de 2014 ou de la mise en place des nouvelles Métropoles, se mettent à réfléchir, penser et produire ensemble, alors, ils se passionnent pour ce formidable défi et cette chance rare que représente la CONSTRUCTION de notre NOUVELLE REGION … et ils proposent à tous les citoyens de venir la « dessiner ensemble ! »
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La seule issue la fraternologie
Cote : WINT
Ce petit ouvrage retrace successivement l’expérience municipale que nous avons menée pendant presque un quart de siècle à Lutterbach, de 1977 à 2001 et … dans la foulée, l’histoire de la Maison de la Citoyenneté Mondiale à partir de 2002.
Que disent les usages contemporains de la parité et de la diversité, ainsi que les controverses sur la prétendue théorie du genre, du principe d’égalité à la française ? En quoi permettent-ils de comprendre la persistance des inégalités sociales et économiques malgré l’égalité proclamée dans le droit ? L’analyse croisée de rapports, de discours, de données quantitatives et d’enquêtes qualitatives montre qu’en transformant les facteurs d’exclusion puis de discrimination en facteurs d’inclusion, la promotion de la parité et de la diversité porte une égalité sous conditions de performance de la différence. Les politiques d’inclusion au nom de la richesse des différences ne remettent en effet pas en cause le rôle central que joue la complémentarité sexuée et racialisée dans l’ordre politique. Elles l’utilisent au contraire comme une justification et une condition. En se réappropriant les approches critiques, en particulier féministes et postcoloniales, ces politiques contribuent au tournant néolibéral, allant jusqu’à marchandiser le principe d’égalité. Afin que l’égalité retrouve une épaisseur politique, n’est-il pas temps de dénoncer cette ruse de la raison néolibérale qui consiste à la paralyser, voire à l’empoisonner, en l’exaltant ? Réjane Sénac est chargée de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et membre du comité de pilotage du Programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre (PRESAGE).
SENAC Réjane Préface de Janine Mossuz-Lavau. Post-face de Joan w. Scott Avril 2015 21 X 14 cm, 216 p. Presses de SciencesPoDiscr
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Le mariage est un reste d’esclavage
Cote : GODI
Disciple de Charles Fourier, Jean-Baptiste André Godin (1817- 1888) est aujourd’hui célébré pour la création du Familistère de Guise en 1859 et de l’Association du capital et du travail en 1880. Davantage méconnus, ses écrits sont prolifiques. Ils abordent de nombreux aspects de la vie sociale, politique et économique, dont les relations entre les hommes et les femmes. Adressé aux législateurs, aux moralistes et aux futurs époux, « Sur le mariage » est un hymne à la liberté, une critique féroce d’une des plus anciennes conventions. Jean-Baptiste Godin ne s’embarrasse guère d’euphémismes : « Le mariage est un reste d’esclavage ». Implacable et d’une argumentation solide, « Sur le mariage » évoque l’héritage, le contrat de mariage et les enfants naturels. Jean-Baptiste Godin fait déjà écho à ce que l’on nommera ultérieurement la question de la femme, Ce texte incisif n’est pas qu’une réflexion sur les moeurs en une période chahutée par l’industrialisation. Il est aussi un plaidoyer, toujours d’actualité, en faveur d’une véritable égalité des droits entre les hommes et les femmes. Jean-Baptiste André Godin(1817 – 1888) est un industriel et philanthrope français, inspiré par le socialisme utopique et acteur du mouvement associationniste.
Michel Lallement est professeur de sociologie au Conservatoire national des arts et métiers (Paris) et membre du Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique du CNRS.
GODIN Jean-Baptiste André (Présentation par Michel lallement) Mai 2015 18 X 11 cm, 76 p. Editions Dores et Déjà
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Logique de classe. Edmond Goblot, la bourgeoisie et la distinction sociale.
Cote : LALL
Philosophe français spécialiste de logique, Edmond Goblot (1858-1935) est avant tout connu pour un essai de sociologie décapant, La Barrière et le Niveau (1925), qui pose pour la première fois les fondements d’une théorie de la distinction sociale. Délaissant l’analyse matérialiste des classes au profit d’une perspective culturelle originale, Goblot décrypte sans complaisance les moeurs de la bourgeoisie française, monde qu’il connaît d’autant mieux qu’il en est lui-même issu.
LALLEMENT Michel Avril 2015 21,5 X 14,5 cm, 376 p. Editions Les Belles Lettres
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La disqualification sociale
Cote : PAUG
« Il est difficile d’écrire sur les pauvres et la pauvreté. Par sentimentalisme et mauvaise conscience, les sociologues produisent souvent un discours mi-descriptif, mi-militant, où le misérabilisme se mêle à la dénonciation. Prolongeant une intuition de Simmel, [Serge Paugam] a su construire son “objet scientifique” en remplaçant la catégorie ambiguë, issue du monde social, des “pauvres” par le concept analytique d’“assistés”», note Dominique Schnapper dans sa préface. Cet ouvrage, novateur lors de sa sortie en 1991, s’appuie sur une longue enquête menée dans le département des Côtes-d’Armor auprès des populations aidées de façon ponctuelle ou régulière par les services d’action sociale. Il montre, à partir de trois types d’expériences vécues de la relation d’assistance, comment se constituent les statuts, les identités et les rapports sociaux à la périphérie du marché de l’emploi.
Serge Paugam est sociologue, directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS et responsable de l’Équipe de recherche sur les inégalités sociales du centre Maurice Halbwachs. Spécialiste de la pauvreté et du lien social, il est notamment l’auteur de La Disqualification sociale (1991), Le Salarié de la précarité (2000), Les Formes élémentaires de la pauvreté (2005) et Le Lien social (2008).
PAUGAM Serge 2015 (1991 1° éd.) 19 X 12,5 cm, 256 p. PUF, collection Quadrige
25 avril 2015 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale
Cote : LINH
Avec Taylor, le « père » de l’organisation scientifique du travail, les ouvriers devenaient un rouage passif, astreint à une stricte conformité aux consignes et modes opératoires. Leur travail devait se dérouler indépendamment de leur état d’esprit, de leurs états d’âme et de leurs savoirs. Le management moderne semble aux antipodes d’une telle orientation. Il clame sa volonté de reconnaître la dimension humaine des salariés, mise sur leur subjectivité, leur personnalité et tend à « psychologiser » les rapports de travail. Pourtant Danièle Linhart soutient que la logique reste la même : dans les deux cas, s’organise en réalité une disqualification des métiers, de la professionnalité, de l’expérience qui tend à renforcer la domination et le contrôle exercés par les dirigeants. Le résultat est le même : un travail qui perd son sens, qui épuise. Pire encore, le travail moderne précarise subjectivement les salariés, qui, constamment mis à l’épreuve, sont conduits à douter de leur propre valeur et légitimité. En rapprochant Taylor des managers modernes, l’auteur questionne cette idéologie qui prend de plus en plus de place dans la réalité du travail telle qu’elle se dégage à travers ses propres enquêtes et celles des spécialistes en sciences sociales du travail.
Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS, membre du laboratoire GTM-CRESPPA UMR-CNRS-Universités de Paris 8 et Paris 10.
LINHART Danièle Janvier 2015 22 x 14 cm, 160 p. Érès
Quarante ans après la défaite américaine au Vietnam, les Cahiers de l’ITS rappellent ici les grandes dates de la résistance vietnamienne ainsi que les faits les plus significatifs de la période 1955-1975.
Cet historique est suivi d’un entretien avec Marcel-Francis Kahn sur les missions qu’il a menées au Nord et dans les maquis du Sud et par les contributions de Marie-Hélène Lavallard sur la guerre chimique américaine et d’Abraham Behar sur le vrai visage de la révolution vietnamienne.
Loin de prétendre vouloir embrasser l’ensemble du sujet, ces éclairages particuliers ont pour ambition non seulement de rappeler aux générations actuelles des faits vieux de quarante ans et plus, autour de la seconde guerre d’Indochine, mais aussi de tenter de leur apporter des éléments de réflexions politiques sur ces faits comme sur leurs conséquences aujourd’hui.
Contributions : Abraham Béhar, Marcel-Francis Kahn, Marie-Hélène Lavallard, Bernard Ravenel
Cahier de l’ITS, Avril 2015 – 136 pages Photos noir et blanc.
Commandes et envois : chez votre libraire ou Cahiers de l’ITS/Bruno Leprince ou à la boutique du Maltais rouge (40 rue de Malte 75011 Paris)
Débat avec les auteurs du livre le mardi 19 mai 2015 au cinéma « La Clef »
L’association « ESU-PSU-UNEF années soixante » et l’Institut Tribune Socialiste organisent une soirée débat le vendredi 17 avril 2015, 40 Rue de Malte sur l’UNEF en Mai 1968. Présentation par Cédric Le Cocq de son mémoire : Tenter la révolution : le rôle de l’UNEF en Mai 1968. Débat avec Jacques Sauvageot, Alain Krivine….
La précarité subjective des salariés qui ont un emploi stable est le résultat d’un management capitaliste du travail qui engendre une perte de repère du salarié dans son travail. Le salarié n’a plus aujourd’hui son métier en référence de base, ses valeurs et ses connaissances mais il doit au contraire sans cesse s’adapter à de nouvelles organisations du travail, des organigrammes sans cesse différents, à des processus et à des objectifs de performance détachés des métiers. Les salariés sont autonomes et organisent leur travail dans un contexte individuel et de mise en concurrence permanente. Le travail n’est plus une expérience de socialisation mais une épreuve solitaire qui engendre des pertes de repère et une souffrance permanente. Ce management n’est pas nouveau est rappelle les professions de foi de Taylor et Ford au début de l’industrialisation. Dans ce contexte la place du syndicalisme devient de plus en plus difficile et son adaptation passe par une action sur l’ensemble de la société. Le lieu de travail n’est plus le seul lieu où on peut rencontrer les travailleurs mais le quartier peut devenir un lieu de paroles, de rencontres et d’échanges.
Les précarités deviennent le lot commun des salariés : précarité de l’emploi, du travail, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Elles interrogent et modifient les processus de production, créent des divisions sociales internes au salariat, questionnent le mouvement syndical axé sur le syndicalisme d’entreprise marqué par la présence dans les instances « représentatives » et accordant peu de place à l’interprofessionnel. Faut-il l’interpréter simplement comme une dégradation d’acquis sociaux et de normes salariales, et en conclure à l’affaiblissement généralisé du mouvement syndical, à l’incapacité des salariés à s’organiser et à se défendre.
Pourtant, hier invisibles, les précaires sont parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salariés : dans le commerce, le nettoyage, la restauration rapide, les chantiers navals… Peut-on maîtriser la précarité pour conquérir de nouvelles marges de liberté, livrer des batailles intégrant la sécurisation du travail et des conditions d’existence.
Sophie Béroud est maître de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a co-dirigé : »Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives ? » (La Dispute)
Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherches émérite au CNRS, membre du laboratoire CRESPA-GTM (Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris – Genre travail mobilités). Elle a écrit sur la souffrance au travail, notamment : Travailler sans les autres ? , Le Seuil, coll. Hors Normes, 2009 ; Le Monde du travail, ouvrage collectif, La Découverte, coll. Textes à l’appui, 2010 ; La modernisation des entreprises, La Découverte, coll. Repères, 3e éd., 2010.
Les précarités deviennent le lot commun des salariés : précarité de l’emploi, du travail, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Elles interrogent et modifient les processus de production, créent des divisions sociales internes au salariat, questionnent le mouvement syndical axé sur le syndicalisme d’entreprise marqué par la présence dans les instances « représentatives » et accordant peu de place à l’interprofessionnel. Faut-il l’interpréter simplement comme une dégradation d’acquis sociaux et de normes salariales, et en conclure à l’affaiblissement généralisé du mouvement syndical, à l’incapacité des salariés à s’organiser et à se défendre.
Pourtant, hier invisibles, les précaires sont parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salariés : dans le commerce, le nettoyage, la restauration rapide, les chantiers navals… Peut-on maîtriser la précarité pour conquérir de nouvelles marges de liberté, livrer des batailles intégrant la sécurisation du travail et des conditions d’existence ?
Sophie Béroud est maître de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a codirigé : « Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives? » (La Dispute)
L’Institut Tribune Socialiste dans ses réflexions-débats autour de la crise du lien social, a ouvert le débat autour des femmes dans le travail . Elles sont plus particulièrement touchées par les inégalités et la précarité. Pour Margaret Maruani, la précarité est une réalité sociale envahissante et multiforme. Elle touche les femmes et les hommes, mais il faut bien constater que l’emploi féminin croît à l’ombre du chômage et de la précarité. Les jeunes et les femmes de plus de cinquante ans sont particulièrement concernées. Conditions de travail et bas salaires se conjuguent pour créer des conditions de vie et de travail particulièrement précaires et développer un processus de paupérisation qui se prolonge au-delà du temps de travail : les écarts de revenus entre hommes et femmes sont encore plus importants à l’âge de la retraite (42%) qu’en période d’activité (27 %). Et l’on ne voit aucune raison qui pourrait laisser penser que ce retard peut s’estomper. Si la question des conditions de travail doit être posée, il faut aussi poser celle des niveaux de salaires. Les situations évoquées par les « matermittentes » sont révélatrices de cette situation : l’alternance des périodes de chômage et des périodes de travail provoque des ruptures de droits, des baisses d’indemnisation, qui, ici aussi, se prolongent à l’âge de la retraite : les travailleuses sont victimes d’une triple peine ! Hélène Crouzillat détaille cette situation dans un article publié dans les Débats de l’ITS N°2, Novembre 2015
Les femmes sont particulièrement touchées par la précarité : horaires et postes « atypiques », temps partiels, contrats à durée déterminée, emplois cumulés…Le travail féminin hors du « foyer domestique » existe en fait depuis longtemps, et s’est développé. Aujourd’hui les femmes ont imposé leur présence dans le monde du travail. Mais les inégalités dans le travail demeurent, aussi bien en terme de métier exercé que de salaire.
Quelles sont pour les femmes les manifestations particulières de la précarité ? Comment y remédier ? Le bilan des lois votées s’avère, dans les faits, bien maigre : pourquoi ?
Margaret Maruani, née à Tunis, est une sociologue française, directrice de recherche au CNRS. Elle dirige la revue Travail, genre et sociétés depuis sa fondation en 1999 ainsi que le Réseau de recherche international et pluridisciplinaire MAGE « Marché du travail et genre ». Elle a, notamment, écrit : Travail et emploi des femmes et dirigé : Travail et genre dans le monde. L’état des savoirs.
Le collectif des maternittentes regroupe des femmes à emploi discontinu qui luttent pour faire valoir leurs droits en matière de congés maternité et d’arrêts maladie. Elles sont actuellement mobilisées pour une juste application des lois et règlements par la Sécurité Sociale et Pôle emploi afin que la maternité et la maladie ne soient pas synonymes d’une rupture de protection sociale.
« Éducation populaire, culture et animation : les orientations du P.S.U. 1960-1990 »
Jean-Claude Gillet propose une étude transversale de la pensée et de l’action du P.S.U, dans le champ de l’éducation populaire, de la culture et du socioculturel. Vision humaniste, approches marxistes, acceptions anthropologiques et ethnologiques vont se confronter dans le bouillonnement de la fin des années soixante et de celles des années soixante-dix qui caractérise la France à cette époque. De la contestation du festival d’Avignon en 1968 au contre-festival de Cannes des années 70 à 78, des fêtes du PSU, aux acteurs multiples qui ont constitué la base de la pensée du PSU dans ce champ (artistes, créateurs, intellectuels, élus, enseignants, responsables administratifs, professionnels de la culture, cadres et militants de toutes origines), l’ouvrage donne aux lecteurs quelques clefs pour comprendre les enjeux d’aujourd’hui dans l’interaction de la politique et de la culture, ainsi que de la tension qui en résulte.
Jean-Claude Gillet est professeur honoraire en Sciences de l’éducation, il a fait sa carrière d’enseignant-chercheur à l’Université Bordeaux Montaigne et fut directeur scientifique de l’ISIAT (Institut Supérieur d’Ingénieurs-AnimateursTerritoriaux). Il est co-directeur de la collection Animation et territoires chez L’Harmattan (avec son collègue géographe Jean-Pierre Augustin). Dans son champ de recherche portant sur l’animation professionnelle, l’éducation populaire et la vie culturelle locale, il a écrit une quinzaine d’ouvrages. Il a milité au PSU, à l’UNEF, dans des fédérations d’éducation populaire, dans des associations locales ou syndicales : dans les deux premières, il a occupé des responsabilités nationales.
Le travail à l’épreuve de l’utopie ou comment transformer les conditions de travail quand la production de richesse reste l’objectif prioritaire ? Pour changer le travail, que nous apprennent les utopies concrètes d’hier (celle du Familistère de Guise par exemple) ? et qu’imaginer pour demain ?
Depuis quelques années l’idée d’utopies, d’utopies réalistes, connaît une nouvelle jeunesse, en particulier, lorsqu’on s’interroge sur les changements dans le rapport au travail. Dans le prolongement des idées autogestionnaires, et en réaction aux politiques néo-libérales, en l’absence de perspectives globales, il est urgent d’explorer d’autres possibles. Déjà dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans le sillage de Fourrier, des expériences ont été tentées.
Michel Lallement s’est attaché à la figure de Godin et au familistère de Guise (une « utopie réalisée »). Jean-Baptiste Godin, homme du peuple et disciple de Fourrier, devenu riche industriel, voulut mettre en pratique les idées de Fourrier et changer l’habitat ainsi que le rapport au travail. Il construit donc le familistère de Guise (dans l’Oise), sur le modèle du phalanstère de Fourier. Dans cette entreprise, à défaut de reprendre toutes les idées de Fourier, il cherche à valoriser le talent, l’initiative et la coopération, transformant l’entreprise en association ouvrière (coopérative de production). Il veut « éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence », partager les bénéfices…
Michel Lallement : « Le travail de l’Utopie. Godin et le familistère de Guise » (Ed. Les Belles Lettres, 2009), « L’âge du Faire. Hacking, travail, anarchie » (Ed.du Seuil, 2015)