Les précarités deviennent le lot commun des salariés : précarité de l’emploi, du travail, mais aussi précarité des droits syndicaux et sociaux. Elles interrogent et modifient les processus de production, créent des divisions sociales internes au salariat, questionnent le mouvement syndical axé sur le syndicalisme d’entreprise marqué par la présence dans les instances « représentatives » et accordant peu de place à l’interprofessionnel. Faut-il l’interpréter simplement comme une dégradation d’acquis sociaux et de normes salariales, et en conclure à l’affaiblissement généralisé du mouvement syndical, à l’incapacité des salariés à s’organiser et à se défendre.
Pourtant, hier invisibles, les précaires sont parfois à la pointe de la protestation, souvent en tant que salariés : dans le commerce, le nettoyage, la restauration rapide, les chantiers navals… Peut-on maîtriser la précarité pour conquérir de nouvelles marges de liberté, livrer des batailles intégrant la sécurisation du travail et des conditions d’existence ?
Sophie Béroud est maître de conférences de science politique à l’Université Lumière Lyon 2. Elle travaille sur les transformations des organisations syndicales, l’organisation et la mobilisation des salariés précaires, l’évolution des grèves et des conflits du travail. En 2009 elle a codirigé : « Quand le travail se précarise, quelles revendications collectives? » (La Dispute)
2015-Sophie BEROUD. Quand le travail se précarise, quelles résistance collectives ?
2015 – Danièle LINHART L’organisation capitaliste du travail repose sur une précarité subjective généralisée
L’Institut Tribune Socialiste dans ses réflexions-débats autour de la crise du lien social, a ouvert le débat autour des femmes dans le travail . Elles sont plus particulièrement touchées par les inégalités et la précarité. Pour Margaret Maruani, la précarité est une réalité sociale envahissante et multiforme. Elle touche les femmes et les hommes, mais il faut bien constater que l’emploi féminin croît à l’ombre du chômage et de la précarité. Les jeunes et les femmes de plus de cinquante ans sont particulièrement concernées. Conditions de travail et bas salaires se conjuguent pour créer des conditions de vie et de travail particulièrement précaires et développer un processus de paupérisation qui se prolonge au-delà du temps de travail : les écarts de revenus entre hommes et femmes sont encore plus importants à l’âge de la retraite (42%) qu’en période d’activité (27 %). Et l’on ne voit aucune raison qui pourrait laisser penser que ce retard peut s’estomper. Si la question des conditions de travail doit être posée, il faut aussi poser celle des niveaux de salaires. Les situations évoquées par les « matermittentes » sont révélatrices de cette situation : l’alternance des périodes de chômage et des périodes de travail provoque des ruptures de droits, des baisses d’indemnisation, qui, ici aussi, se prolongent à l’âge de la retraite : les travailleuses sont victimes d’une triple peine ! Hélène Crouzillat détaille cette situation dans un article publié dans les Débats de l’ITS N°2, Novembre 2015
2015 – Margaret MARUANI – Les MATERMITTENTES. Les femmes dans le travail. Inégalités et précarités.
Les femmes sont particulièrement touchées par la précarité : horaires et postes « atypiques », temps partiels, contrats à durée déterminée, emplois cumulés…Le travail féminin hors du « foyer domestique » existe en fait depuis longtemps, et s’est développé. Aujourd’hui les femmes ont imposé leur présence dans le monde du travail. Mais les inégalités dans le travail demeurent, aussi bien en terme de métier exercé que de salaire.
Quelles sont pour les femmes les manifestations particulières de la précarité ? Comment y remédier ? Le bilan des lois votées s’avère, dans les faits, bien maigre : pourquoi ?
Margaret Maruani, née à Tunis, est une sociologue française, directrice de recherche au CNRS. Elle dirige la revue Travail, genre et sociétés depuis sa fondation en 1999 ainsi que le Réseau de recherche international et pluridisciplinaire MAGE « Marché du travail et genre ». Elle a, notamment, écrit : Travail et emploi des femmes et dirigé : Travail et genre dans le monde. L’état des savoirs.
Le collectif des maternittentes regroupe des femmes à emploi discontinu qui luttent pour faire valoir leurs droits en matière de congés maternité et d’arrêts maladie. Elles sont actuellement mobilisées pour une juste application des lois et règlements par la Sécurité Sociale et Pôle emploi afin que la maternité et la maladie ne soient pas synonymes d’une rupture de protection sociale.
« Éducation populaire, culture et animation : les orientations du P.S.U. 1960-1990 »
Jean-Claude Gillet propose une étude transversale de la pensée et de l’action du P.S.U, dans le champ de l’éducation populaire, de la culture et du socioculturel. Vision humaniste, approches marxistes, acceptions anthropologiques et ethnologiques vont se confronter dans le bouillonnement de la fin des années soixante et de celles des années soixante-dix qui caractérise la France à cette époque. De la contestation du festival d’Avignon en 1968 au contre-festival de Cannes des années 70 à 78, des fêtes du PSU, aux acteurs multiples qui ont constitué la base de la pensée du PSU dans ce champ (artistes, créateurs, intellectuels, élus, enseignants, responsables administratifs, professionnels de la culture, cadres et militants de toutes origines), l’ouvrage donne aux lecteurs quelques clefs pour comprendre les enjeux d’aujourd’hui dans l’interaction de la politique et de la culture, ainsi que de la tension qui en résulte.
Jean-Claude Gillet est professeur honoraire en Sciences de l’éducation, il a fait sa carrière d’enseignant-chercheur à l’Université Bordeaux Montaigne et fut directeur scientifique de l’ISIAT (Institut Supérieur d’Ingénieurs-AnimateursTerritoriaux). Il est co-directeur de la collection Animation et territoires chez L’Harmattan (avec son collègue géographe Jean-Pierre Augustin). Dans son champ de recherche portant sur l’animation professionnelle, l’éducation populaire et la vie culturelle locale, il a écrit une quinzaine d’ouvrages. Il a milité au PSU, à l’UNEF, dans des fédérations d’éducation populaire, dans des associations locales ou syndicales : dans les deux premières, il a occupé des responsabilités nationales.
Le travail à l’épreuve de l’utopie ou comment transformer les conditions de travail quand la production de richesse reste l’objectif prioritaire ? Pour changer le travail, que nous apprennent les utopies concrètes d’hier (celle du Familistère de Guise par exemple) ? et qu’imaginer pour demain ?
Depuis quelques années l’idée d’utopies, d’utopies réalistes, connaît une nouvelle jeunesse, en particulier, lorsqu’on s’interroge sur les changements dans le rapport au travail. Dans le prolongement des idées autogestionnaires, et en réaction aux politiques néo-libérales, en l’absence de perspectives globales, il est urgent d’explorer d’autres possibles. Déjà dans la deuxième moitié du XIXè siècle, dans le sillage de Fourrier, des expériences ont été tentées.
Michel Lallement s’est attaché à la figure de Godin et au familistère de Guise (une « utopie réalisée »). Jean-Baptiste Godin, homme du peuple et disciple de Fourrier, devenu riche industriel, voulut mettre en pratique les idées de Fourrier et changer l’habitat ainsi que le rapport au travail. Il construit donc le familistère de Guise (dans l’Oise), sur le modèle du phalanstère de Fourier. Dans cette entreprise, à défaut de reprendre toutes les idées de Fourier, il cherche à valoriser le talent, l’initiative et la coopération, transformant l’entreprise en association ouvrière (coopérative de production). Il veut « éteindre le paupérisme en donnant aux classes laborieuses les garanties nécessaires à son existence », partager les bénéfices…
Michel Lallement : « Le travail de l’Utopie. Godin et le familistère de Guise » (Ed. Les Belles Lettres, 2009), « L’âge du Faire. Hacking, travail, anarchie » (Ed.du Seuil, 2015)
Contrairement aux idées reçues les migrants ne volent pas les emplois des nationaux. L’immigration focalise les contradictions des sociétés dites développées. Les droits de l’homme, comme les conventions internationales, garantissent en principe le droit d’asile. Il est proclamé aussi la nécessité d’apports extérieurs en complément d’une démographie qui s’essoufle en Europe, et pourtant, des politiques de fermeture, de répression et de discrimination s’appuient sur des opinions publiques de plus en plus hostiles aux étrangers dans le contexte économique actuel. Face à ces politiques migratoires, il convient de réaffirmer le droit des migrants à bénéficier des mêmes protections et des mêmes droits que les autres citoyens. Qui sont les « migrants » ? Des saisonniers, des illégaux, des contractuels ? De futurs immigrés permanents ? En quoi et pourquoi, à un moment où la précarité se généralise, sont ils plus « précaires » que d’autres ? Quelles places occupent-ils dans les préoccupations et les positions des organisations de travailleurs ? Quelles solidarités sont possibles ?
Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au CNRS, docteur en sciences politiques (Institut d’Etudes Politiques de Paris) a mené de nombreuses études de terrain et est consultante auprès de nombreuses organisations internationales. Elle propose d’ouvrir davantage les possibilités d’immigration légale, de développer la mixité sociale. Elle a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’immigration.
Pierre Henry est Directeur de France terre d’asile. France terre d’asile a pour objet principal le soutien aux demandeurs d’asile et la défense du droit d’asile ; spécialisée dans la gestion des centres d’hébergement, elle milite » pour une Europe des migrations protectrice, solidaire, juste et citoyenne ».
Crises agricoles et alimentaires : un débat dans le cadre des samedis TREMA à l’initiative de l’Association des Amis de Tribune Socialiste, avec le soutien de l’Institut Tribune Socialiste, d’ATTAC, du CEDETIM et de la Confédération Paysanne.
Du tiers-mondisme à l’altermondialisme
Les grandes famines du Sahel des années 70-80, succédant aux famines en Chine et dans la péninsule indienne, avaient suscité en Occident un large mouvement « tiers-mondiste » au sein des associations et dans la mouvance politique.
Les émeutes de la faim dans les années 2000 nous rappellent que la question de l’alimentation reste d’actualité, tout en étant renouvelée par la crise écologique.
Depuis 1996, la revendication de la souveraineté alimentaire, portée par un large mouvement autour de La Via Campesina propose une alternative au libéralisme et à l’emprise grandissante de l’agrobusiness. Plus récemment, le développement de l’agroécologie contribue à renouveler radicalement les conditions de production.
Quelle est la situation aujourd’hui ? Quelles solutions alternatives sont à l’œuvre et à développer pour promouvoir les paysanneries du monde, assurer une alimentation satisfaisante pour tous et sauver la planète?
Débat avec Michel Buisson, agroéconomiste, auteur de « Conquérir la souveraineté alimentaire », Marc Dufumier, agronome et auteur de « Cinquante idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation » et Claude Girod, responsable pour l’Europe du groupe de travail « Commerce » de la Via Campesina.
Les migrations sont ancrées dans l’histoire et s’inscrivent aujourd’hui dans la phase néolibérale de la mondialisation. On ne peut comprendre les sociétés et le monde sans prendre en compte les migrations et les migrants. Les migrations intérieures, dans un même pays, ou extérieures, les migrations alternantes ou permanentes, sont constitutives de la nature des classes sociales dans chacune des formations sociales nationales et dans l’espace mondial. La croissance monétaire se traduit par un élargissement de la pauvreté et des inégalités sociales. La généralisation de la précarisation frappe particulièrement les immigrés. Les mouvements sociaux et citoyens préconisent une rupture, celle de la transition sociale, écologique et démocratique. Ils mettent en avant de nouvelles manière de produire et de consommer autrement. Les migrants sont des acteurs de la transformation sociale. Les rapports entre migrations et développement doivent en conséquence être réexaminés sur la base de l’accès aux droits pour tous.
Parmi les douze victimes de l’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo,
figurent les dessinateurs Charb, Cabu (ci-contre une affiche de Cabu pour le MRAP- Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), Wolinski et Tignous. En 2012 Cabu déclarait :
« Certains interdits ont disparu. Mais c’est la religion qui a toujours été un grand tabou. Sauf qu’aujourd’hui, ce sont les religions. Les extrémismes, les intégrismes émergent dans tous les monothéismes. Et donc chez les musulmans, parce qu’il s’agit d’une religion en expansion qui vient d’une culture où la caricature n’existe pas. En France depuis 1905, nous avons toujours eu la liberté de critiquer toutes les religions. Il n’existe pas de délit de blasphème – ce qui plairait aux fondamentalistes catholiques comme musulmans. Les tribunaux français reconnaissent le droit à la caricature. À Charlie Hebdo, nous sommes une bande d’athées. On respecte les croyances, mais on attaque les fanatiques. Je ne crois pas les gens qui disent : on ne peut plus rien dire. Certes, il y a des risques, dans le domaine religieux, et une autocensure chez certains journalistes qui redoutent ce qui nous est arrivé : deux cocktails Molotov dans une rédaction. Mais à Charlie Hebdo, nous prenons ces risques, et nous continuons à nous exprimer comme on le faisait il y a vingt ou trente ans. Nous n’allons pas cesser de rire de certaines choses. La limite, c’est la loi. Si on ne dénonce pas les dérives intégristes, on se laisse faire. Préserver notre laïcité est un combat qui nous a toujours animés. La provocation est d’abord en face. Ce sont eux qui dégainent en premier, nous, on commente. »
Interrogé en 1991 sur son action d’élu de Paris après la répression sanglante du 17 octobre 1961 contre les algériens de la région parisienne, Claude Bourdet évoque aussi l’engagement contre la guerre d’Algérie de son journal, France Observateur, et de son parti politique, le PSU,. Des aspect importants d’une vie de militant où l’anticolonialisme avait une part essentielle. Des images inédites d’un militant exceptionnel qui a laissé très peu de traces filmées dans les médias.
Rappelons que Claude Bourdet ( 1909-1996) avait été un grand résistant , membre du Conseil national de la résistance, avant d’être déporté à Buchenwald. Il avait reçu la distinction de Compagnon de la Libération.
Un film réalisé à partir d’images inédites tournées en 1991 par Agnès Denis et Mehdi Lallaoui.
L’Institut Tribune Socialiste a organisé plusieurs rencontres en 2014 et 2015 autour de
« Crise du travail, les liens sociaux en questions en 2014 et 2015.
« Les métamorphoses du travail » le 16 Septembre 2014.
« Les travailleurs pauvres » le Jeudi 13 Novembre 2014 avec pour invités Denis Clerc et Manuel Domergue
Denis CLERC
Manuel DOMERGUE
« Travail et autonomie » le Mardi 16 Décembre 2014 avec pour invités Michel Lallement et Alain Obadia
Michel LALLEMENT
Alain OBADIA
« Les Migrants : quelles précarités, quelles solidarités ? » le mercredi 12 Février 2015 avec pour invités Catherine Wihtol de Wenden et Pierre Henry
Catherine WIHTOL DE WENDEN
Pierre HENRY
« Le travail à l’épreuve de l’utopie » le Mercredi 25 Février 2015 avec pour invités Michel Lallement et Michelle Perrot
Michel LALLEMENT Le travail à épreuve de l’Utopie. A Guise, Godin voulut mettre en pratique les idées de Fourier
« Les femmes dans le travail : inégalités et précarités » le jeudi 19 Mars 2015 avec pour invitées Margaret Maruani et l’association « Les Matermittentes ». Le débat a été animé par Monique Dental.
L’autonomie est une notion utile pour rendre raison des transformations du travail dans les sociétés modernes et, plus généralement encore, des métamorphoses du capitalisme. Deux familles de pensée peuvent être distinguée de ce point de vue : la première, bien représentée par les travaux empiriques des sociologues, s’intéresse à l’autonomie au travail (capacité à inventer d’autres règles que celles imposées par le management) tandis que la seconde, qui s’inscrit dans la tradition de la philosophie sociale, analyse les conditions de l’autonomie du travail (capacité à déterminer les objectifs et les moyens des activités productives en s’émancipant de toute forme d’intégration systémique).
En regardant les transformations du travail au cours de ces dernières décennies, il s’agit de se demander comment l’autonomie au travail a été conquise (ou pas) et pourquoi il est si difficile de concilier autonomie au travail et autonomie du travail.
Michel Lallement est sociologue, spécialiste de sociologie du travail. Il est professeur titulaire de la chaire d’Analyse sociologique du travail, de l’emploi et des organisations au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris. Il a, notamment écrit : « Le travail : une sociologie contemporaine » (2007). Il s’intéresse aux transformations de la production ainsi qu’à celles des relations de travail.
Alain Obadiaa été secrétaire général de l’UGIC-CGT, membre du Bureau confédéral de la CGT. Il a fait partie du cabinet de Martine Aubry Ministre du travail, a été conseiller dans le domaine social du Président de la RATP. Il est membre du Comité exécutif du Parti Communiste Français, membre du Conseil Économique Social et Environnemental, Président de la Fondation Gabriel Péri.
La « crise » que nous vivons se manifeste, notamment, dans l’éclatement de tous les liens sociaux qui avaient constitué jusqu’à présent des lieux sinon de dialogue du moins de résistance. Certains voient la période actuelle comme une phase de « transition » qui serait liée notamment à la disparition de la centralité du travail dans la réalité des modes de vie, l’émergence d’autres logiques de vie sociale. Certes ces observations correspondent à des réalités. L’Institut Tribune Socialiste estime toutefois que la question du travail reste une question centrale. La place temporelle et psychologique du travail a diminué, modifiant la construction des identités individuelles et collectives… Mais le travail continue à fournir très majoritairement les moyens d’existence, institue pour beaucoup l’accès à la reconnaissance sociale. Il est un lieu porteur de relations sociales. Le chômage de masse, l’automatisation, la dé-classification, la marchandisation et la financiarisation mondialisées, en prémisses ou en devenir dans les années soixante aboutissent aujourd’hui à un système qu’il nous faut repenser. Les transformations profondes du travail ne sont pas sans incidences sur la vie sociale dans sa globalité.
Sommaire de l’ouvrage :
Jean-Marie Vincent : La légende du travail Pierre Naville : Les critères de la qualification du travail Michèle Descolonges : Au sujet des métiers : des enjeux politiques renouvelés ? Elsa Galerand et Danièle Kergoat : Le travail comme enjeu des rapports sociaux (de sexe) Danièle Linhart : Modernisation managériale : la mise à mort des collectifs Michel Lallement : Autonomie au travail, autonomie du travail Jacques Freyssinet : Les syndicats et les crises du travail Jean-François Naton : La vraie valeur vient du travail Daniel Richter : Le travail concret : épicentre des contradictions sociales
Publié dans la Collection « Les cahiers de l’ITS » aux Éditions Bruno Leprince, Janvier 2015
L’Institut Tribune Socialiste a organisé autour de ce thème quatre rencontres animées par des sociologues, des chercheurs et des militants. Ces conférences peuvent être écoutées à la rubrique « Rencontres- séminaires » du site.
Les « travailleurs pauvres » ont un emploi, mais demeurent dans la pauvreté du fait de la faiblesse de leurs revenus (revenus d’activité et prestations sociales). On estimait, en 2013, que près de 2 millions de personnes vivaient avec environ 800 € par mois.
Leur nombre est en augmentation, notamment du fait de la faiblesse des salaires et du fractionnement des emplois (petits boulots, alternance de phases d’emploi et de chômage ou d’inactivité). Alors que la pauvreté était en baisse dans les années 1970-1990, puis s’était stabilisée, elle est en hausse depuis les années 2000. C’est un tournant dans l’histoire sociale : ce n’est plus seulement l’insuffisance des emplois qui engendre la pauvreté, mais la mauvaise qualité de ceux qui se créent. La création d’emplois « paupérisants » a aggravé le problème au lieu de le résoudre.
Quelle est la situation aujourd’hui ? Que penser des politiques de l’emploi mises en oeuvre ou envisagées ?
Denis Clerc et Manuel Domergue apportent des éléments de réflexion et de discussion sur ce problème qui devient de plus en plus grave.
Denis Clerc est économiste, fondateur de la revue « Alternatives économiques », et de « L’économie politique ». Il est membre de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale » et Président de la FNARS Franche-Comté (une fédération d’associations s’occupant d’hébergement et d’insertion économique). Il a publié récemment : « La paupérisation des Français » (Colin, 2010) et Déchiffrer l’économie » (La Découverte, 2007-2011).
Manuel Domergue a été un animateur du collectif de jeunes mal-logés « Jeudi Noir », avec lequel il a écrit Le Petit livre noir du logement (La Découverte, 2009), responsable de la commission Logement d’Europe Ecologie-Les Verts et journaliste à Alternatives économiques. Il est aujourd’hui directeur des études de la « Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.
Comment comprendre le délitement des systèmes politiques ? Comment s’en sortir ? La dégradation du rapport des citoyens à la représentation politique connaît aujourd’hui une ampleur inégalée. La France est évidemment concernée, mais nous voyons bien que la perte de substance du rapport démocratique s’étend maintenant à toute l’Europe, ce qui témoigne de la profondeur de cette remise en cause La crise systémique qui ébranle profondément les logiques de nos sociétés est impliquée dans la perte de substance du contrat démocratique, et les conséquences sociales d’une telle crise atteignent directement le vécu de nombre de citoyens, notamment dans les couches populaires. Quels sont les fondements d’une telle dégradation d’un principe jusqu’ici hautement proclamé et comment trouver des éléments de solution ?
Emmanuel Terray Réflexions sur la démocratie représentative
Pierre Khalfa L’impensé démocratique de la construction européenne
Patrice Cohen-Seat Pour une démocratisation permanente de la République
Serge Depaquit Quelle place pour le citoyen dans la décision?
Pierre MARTIN 1 Le déclin électoral des partis de gouvernement
Pierre MARTIN 2 Le déclin électoral des partis de gouvernement. Causes et réactions
Christophe AGUITON. Pour une démocratie horizontale 1. Individualités et espace public
Christophe AGUITON. Pour une démocratie horizontale 2. Les modalités de gouvernement
25 septembre 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Peut-on faire l’économie du genre?
Cote : GENR
Plafond de verre, salaires moindres, emploi à temps partiel subi, exploitation domestique… Difficile d’échapper à ce triste constat : les inégalités entre les sexes demeurent, encore et toujours, un fait structurant de nos sociétés modernes. Comment y remédier ? Loin de tous les stéréotypes, des économistes, sociologues et historiens dissèquent, avec distance et minutie, les mécanismes qui fondent ces inégalités et proposent des pistes ambitieuses pour les combattre. Regards croisés sur l’économie révèle ainsi, dans une synthèse claire et inédite, les tous derniers résultats des sciences sociales pour enfin parvenir à l’égalité entre les sexes. Quel rôle joue l’école dans la partition sexuée de l’économie ? Comment expliquer les différences de salaires et d’accès aux différents postes entre femmes et hommes ? Comment intégrer le genre dans l’élaboration des politiques publiques ? Comment la mondialisation modifie-t-elle les rapports de sexes ? C’est à toutes ces questions que ce numéro de Regards croisés sur l’économie répond, dans un langage à la fois rigoureux et pédagogique, afin de repenser le genre et sa place dans la société du XXIe siècle.
15 Septembre 2014 22 x 13,5 cm, 360 p. La Découverte
L’Institut Tribune Socialiste propose une réflexion autour de l’ouvrage d’André Gorz sur les métamorphoses du travail. Si ce texte est majeur, tant par ses analyses que par les controverses qu’il suscite, il s’agit aujourd’hui de poursuivre la réflexion et aussi de reconnaître et analyser les évolutions contrastées de la place du travail dans la société et la vie humaine. Est-ce un des signes d’une autre transition en cours ?
Après la projection en avant première du film de Virginie Meunier « Il s’agit de quitter la terre » produit par les films du Tamarin, un débat sera animé par Michel Mousel, Président de l’Institut Tribune Socialiste avec Dominique Meda, sociologue auteur de livres et publications sur le travail, la critique de la croissance, Christophe Fourel, Président de l’association des lecteurs d’Alternatives Economiques, auteur de l’ouvrage « André Gorz, un penseur pour le XXIème siècle » publié aux Editions la Découverte, Virginie Meunier, réalisatrice, Yves Bucas-Français et Jacques Sauvageot, Institut Tribune Socialiste.
En 30 ans, les questionnements autour du « métier » ont changé de portée, voire de nature. « Au début des années 1990, les entreprises se sont embarquées, de gré ou de force, dans des changements liés à l’ouverture des marchés à la concurrence internationale : les formes de direction changeaient, les « managers » se substituant aux « chefs » ; les usagers devenaient des « clients » …. La terminologie usitée témoignait de ces évolutions, les postes devenant des emplois, et ceux-ci devenant des métiers. Avec un tel brouillage des mots, qui était aussi un maquillage des situations réelles des salariés, il est temps de se demander ce qu’était un métier ? »
Un métier est fait d’un malaxage de matériaux de toutes sortes et de toutes natures, grâce à l’usage de nombreux outils et de nombreuses manières de faire c’est donc la question de la création qui se trouve en son centre.
Le métier perdure comme une valeur et une pratique : c’est ce qui apparaît en analysant les métiers de médecin, de cartographe, de secrétaire, et bien d’autres encore. Exercer un métier au sein d’une « société », c’est y jouer un rôle quant à ses orientations sociales et politiques. Un métier n’est pas réductible à un emploi, à un travail, à un statut économique et juridique – même si ceux-ci font partie du métier -, parce qu’il s’enracine dans l’exercice d’un art. L’invention technique (l’œuvre) est le fil directeur des métiers, elle s’inscrit dans l’histoire des arts, des sciences et des techniques. il est aussi l’expression d’un rapport des groupes humains au monde, d’une recherche de contact et d’une volonté d’imprimer sa marque. Ce marquage social des métiers est un puissant stimulant de leur évolution.
Nous pourrions repenser les métiers et par suite réorienter les pratiques dans cette optique de non séparation de la « culture » et de la « technique », de la « technique » et de la « nature » dans une approche transdisciplinaire, assemblant psychologie, technologie et écologie.
Rencontre pour la mise en place d’un groupe de travail sur le thème : « Expériences inter-culturelles et trajectoires de vie : les coopérants français en Algérie, place et rôle du P.S.U. »
Dans le cadre des Cycles « De quoi la transition est-elle le nom », l’Institut Tribune Socialiste propose une réflexion sur « LES MÉTAMORPHOSES DU TRAVAIL » d’après André Gorz. Projection du film « il nous faut quitter la terre » de Virginie Meunier. Un débat avec Dominique Meda, Christophe Fourel, Virginie Meunier est organisé.
Dans le cadre d’un cahier de l’ITS Jacques Freyssinet propose une réflexion sur les raisons qui expliquent la quasi absence – ou la place marginale – des questions du travail dans l’action syndicale et la négociation collective.
Bruno Trentin, dans son ouvrage « Cité du travail. Le fordisme et la gauche », Fayard – 2012, a mis en évidence l’incapacité du mouvement ouvrier depuis le début du XXème siècle, à « affronter le problème de la libération du travailleur subordonné ». Un socialisme orthodoxe a pu longtemps imposer le dogme selon lequel « il est absurde (en tous les cas trompeur) d’imaginer pouvoir changer la nature subordonnée et parcellisée du travail avant que n’ait eu lieu la conquête de l’État et la « socialisation des moyens de production à travers la propriété étatique ». Dans l’histoire du mouvement syndical, cette attitude se serait traduite, selon Bruno Trentin, par l’abandon de la question du travail comme objet de revendication et comme enjeu de négociation au profit de celles du salaire et de l’emploi. La transformation du travail était renvoyée aux lendemains du passage au socialisme……
Quarante ans après la révolution, le peuple portugais est en souffrance, c’est un peuple de plus en plus pauvre dans un pays pauvre et inégal. Depuis 2011, date d’arrivée de la Troïka, les plus grosses fortunes du Portugal ont augmenté de 13% et le nombre de millionnaires s’est accru de 350. Le même État qui diminue les salaires de ses fonctionnaires et les pensions de retraite de la population, qui exclut ou restreint l’accès d’une partie croissante de celle-ci au système de santé et affaiblit l’école publique, est aussi celui qui baisse les impôts sur les sociétés et octroie des exonérations fiscales aux investisseurs étrangers et aux seniors du centre, en échange de retraite dorées au Portugal. Dans le Cahier de l’ITS à paraître en juin 2014, Cristina Semblano, économiste décrit quelques aspects parmi les plus significatifs de la situation actuelle de ce pays. Elle pose la question de l’européisation de l’économie portugaise et pose le débat sur l’Europe et sa restructuration.
Le Parti Socialiste Unifié (PSU) a été vraisemblablement l’organisation politique nationale dont la présence en France et en Catalogne du Nord fut la plus courte de l’histoire du XXème siècle (1960-1990). Paradoxalement, s’il eut une présence faible sur le plan institutionnel (résultats électoraux et nombre d’élus), il démontra une pensée créative sur le plan idéologique et une activité forte sur de nombreux terrains de luttes. En Catalogne du Nord plus précisément il s’illustra contre la colonisation du Roussillon, pour les droits des femmes, dans le changement de l’écologie, des luttes salariales et de la solidarité internationale. Cette aventure collective, cet engagement aux côtés d’autres organisations et militants, ont jeté les bases durables d’une réflexion politique citoyenne et humaine d’une brillante actualité.
Editions Trabucaire en collaboration avec les Amis de Tribune Socialiste et L’Institut Tribune Socialiste. 204 pages – 18€ Commandes et envois : chez votre libraire oucontact@institut-tribune-socialiste.fr
Quarante ans après la “révolution des Oeillets”, les ATS (Amis de Tribune Socialiste) et le CEDETIM (Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale) ont voulu, avec le soutien de la Fondation Copernic et de l’ITS (Institut Tribune Socialiste), lui rendre hommage en retraçant sa courte vie.
Ce Cahier de l’ITS, avec des contributions d’Abraham Behar, Alain Joxe, Luis Moita, Bernard Ravenel et Cristina Semblano, revient sur la période 1974/1975 en esquissant une grille de lecture des grandes mutations sociales et politiques qui ont caractérisé le Portugal à cette époque.
Il décrit aussi quelques aspects parmi les plus significatifs de la situation actuelle de ce pays, aujourd’hui confronté aux conséquences dévastatrices des politiques néo-libérales d’austérité appliquées dans toute l’Europe, et au premier chef dans l’Europe du sud.
Des photographies de Guy Le Querrec/Magnum Photos réalisées au Portugal en 1974 et 1975 accompagnent les textes analysant cette période de la révolution. Cahiers de l’ITS – Éditions Bruno Leprince, 30 Juin 2014 Commandes et envois : chez votre libraire ou Cahiers de l’ITS/Bruno Leprince
25 avril 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La gauche sans le PS ?
Cote : NEUS
Claude Neuschwander brosse dans ce livre un tableau sans concession mais finalement optimiste de la situation économique, morale et politique de la France dans le contexte d’une Europe qu’il faut réinventer et d’un monde globalisé qu’il convient de réguler. Pour lui, deux dangers pèsent sur nous : la puissance envahissante de l’ultralibéralisme et le développement d’un totalitarisme qui camoufle son kaki d’origine sous un bleu marine, paraît-il, plus seyant. Il dénonce aussi les dérives d’un militantisme de gauche qui troque ses convictions traditionnelles contre un carriérisme. Or, les militants semblent démobilisés par la quasi-faillite idéologique et morale des partis de progrès. Il lui paraît donc essentiel de rendre la parole aux citoyens et de les associer à l’élaboration d’un projet politique réaliste et conforme à leurs convictions. Il propose donc de bâtir un « réseau social » qui fédère les citoyens indignés et les mobilise pour préparer un avenir commun. Un réseau social d’un nouveau genre, à inventer par ceux là même qui décideront de le prendre en charge. La gauche retrouvera alors les valeurs qui la rendent éternelle. Elle saura les traduire dans un projet concret, ancré dans une volonté commune, celle des citoyens et des militants. Claude Neuschwander a rejoint, à la fin de l’année 1973, la lutte des Lip, en acceptant de venir diriger l’entreprise sauvée par leur mouvement. Lorsque le pouvoir décida de saborder l’entreprise avec l’accord des actionnaires, il fut révoqué. Il se consacra alors à inventer le développement local, au service des collectivités, dans une coopérative de conseils, Ten. Il a milité successivement à l’Unef, au Club Jean Moulin, à l’Adels, à Sarcelles. Partout, il s’est battu pour une démocratie vivante, le respect de la dignité des hommes, la nécessité de la cohésion sociale.
NEUSCHWANDER Claude 2014 22 x 14 cm, 170 p. Le Publieur
25 avril 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Temps de travail et travail du temps
Cote : MONC
La centralité du travail dans nos existences n’est plus à démontrer mais comment en cerner la portée ? Cet ouvrage propose de l’éclairer à partir des rapports entre le temps et le travail. Notre approche vise à saisir simultanément les transformations du temps du travail et ses incidences sur les autres temps sociaux. Les contributions rassemblées ici permettent de faire le lien entre des réalités trop souvent saisies séparément : celles du travail d’un côté, celles de l’éducation-formation, de la famille et de l’organisation domestique de l’autre, Or, il importe de les relier dans la mesure où les transformations du travail et des modes de vie s’inscrivent dans une dynamique salariale qui rythme les existences de plus en plus tôt, de plus en plus tard et de plus en plus profondément. Simultanément, les temps sociaux s’enchevêtrent en cours d’existence dans le cadre de tensions toujours plus vives qu’il importe de saisir non seulement à travers les quantités de temps qu’ils nous disputent mais également à travers les évolutions qualitatives qu’elles rendent possibles. La question est alors de savoir comment s’extraire de l’emprise de l’urgence et de l’accélération dans les faits comme dans l’analyse afin de saisir le présent dans son épaisseur temporelle.
MONCHATRE Sylvie, WOEHL Bernard (dir.) – Mateo Alaluf, Alexandra Bidet, Paul Bouffartigue, Patrick Cingolani, Henri Eckert, William Gasparini, Florence Jany-Catrice, Emmanuelle Leclercq, Pascal Michon, Lilian Pichot, Thierry Pillon, Pierre Rolle, Marcelle Stroobants, MichèleTallard, JensThoemmes, François Vatin 2014 24 x 16 cm, 250 p. Publication de la Sorbonne
25 avril 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Combats étudiants pour l’indépendance de l’Algérie. UNEF-UGEMA (1955-1962)
Cote : WALL
« Le dialogue avec l’UGEMA, même à distance, est devenu avec le Congrès de Lyon, et jusqu’à juillet 1962, le cadre de la définition des positions de l’UNEF sur le fond de la guerre d’Algérie, sa nature et son issue souhaitable et nécessaire. (…) Même si, en 1960, l’UNEF ne formulait pas le mot « indépendance », le fait de dire ce que nous disions le soit constamment en dialogue avec l’UGEMA nous projetait nécessairement dans cette perspective. Il en fut ainsi pour le Congrès de Lyon parce qu’une prise de position politique claire était évidemment posée par l’UGEMA comme préalable à une reprise des relations. L’autre exigence — la nécessité de renouer d’abord les contacts avec « le Comité de liaison des organisations étudiantes des pays coloniaux et nouvellement indépendants » —, avait un caractère surtout formel, mais aussi politique, car elle permettait de situer clairement le problème algérien dans le cadre de la décolonisation générale de l’Afrique. Les avancées de l’UNEF sur ces sujets sont donc venues à partir d’une stimulation externe, celle de notre partenaire algérien, ce qui était plus que normal, nécessaire. Ces avancées et la reprise des relations avec l’UGEMA, vont naturellement propulser l’UNEF à l’avant-garde du mouvement syndical. » Né le 21 juin 1939, Dominique Wallon est diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (1956-1959), Licencié en sciences économiques (1956-1960) et ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration (1964-1966). Il a été président de l’amicale des Elèves de l’IEP de Paris en 1959/1960, vice-président « Algérie » de l’UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) en 1960/1961 et président de l’UNEF en 1961/1962. Au cours de sa carrière professionnelle, il a occupé plusieurs hautes fonctions dans le domaine de la Culture. Auteur de nombreux rapports consacrés à ce secteur, il est, depuis 2003, Président fondateur du Festival des Cinémas d’Afrique du pays d’Apt.
WALLON Dominique 2014 24 x 16 cm, 236 p. Casbah-Editions
25 avril 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur 1870-1914-1940 La France défaite
Cote : LEGA
“Avec ce livre, j’ai simplement voulu mettre en relief le coût effroyable de ces trois conflits, particulièrement 1914, où les soldats étaient envoyés, comme de la « chair à canon », dans des attaques inutiles. La folie destructrice de 1940-1945 était inscrite dans la suite du terrible conflit de 1914-1918, à quoi s’ajoute en 1940, la « désagrégation » de notre République, De Gaulle et la résistance sauveront l’essentiel. Il n’est pas suffisant de rendre hommage aux poilus une fois par an. Nous leur devons beaucoup plus, la reconstruction d’une 6e République plus juste, plus égalitaire, porteuse d’un projet d’avenir, particulièrement pour les « jeunes ». Le message de Jean Jaurès est toujours bien vivant.” Après une carrière dans l’entreprise privée, Jean Le Garrec devient membre du gouvernement de Pierre Mauroy en 1981. Quatre fois ministre, il sera ensuite élu cinq fois député du Nord.
LE GARREC Jean 2014 17 x 12 cm, 60 p. Bruno Leprince
25 avril 2014 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La grande bifurcation. En finir avec le néolibéralisme
Cote : DUME
Les économies et les sociétés des États-Unis et de l’Europe sont aujourd’hui au seuil d’une grande bifurcation. À droite, de nouvelles configurations sociales se dessinent sous nos yeux, prolongeant, en dépit de la crise, les voies néolibérales au bénéfice des plus favorisés. L’urgence est grande du basculement vers l’autre branche de l’alternative, à gauche cette fois. Tel est le constat de ce livre, nourri par une enquête sur la dynamique historique du capitalisme depuis un siècle. Derrière l’évolution aujourd’hui bien documentée des inégalités entre revenus du capital et revenus du travail, et entre hauts et bas salaires, se cache une structure de classes non pas bipolaire mais tripolaire – comprenant capitalistes, cadres et classes populaires -, qui fut tout au long du siècle dernier le terrain de différentes coalitions politiques. L’alliance sociale et surtout politique entre capitalistes et cadres, typique du néolibéralisme, est le marqueur de la droite ; celle entre classes populaires et cadres, qui a caractérisé l’après-Seconde Guerre mondiale en Occident, fut celui de la gauche. Dans ce livre documenté et engagé, issu de nombreuses années de recherches, Gérard Duménil et Dominique Lévy défendent dès lors une thèse simple reposant sur une idée centrale : la réouverture des voies du progrès social passe par la capacité politique d’ébranler les grands réseaux financiers de la propriété capitaliste et la connivence entre propriétaires et hauts gestionnaires. Telle est la condition pour enclencher un nouveau compromis à gauche entre classes populaires et cadres, et ouvrir les voies du dépassement graduel du capitalisme. Gérard Duménil et Dominique Lévy sont des économistes « hétérodoxes », chercheurs au CNRS et auteurs de plusieurs ouvrages, dont le second livre publié chez Harvard University Press, The Crisis of Neoliberalism (2011), confirme leur position d’intellectuels d’envergure mondiale.
DUMÉNIL Gérard, LÉVY Dominique 2014 20,5 x 14 cm, 200 p. La Découverte