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tribune
socialiste

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Jacques
Sauvageot

Des idées pour un socialisme du XXIe siècle ?

Que faire face à un monde en multi crises ?

Quel est état des lieux d’un monde globalisé en proie aujourd’hui à de multi-crises ? Un monde qui fait face également à de multi-bulles financières qui menacent à tout moment d’éclater en une nouvelle catastrophe financière.

Quelle est la réponse de nos responsables politiques devant la gravité de la situation ? Elle est aujourd’hui quasi-inexistante. Comme citoyen, n’avons nous pas le devoir d’imaginer une « utopie réaliste » et d’y travailler ?

En ce sens, trois directions seront proposées : la refondation du travail, la refondation de la monnaie, et enfin la refondation de la démocratie.

Rencontre et Débat avec François MORIN à la suite du débat sur les « ravages de la financiarisation des entreprises » et dans le cadre de la réflexion engagée par l’ITS sur les impacts sociaux de l’évolution du capitalisme contemporain.

François MORIN est Professeur Émérite de Sciences économiques à l’Université Toulouse. Il a siégé au Conseil général de la banque de France et au Conseil d’analyse économique auprès du Premier ministre (1997-2000). Parmi ses ouvrages : La Grande saignée ; contre le cataclysme financier à venir (Lux éditeur ; 2013) ; L’Hydre mondiale : l’oligopole de banques (Lux éditeur, 2015 et 2016) ; L’Economie politique du XXIe siècle ; de la valeur-capital à la valeur-travail (Lux éditeur, mars 2017).

« Mai 68 vu des Suds » AFRIQUE

Atelier du 21 mars 2018

Le CONGO et Le MALI

coordinatrice  Françoise Blum,  avec Héloïse Kiriakou, Alexis Roy

Le débat


 

L’AFRIQUE lusophone et l’ETHIOPIE

coordinatrice  Françoise Blum,  avec Maria-Benedita Basto, Pierre Guidi

Le débat

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=SItBYHxjB7w&w=640&h=360]

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« Mai 68 vu des Suds » : l’ASIE

Atelier du 20 mars 2018

La Chine

« Influence du maoïsme et réalités de la Révolution culturelle. »

coordinateur  Pierre Rousset, avec Alain Roux, Emmanuel Terray

Le débat

L’Indonésie

coordinateur  Pierre Rousset,  avec Romain Bertrand

L’Asie Sud Est « Zone des tempêtes »

avec Pierre Rousset

Le débat

Révoltes et mobilisations dans les continents (1965-1973)

Révoltes et mobilisations dans les continents : Mai 68 en France a été l’épicentre d’une période révolutionnaire largement mondiale. Celle-ci s’organise autour des soubresauts de la décolonisation, de la crise de l’empire soviétique et de la construction du nouveau bloc dominant composé des États-Unis, de l’Europe et du Japon.

Pour approfondir ces moments l’ITS, avec le soutien de la Fondation PAM, la Fondation Gabriel Péri, la Fondation de l’écologie politique, la Fondation Copernic, Espaces Marx le Centre d’histoire sociale du XXe siècle et Mediapart, propose une réflexion autour de cinq ateliers régionaux, consacrés aux révoltes et mobilisations de la période 1965-1973 dans les principaux continents, les 20, 21, 23, 29 et 30 mars : à chaque fois, des tables rondes de 1h30.

20 mars : Asie (coordinateur : Pierre Rousset)

• Alain Roux, Emmanuel Terray : « La Chine, influence du maoïsme et réalités de la Révolution culturelle. »
• Alain Ruscio, Romain Bertrand : « L’ Asie du Sud-Est, zone des tempêtes (Vietnam, Laos, Cambodge, Philippines, Indonésie…). »

21 mars : Afrique subsaharienne (coordinatrice : Françoise Blum)

• Héloïse Kiriakou, Alexis Roy, Ophélie Rillon : « L’ Afrique francophone (Mai 68 au Sénégal, rôle de la FEANF…). »
• Maria-Benedita Basto, Pierre Guidi : « La révolution portugaise et les colonies africaines, l’ Éthiopie… »

23 mars : monde arabe (coordinateur : François Gèze)

• Malika Rahal, Sophie Bessis, Didier Monciaud : Mai 68 au Maghreb(Tunisie, Maroc, Algérie) et en Égypte.
• Leïla Chahid, Marc Pellas : « Palestine et Moyen-Orient, nationalisme arabe et conflit israélo-palestinien avant et après 1968, luttes au Yémen, Oman, Dhofar… »

29 mars : Amérique latine (coordinateur : Sergio Coronado)

• Jeannette Habel, Miguel Benasayag : « Les influences réciproques de Mai 68 et de la Révolution cubaine dans le sous-continent. »
• Jean-Baptiste Thomas, Geoffrey Pleyers : « Les luttes dans le Cône Sud et au Mexique. »

30 mars : les territoires toujours colonisés par la France (coordinatrice : Michelle Zancarini-Fournel)

• Edwy Plenel, Edenz Maurice : « Antilles (Guadeloupe, Martinique…), Guyane, Pacifique… »
• Isabelle Merle : « Kanaky, Polynésie, Comores, Réunion… »

Nouvelles questions nationales en Europe ?

Dans le cadre du cycle de séminaires
Nouvelles donnes, nouveaux débats ?

SÉMINAIRE ORGANISÉ PAR SIX FONDATIONS

Le Mercredi 7 mars 2018 à  l’Espace Le Maltais rouge

NOUVELLES QUESTIONS NATIONALES EN EUROPE ?

Les années récentes ont témoigné de la montée de préoccupations autonomistes et/ou indépendantistes dans de nombreux états européens ; c’est notamment le cas  en CATALOGNE et en ECOSSE. Il a paru intéressant de réunir des protagonistes et/ou analystes de ces cas autour de la question de la résurgence des questions nationales.
En effet, bien qu’évidemment très différentes, les problématiques catalane et écossaise, gagnent à être examinées comparativement dans leurs cadres nationaux comme dans le cadre européen ; les intervenants de la soirée on permis au public d’en comprendre  la complexité et l’intensité actuelles.


avec

 Jean-Claude GILLET, professeur honoraire des universités

Roser CUSSO, professeur des universités en sciences sociales, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne

Keith DIXON, professeur honoraire de civilisation britannique, auteur de nombreuses Chroniques d’Outre-Manche dans la revue Savoir/Agir

Discussion

Espoirs de logiques alternatives dans le monde

La publication d’une revue trimestrielle, éditée par l’Institut Tribune socialiste, se poursuit. Les membres du groupe Lien social, Travail et Démocratie fondé à l’initiative de Jacques Sauvageot pour organiser, animer et publier les « Débats de l’ITS » avaient à cœur de finaliser ce numéro que nous lui dédions en hommage.

La revue a pour ambition de témoigner de la contribution de l’ITS à la réflexion pour penser des alternatives au système dominant : comment analyser les mouvements économiques et sociaux qui transforment en profondeur la société, quels sont les actrices et acteurs des changements possibles et nécessaires, quelles sont les voies nouvelles de pratiques politiques associant différentes formes d’organisations et de mouvements, sur quels objectifs et dans quelles perspectives.

Ce numéro 8/9 :  « Espoirs de logiques alternatives » est consacré aux croisements et confrontations des idées et des propositions pour une autre société.

Sommaire :

Bertrand Badie : En quête d’alternatives : l’état du monde

Henry Rey : Partis et mouvements : la fin d’une époque ?

Chantal Mouffe  :  Le défi populiste

Pierre Khalfa : Le populisme de gauche, réponse à la crise démocratique ?

Pierre Baudet : Les mobilisations populaires du printemps 2012 au Québec

Dan Carden : Jeremy Corbyn démontre qu’il y a une alternative

Peter Haberfeld : Les faiblesses de la « démocratie » américaine

Monique Dental : Women’s March Sister – Paris 21 Janvier 2017

Piero Ignazi : La crise italienne et le mouvement des Cinq Étoiles

Monika Karbowska : La crise en Europe de l’Est

Hughes Le Paige : Belgique : une gauche radicale prometteuse

Sophie Mappa : Grèce : le choc et l’éveil

Cristina Semblano : L’expérience portugaise

Pablo Solon Romero : Les processus de changement en Bolivie

Mai 68, une vision mondiale vue des Suds

A l’occasion de la treizième semaine anticoloniale et antiraciste, organisée en Mars 2018, Le Réseau Sortir du colonialisme, le Cedetim et l’Institut Tribune socialiste (ITS) ont choisi d’évoquer Mai 1968 à partir des Suds.
L’ objectif est de mettre en lumière le « mouvement mondial de Mai 68 vu des Suds » au cours de la période 1965-1973, afin de comprendre comment ses ressorts profonds, trop oubliés, font encore sens et trace aujourd’hui. Cette initiative débute par une séance inaugurale en Sorbonne, suivie de cinq débats publics au Maltais rouge – 40 rue de Malte, Paris 75011 – du 20 au 30 mars, permettant d’approfondir les situations par régions du monde, et d’une séance de clôture le 14 avril à,14h30 au CICP -21 rue Voltaire, Paris 75011.

Avec le soutien de la Fondation PAM, la Fondation Gabriel Péri, la Fondation de l’écologie politique, la Fondation Copernic, Espaces Marx le Centre d’histoire sociale du XXe siècle, et Mediapart.

Séance inaugurale le 2 mars 2018 à la Sorbonne- Amphithéâtre Richelieu le 2 mars de 14h30 à 20h30 Accès libre mais sur inscription préalable  https://framaforms.org/mai-68-vu-des-suds

1) Le contexte général mondial (modératrice : Valérie Nivelon, journaliste à RFI)
Intervenants :

  • Étienne Balibar : « Des gauches nationales à la gauche globale. »
  • Gustave Massiah : « 1965-1973, une période révolutionnaire ? »
  • Bachir Ben Barka : « Les espoirs frustrés de la Tricontinentale. »
  • Luciana Castellina : « La crise du mouvement communiste mondial. »
  • Ludivine Bantigny : « L’ influence des mouvements anti-impérialistes des Suds en Europe. »

2) Les luttes continentales (modératrice : Françoise Blum, ingénieure de recherche au CNRS)
Intervenants :

  • Elias Sanbar : « Palestine, l’ émergence d’un mouvement national. »
  • Amzat Boukari-Yabara : « Afrique et panafricanisme. »
  • Catherine Samary : « Pays d’ Europe centrale et orientale et dissidences. »
  • Carmen Castillo : « Amérique latine et luttes armées. »
  • Abraham Béhar : « Asie, révolutions et réactions. »

3) Les vecteurs de la révolte (modérateur : Patrick Farbiaz, Sortir du colonialisme)
Intervenants :

  • Michèle Riot-Sarcey : « L’ émergence des luttes de femmes au Nord et… aux Suds ? »
  • Nils Andersson : « Le rôle des maisons d’ édition alternatives dans la diffusion mondiale des idées
    d’ émancipation de l’ époque (Feltrinelli, La Cité, Maspero, Wagenbach, Présence africaine…). »
  • Pap Ndiaye : « L’ influence des mouvements noirs des États-Unis (mouvement des droits civiques, Black Panthers, etc.). »
  • Serge Audier : « Les différents courants de pensée autour de Mai 68. »
  • Philippe Artières : « Le rayonnement de Mai 68 dans le monde. »

Après Macron : Philippe Frémeaux

La victoire d’Emmanuel Macron tient à un incroyable concours de circonstances. Mais pas seulement. Son élection couronne l’évolution politique des trente dernières années en officialisant l’union de la gauche réaliste et de la droite modérée. La réussite individuelle et la justice sociale. La fin de l’ISF et de la taxe d’habitation. La relance de la croissance et la transition écologique. Une France où les riches, seront plus riches, les pauvres moins pauvres.

La promesse se heurte désormais à la réalité de l’exercice du pouvoir. Dossier après dossier, sujet après sujet, les arbitrages rendus penchent tous du même côté. Avec le risque de nourrir le ressentiment qui fait le lit du Front National. Il faut donc penser l’après-Macron, en commençant par comprendre de quoi il est l’aboutissement, afin de reconstruire une gauche de gouvernement apte à relever les défis auxquels notre pays est confronté

Présentation et signature par Philippe Frémeaux de son dernier ouvrage, Éditions Les Petits Matins, Janvier 2018. Philippe Frémeaux est journaliste économique et éditorialiste au magazine économique Alternatives économiques et administrateur de la société coopérative éditrice du titre.

Le centre de documentation ITS devient le centre Jacques Sauvageot

Le Centre d’archives et de documentation de l’Institut Tribune Socialiste (ITS) rend hommage à Jacques Sauvageot en lui dédiant cet espace qui prend le nom de centre Jacques Sauvageot.

A cette occasion l’ITS organise une rencontre amicale le Mardi 30 janvier à 18h jusqu’à 20h30 avec une intervention de Michel Mousel, Président d’Honneur de l’ ITS, d’Hélène Crouzillat, réalisatrice et de Philippe Tancelin, philosophe et poète.

Un verre de l’amitié clôturera la soirée.

Transformation du travail : compétences, précarité, précarisation

Après un premier débat sur l’entreprise et les cadres (Sylvie Pochic et Jean-Claude Barboul le 20 avril 2017- et les entreprises, acteurs politiques le 1er Février 2017) il a semblé important d’approfondir les contours du travail et de la démocratie dans une période où la financiarisation de l’économie engendre un nouveau modèle  de société et un nouveau mode de production dans l’entreprise.

Une rencontre-débat avec Gérard Duménil, économiste, ancien directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, membre du Comité de rédaction de la  Revue Actuel Marx, co-auteur (avec D. Lévy) de La grande bifurcation  (La Découverte, 2014) et Jean-Luc Molins, secrétaire National de l’UGICT-CGT cadre à Orange.

Gérard Duménil concentre son travail sur les Etats-Unis, centre des institutions financières qui gouvernent le monde modifiant considérablement les modes de production. Pour lui les cadres sont une classe autonome, difficile à définir mais qui a le monopole de l’initiative et dont le niveau de revenus les caractérise en tant que classe sociale. Le capitalisme se métamorphose, les inégalités se creusent, un nouveau mode de production apparaît pour devenir ce qu’on pourrait appeler le capitalisme manegerial. La seule perspective d’avenir est la reconstruction d’une gauche qui tiendrait compte des intérêts inter-classes.

Jean-Luc Molins reprend les revendications de UGICT-CGT sur le statut de cadre :  nécessité de reconnaître les qualifications pour permettre le plein exercice du travail de cadre et de tenir compte des questions économiques et environnementales dans le management. Tout aussi important est  la libre expression du personnel pour construire un réel pouvoir d’agir sur le travail en imposant le respect de l’éthique professionnelle. La CGT réfléchit par ailleurs à la Révolution numérique pour un développement du numérique autrement et posant la question du temps de travail.

Les ravages de la financiarisation sur le fonctionnement des entreprises

La « financiarisation » peut être définie dans une première approche comme un mode de gestion des entreprises où la valorisation des actions devient l’indicateur de gestion principal, voire exclusif. Cela renvoie l’entreprise au marché des capitaux en contre-point du capitalisme industriel qui recherchait avant tout le développement matériel.

Ce nouveau modèle modifie profondément la place des travailleurs au sein de l’institution mais aussi leurs relations réciproques.

Tristan AUVRAY

Le débat

crise des partis et nouvelles formes de la politique (2)

A la suite de Sarah Legrain, Roger Martelli a  exposé son analyse sur la crise des partis et les nouvelles formes d’expressions politiques que sont les « mouvements » qui se détachent des partis et souhaitent exprimer une parole différente.

Roger Martelli s’exprime en historien et contextualise la crise des partis politiques et plus globalement des représentations politiques, dans une crise plus générale de la séparation du social et du politique. Les nouvelles expressions politiques veulent retrouver l’unanimité d’une expression, travailler sur du concret, refusent les formes institutionnelles et demandent que la parole de chacun soit respectée. On assiste à une demande de refondation de la vie politique. Des expressions qui semblent difficiles à mettre en oeuvre et qui interrogent sur leur pérennité.

Les débats suite aux interventions

Crise des partis et nouvelles formes de la politique

Crise des partis : les partis politiques n’ont pas bonne presse. Crise d’une forme d’organisation, héritage du siècle dernier ? Ou crise du (de la) politique, c’est-à-dire perte de confiance dans la démocratie et ses mécanismes, dont témoignerait plus particulièrement la montée de l’abstention ?

Quelles sont les solutions possibles ? Une rénovation profonde des partis actuels ? Ou une transformation plus radicale de la représentation rejetant les formes d’organisation traditionnelles en développant des mouvements politiques ? Un débat organisé par l’Institut Tribune Socialiste en collaboration avec les Fondations Copernic, Gabriel Péri, Écologie Politique, Espace Marx, PAM, le 17 janvier 2018.

Louis Weber introduit le débat en nommant les différents mouvements apparus ces dernières années pour rassembler les gauches, lutter contre la mondialisation, s’appuyer sur les forums sociaux et créer une nouvelle dynamique : Mouvement pour les Travailleurs, Mouvement altermondialiste, France Insoumise.

Sarah Legrain, Secrétaire Nationale du Parti de Gauche et membre de la France Insoumise se pose la question de la pérennité d’un mouvement fort né au moment des élections présidentielles. Elle pose la question de la nouvelle forme de l’engagement politique, en particulier des jeunes mobilisés à un moment donné et sur des actions particulières sans avoir pour autant un engagement plus large et pérenne dans le mouvement.

Pour Jacques Sauvageot

Jacques a été une figure lumineuse de notre histoire. Il détestait qu’on le lui rappelle trop, qu’on le réduise à n’être qu’un emblème de mai 68. Pour lui la célèbre photo qui le montre défilant avec Daniel Cohn-Bendit et Alain Geismar le 13 mai en tête de l’immense manifestation qui se dirigeait vers Denfert Rochereau était l’image d’une imposture. Pompidou avait fait la chattemite, la Sorbonne avait été rouverte, les prisonniers du 3 mai venaient d’être libérés par la Cour d’appel. Mais la foule en fête scandait « ce n’est qu’un début, continuons le combat ».

Jacques n’était pas un fanfaron. Il était discret  et – il faut bien dire le mot si  rare en politique – modeste, tout aussi réfléchi et convaincant que convaincu, Il ne voulait pas être une vedette médiatisée, ce qui réduisait à une faribole trompeuse ce qu’il avait été en réalité, le porte-parole de l’UNEF, qu’il avait réussi à installer en tête du mouvement à côté des « enragés » de Nanterre , le mouvement du 22 mars, et des professeurs du SNES-SUP, cette UNEF qui malgré ses déchirements était le seul syndicat étudiant médiatiquement reconnu et apparaissait comme la preuve symbolique  d’une adhésion de la masse des étudiants au mouvement.

La première fois que l’’on trouve son nom dans les archives du Monde, c’est le 25 avril 1968. Une assemblée générale de l’UNEF cherche à désigner un successeur à Michel Perraud qui a démissionné. « Monsieur Sauvageot » dont on mentionne qu’il représente l’UNEF de Dijon, vice- président, va être élu mais la bataille est rude. Ce candidat des ESU, les étudiants du PSU, est sérieusement contesté par ceux du Comité de liaison des étudiants révolutionnaires, « d’inspiration trotskyste » comme dit le journal. Un commando d’extrême droite arrive. La bataille est cette fois très violente. Il y a trois blessés dont un sérieusement. Les étudiants syndiqués quittent la salle sous la protection de la police. « Monsieur Sauvageot » reste vice-président.

Le 27 avril, pendant que Pierre Juquin, envoyé en éclaireur par le Parti communiste à Nanterre, est chassé de l’amphi « Che Guevara » par les « enragés », « Monsieur Sauvageot » tient une conférence de presse et dit que l’UNEF se refuse à donner un mot d’ordre de boycott des examens, souhaitant toutefois qu’une réflexion s’instaure chez les étudiants sur la question de la sélection à l’Université. Puis il proclame solennellement que « les conditions objectives seront remplies à la prochaine rentrée pour que les protestations étudiantes reprennent avec davantage d’ampleur ». Or nous sommes là à trois jours de l’explosion.

La mention suivante dans le journal est celle de son arrestation et de son placement en garde à vue le 3 mai avec Daniel Cohn-Bendit et Pierre Rousset.  Cette fois le journal lui donne un prénom. Il l’appelle « Marc Sauvageot ». Cette étrange coquille peut apparaître aussi comme un lapsus calami révélateur d’une réalité reconnue car il y a bien un « Marc » dans cette histoire. Le bureau national du PSU soutient à fond ses étudiants et là, il y a l’ami Marc, Marc Heurgon, prodigieux tacticien, dont Jacques Sauvageot écoutera toujours les conseils intelligents et rusés, à la fois audacieux et sages.

Ces arrestations, bien qu’éphémères, l’occupation de la Sorbonne, puis les condamnations à de la prison un Dimanche par le Tribunal de Paris des protestataires révoltés, donnent un nouveau mot d’ordre aux manifestants : « Libérez nos camarades ». L’odeur des gaz lacrymogènes s’installe au Quartier Latin, le mouvement se met en marche.

Après, pendant un mois, chaque jour Jacques est dans la rue, dans les réunions effervescentes, et dans le journal. Sa parole est forte et ferme. Sage aussi, quant à la lumière de l’histoire on la relit aujourd’hui. Il avait perçu la force et la faiblesse du mouvement et nous pouvons mesurer aujourd’hui après cinquante ans, la nouveauté et la pertinence de sa parole. Il avait permis à l’UNEF de jouer un rôle essentiel accompagnant le mouvement, renforçant les avancées et évitant les dérives.

Je n’évoquerai qu’une image de lui forte et émouvante. Nous sommes à Charléty le 27 mai. De Gaulle a disparu, François Mitterrand pense que le pouvoir est à ramasser. Le Monde a confié à la plume lyrique de Jean Lacouture le récit de ces moments ; Pierre Mendès-France passe comme un curieux. Les accords de Grenelle ont été signés, arrachant au gouvernement et aux patrons de singulières avancées. Pourtant il y a dix millions de grévistes qui sont à l’unisson de ceux de Billancourt qui ont sifflé Georges Séguy le signataire des accords. On hue la CGT et le Parti communiste. La grève continue. Les syndicats, les associations, les divers mouvements défilent dans la combativité et l’allégresse, de milliers de calicots, de drapeaux rouges C’est Jacques qui ouvre et conclut le meeting. Il appelle à la construction d’une nouvelle société socialiste et il dit, ce qui est alors singulièrement courageux : « La violence peut se justifier. Aujourd’hui nous ne la croyons pas efficace en vue de la création rapide d’organismes capables de pousser le mouvement jusqu’à ses conséquences ultimes ».

Trois jours après c’est la fin. Manif de la peur et de la droite aux Champs Elysées. Quelques mots de De Gaulle revenu requinqué de sa rencontre avec Massu. « Elections piège à cons ». Le PSU s’y engouffre, Jacques est plus réservé. Ce n’est pas la perte de la bataille qui doit faire cesser la guerre.

Le 14 juin, parlant de lui l’Humanité écrit « Le mouvement étudiant n’a pas les dirigeants qu’il mérite » Quelle sottise.

Il est enfin nommé président de l’UNEF, qui se débat dans des guerres picrocholines et après avoir mené une ultime bataille interne, part faire pendant quinze mois son service militaire. Il travaille alors au PSU, écrit à la fois s dans Tribune socialiste le journal du Parti et dans Que faire ? où s’exprime la nouvelle tendance qui va s’organiser, la Gauche ouvrière et paysanne, la GOP. Nous quittons je crois ensemble le parti en 1972, continuons à essayer de constituer ce mouvement qui deviendra l’Organisation communiste des travailleurs et si les vieux combattants s’égayent, cherchent d’autres engagements ou se rallient au nouveau pouvoir socialiste, lui continue le combat.

Tout en s’engageant professionnellement dans le domaine de la culture, ce qui a été toujours une préoccupation majeure pour lui – y compris sur le plan politique – Jacques est dans une action militante persistante bien que très minoritaire. Bien après il se présente encore comme suppléant sous l’étiquette  » Pour le socialisme et le pouvoir aux travailleurs « .

Jacques ne proclamait pas l’ostracisme dont il avait fait l’objet. Simplement, un jour de 1973, il écrivit à un journal qui avait affirmé qu’il refusait tous les postes qu’on lui proposait, simplement ceci : « Je n’ai encore jamais eu la possibilité de refuser quelque poste que ce soit : les nombreuses demandes que j’ai pu faire dans l’enseignement comme dans la fonction publique ou dans le secteur privé se sont toujours heurtées à un refus. Cinq ans après mai 68, le seul travail que j’aie trouvé et que je fasse consiste dans la réalisation, à titre de vacataire, d’enquêtes sur l’élevage en agriculture ».

A l’approche de la retraite, il va se consacrer à tenter de conserver le souvenir de ce que fut l’aventure des ESU, leur engagement et plus largement, la vie du PSU. A partir de début 2008, il collabore à la réalisation du livre “au cœur des luttes des années soixante, les étudiants du PSU “ qui retrace leur engagement collectif et à de nombreuses réunions-débat sur ce livre dans toutes les régions, en centrant ses interventions sur les leçons pour aujourd’hui des idées et des luttes du PSU dans cette période. Parallèlement, il s’est engagé, à partir de la commémoration en avril 2010 du cinquantenaire de la création du PSU, dans la création puis la mise en place de ce qui allait devenir l’Institut Tribune Socialiste, qui a pour objet d’une part d’entretenir, le patrimoine intellectuel hérité du Parti Socialiste Unifié (PSU) d’autre part de transmettre les idées et les valeurs de ce patrimoine dans les réflexions et les débats actuels.

Il s’y est pleinement consacré depuis cinq ans, œuvrant sans relâche au siège de l’ITS, 40 rue de Malte, à l’émergence des débats d’idées autour des grandes questions sociales et politiques d’aujourd’hui, parallèlement à la mise en place du centre d’archives et de documentation sur le PSU ; il y a consacré sa vie.

Un soir nous étions rue de Malte à une réunion d’anciens combattants qui préparaient le colloque qui doit se tenir la semaine prochaine sur les années PSU de Michel Rocard et Roger Barralis nous a appris l’accident stupide et son coma à la Salpêtrière. Le coup nous a atteint en plein cœur.

Le Président de la République vient de dire qu’il souhaitait qu’on commémore Mai 68 « pour en tirer des leçons qui ne soient pas ‘anti’ ou ‘pro’ « car 68 fut le temps des utopies et des désillusions et nous n’avons plus vraiment d’utopies et vécu trop de désillusions ». Et Jacques n’est plus là. Personne n’a le droit de parler pour lui. Mais ceux qui sont ici et le connaissaient bien peuvent seulement imaginer ce qu’aurait été sa colère de voir ce moment de sa vie célébré sous les ors de notre actuelle République entre deux lois sécuritaires et quelques ordonnances allant jusqu’à rayer de notre droit ce que furent les progrès que nous nous refusions alors à voir des accords de Grenelle.

Au-delà de notre chagrin, il nous reste, Jacques, à dire à ceux qui arrivent et ne connaissent que l’écume qui s’efface de ce que furent tes combats et même tes défaites, à dire aussi mais surtout cette indestructible volonté de continuer le combat pour construire enfin un monde plus juste.

Henri Leclerc

Affermissement ou déclin de la Vème République

Affermissement ou déclin de la Vème République est la question que pose Roland Cayrol après les élections présidentielles et législatives de 2017. Les institutions constitutionnelles donnent à la France un régime hybride entre un régime présidentiel très présent et revendiqué par les français et un régime parlementaire dont on peut déplorer le manque de réelle représentation des différentes forces politiques. En 2000 le mandat présidentiel est porté à 5 ans, la France s’aligne ainsi sur tous les pays du monde, le calendrier électoral prévoit l’élection présidentielle avant les élections législatives et le mode de scrutin législatif devient uninominal à deux tours ce qui favorise le fait majoritaire au service du Président.
Roland Cayrol souligne que la lecture des sondages montre que d’une part le débat autour des institutions n’intéresse pas les Français et que la question qui reste posée est celle de l’introduction d’une proportionnelle intégrale pour les élections législatives. On s’aperçoit cependant que cela peut poser de sérieuses difficultés lorsqu’il n’y a plus de majorité. Le mode de scrutin actuel ne permet aucun compromis au parlement, c’est le fait majoritaire qui l’emporte. Les Français interrogés souhaiterait un rôle plus important du Parlement en matière de contrôle de l’exécution des lois, du travail du Parlement et refusent les domaines réservés qui devraient pouvoir faire l’objet de débats parlementaires. Le débat politique est fragilisé par la personnalisation du pouvoir et si cela peut être regretté il ne faut pas l’attribuer pour autant au mode de scrutin : partout, les appareils politiques ont participé à cette personnalisation du pouvoir. La critique doit s’étendre à l’ensemble des démocraties européennes et pas seulement aux modes de scrutin.

Mai 68 et le PSU


« Mai 68 et le PSU : la pensée, l’action et la représentation de Mai 68 dans le Parti Socialiste Unifié »

Jean-Claudel Gillet au travers de multiples documents produits par le PSU lui-même, ou issus d’instances collectives, ou de militants et de responsables,  offre une tentative de synthèse de la pensée, de l’action et de son déroulé en Mai 1968 au jour le jour.  Il permet d’apprécier et de mieux saisir la représentation que le PSU, dans sa diversité, a engendré, en interaction avec les autres protagonistes de l’époque.

Ouvrage publié aux Editions Bruno Leprince – Dossiers et Documents ITS

Editions Bruno Leprince

Journée Rocard : toutes les interventions en vidéo

Michel Rocard adhère au PSU dès sa fondation en 1960; en 1967 il en devient le  secrétaire national, fonction qu’il occupera jusqu’en 1973 avant de rejoindre le Parti Socialiste l’année suivante.

Journée d’Etudes et de témoignages
Salle des fêtes de la Mairie du 3ème arrondissement
2 rue Eugène Spuller – 75003 Paris

Cette journée d’études avait pour objectif de rendre compte de cette période essentielle dans le parcours d’une figure majeure de la gauche socialiste du XXe siècle.

Introduite par Michelle Perrot et conclue par Marc Lazar cette journée a réuni des communications d’historiens et des témoignages d’acteurs de cette époque.

Avec : Abraham Behar, Alain Bergounioux, Roland Cayrol, Robert Chapuis, Martine Frachon, Daniel Frachon, Jean-Claude Gillet, Georges Gontcharoff, Jean-François Kesler, Henri Leclerc, Jean-François Merle, Gilles Morin, Michel Mousel, Guy Philippon, Bernard Ravenel, Jacques Sallois, Patrick Viveret.

PROGRAMME

10 h : Accueil des participants à la journée par Roger BARRALIS

Ouverture de la journée

par Michel MOUSEL,
président d’honneur de l’Institut Tribune Socialiste (ITS)

et Alain BERGOUNIOUX,
président du conseil scientifique de MichelRocard.org

10 h 10 : Introduction générale

Michelle PERROT,
historienne, professeure émérite à l’Université Paris VII Denis-Diderot


10h 30-11h 45 : Séquence n° 1

De Georges Servet à Michel Rocard (1960-1966)

Modératrice : Michelle PERROT

Introduction du thème : Gilles MORIN,
chercheur associé au Centre d’histoire sociale du XXème siècle. (CNRS)

Grand témoin : Guy PHILIPPON

Discussion


11h45-13h00 : Séquence n°2

Autonomie du PSU ou alliance avec la FGDS : l’élection de
Michel Rocard comme secrétaire national du PSU (1967)

Modérateur : Robert CHAPUIS

Introduction du thème : Jean-François MERLE

Grand témoin : Georges GONTCHAROFF

Grand témoin : Henri LECLERC 

Discussion


13 h- 14 h 30: Déjeuner libre



14 h 30 – 16 h 15 : Séquence n° 3

Entre révolution et réformisme, Michel Rocard et le PSU,
porte-voix de Mai 68 et du mouvement social ? (1968-1971)

Modératrice : Martine FRACHON

Introduction du thème : Roland CAYROL

Grand témoin : Abraham BEHAR

Grand témoin : Daniel FRACHON

Grand témoin : Jean-Claude GILLET

Discussion



16 h 15 – 18 h 00 : Séquence n° 4

De la reconquête au divorce (1971-1974)

Modérateur : Jacques SALLOIS

Introduction du thème : Bernard RAVENEL

Grand témoin : Robert CHAPUIS

Grand témoin : Michel MOUSEL

Grand témoin : Patrick VIVERET

Discussion



18 h : Conclusion générale

Marc LAZAR
Directeur du Centre d’histoire de l’Institut d’études politiques de Paris


Hubert Rouaut nous signale une vidéo qui rend hommage à l’engagement de Michel Rocard pendant la guerre d’Algérie que vous pouvez visionner à l’adresse suivante :
Michel Rocard et la Guerre d’Algérie


Les organisateurs

Institut Tribune Socialiste
40 rue de Malte 75011 Paris
Fonds de dotation et centre de documentation, pour servir à l’histoire du PSU et de ses idées, pour un socialisme du XXIe siècle.

Association MichelRocard.org
12 cité Malesherbes 75009 Paris
Site permettant l’accès gratuit et la valorisation de l’ensemble de l’œuvre politique de Michel Rocard

Henri Leclerc, la parole et l’action

Henri Leclerc, avocat militant présentera et dédicacera son livre : La Parole et l’action, itinéraire d’un avocat militant. Débats, dédicace et verre de l’amitié. Accueil à partir de 17h30

Décès de Jacques Sauvageot

Jacques Sauvageot, secrétaire général et animateur de l’Institut tribune Socialiste, est décédé le 28 octobre au soir, des suites d’un accident de la circulation intervenu le mois dernier ; il était depuis lors hospitalisé, sans connaissance.
Jacques Sauvageot

Jacques-Sauvageot en mars 1969, Dijon
Crédits photo : Pierre Collombert

C’est une très triste nouvelle pour sa famille, ses anciens camarades du PSU, ses amis, comme pour toutes celles et tous ceux avec qui il militait, en particulier à l’Institut Tribune socialiste (ITS) où son travail sur la mémoire et les archives du PSU (parti socialiste unifié, dont il fut membre) se mêlait à la réflexion sur le présent et l’avenir des mouvements sociaux et de l’émancipation.

Pour la postérité, Jacques a représenté en mai 68 l’UNEF, et plus largement la révolte étudiante. Il ne sera pas avec nous pour apporter son témoignage, discret et réfléchi à l’image de son engagement durant ces dernières années au service des idées auxquelles il est toujours resté attaché. Il nous manquera face aux interprétations réduisant 68 à une « révolution culturelle », et aux « exemples » de quelques dizaines « d’anciens » soixante huitards qui auraient « réussi ». Jacques était tout l’inverse de cela, avec son absence d’ambition égocentrique, attaché qu’il était avant tout à une autre ambition, celle des projets collectifs auxquels il participait, qu’il contribuait à initier, avec dévouement, et aussi avec exigence d’une fidélité, non aux mythes et aux légendes, mais à l’examen et à la restitution des réalités.

Que sa famille, ses amis et proches, l’ensemble de celles et ceux avec qui il continuait le combat soient assurés que nous tenterons de le poursuivre au mieux.

Institut tribune Socialiste – 29 octobre 2017

Un texte de Robi Morder au nom du groupe d’étude et de recherche sur les mouvements étudiants est à lire ici : http://www.germe-inform.fr/?p=2953

Biographie de Jacques Sauvageot publiée dans le Maitron

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La petite librairie du livre politique

« La crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne on observe les phénomènes morbides les plus variés » . Antonio Gramsci

Comprendre cet interrègne tel est l’enjeu de la période. Nombre de livres de critique sociale, de sociologie, de philosophie, d’histoire politique peuvent nous y aider. Ces ouvrages sont très souvent édités par de petites maisons d’édition indépendantes, peu accessibles car mal diffusés par un système de distribution qui favorise l’édition grand public. Pour contourner cette difficulté, l’ITS (anciens du PSU) organise une librairie éphémère qui réunira le meilleur de l’édition politique indépendante :

« La Petite Librairie du Livre Politique »

se tiendra à l’espace Le Maltais rouge, 40 rue de Malte 75011 Paris, les vendredi 13 octobre de 18h à 21h (soirée inaugurale et apéritif) et samedi 14 octobre de 14h à 20h
Venez y faire une ample moisson de livres pour l’hiver.

Editeurs présents : Amsterdam/Les Prairies ordinaires, Bruno Leprince, Editions du Croquant, La Fabrique, L’échappée, Le passager clandestin, Les bons caractères, Le Temps des cerises, Libertalia, Lignes, Post-éditions, Sindbad/Actes Sud, Spartacus, Syllepse
Hobo diffusion : Éditions du CMDE, Éditions de l’Asymétrie, Éditions IXe, Entremonde, La Lenteur, Le Chien rouge, Le Coquelicot, Les Nuits rouges, Nada, Niet éditions, Noir et Rouge, Rue des Cascades

Cahiers de l’ITS – Les Débats de l’ITS

Vendredi 13 Octobre 2017 de 18 à 21H : soirée inaugurale et apéritif
Samedi 14 Octobre 2017 de 14 à 20H : Ventes et dédicaces

La résistance palestinienne : des armes à la non-violence

La résistance palestinienne a parcouru un long chemin.
Dans sa lutte désormais centenaire, le peuple palestinien, colonisé par le mouvement sioniste, a traversé plusieurs périodes correspondant à des contextes géopolitiques très différents : l’empire ottoman, le mandat britannique, la créationde l’Etat d’Israël, l’expulsion de la majorité de sa population – la Nakba -, le développement du mouvement nationaliste arabe et la constitution d’Etats arabes indépendants.

Ces bouleversements ont failli faire disparaître la Palestine comme sujet politique autonome sur la scène internationale. Confronté à un ennemi puissant soutenu par les principales puissances impériales (Grande-Bretagne, Etats-Unis), mais aussi stimulé par le mouvement mondial d’émancipation des peuples colonisés, le mouvement national palestinien a cru un moment nécessaire et possible d’obtenir la libération par une lutte armée de longue durée soutenue en particulier par le monde arabe. Il a perdu ce pari aux prix d’énormes destructions humaines et matérielles. Une volonté intacte de résistance l’a amené à tirer les leçons des ses échecs politiques et militaires et à s’engager dans une résistance populaire non-violente qui a fait l’admiration des peuples du monde dominé et ouvert la voie au « Printemps arabe ». Prenant essentiellement la voie douloureuse et patiente d’une désobéissance civile de masse que désormais prône Marwan Barghouti, le Mandela palestinien toujours emprisonné, cette résistance devrait permettre au peuple palestinien d’espérer être libéré de l’occupation militaire israélienne condamné par la quasi totalité de la communauté internationale.

Editions l’Harmattan (Collection iReMMO), Octobre 2017.

Bernard RAVENEL, agrégé d’histoire, a été de 1974 à 1984 a été en charge des relations internationales du PSU dont il a écrit récemment l’histoire « Quand la gauche se réinventait ». Il est aussi l’auteur de plusieurs livres consacrés aux problèmes méditerranéens « Méditerranée : le Nord contre le Sud ?, et « Méditerranée : l’impossible mur ». Membre du comité de rédaction de la revue « Confluences-Méditerranée » il a écrit de nombreux articles consacrés à la question palestinienne. Il a été président de l’Association-France-Palestine-Solidarité de 2001 à 2009 et Président de la plate-forme des ONG françaises pour la Palestine de 2001 à 2011.

Le travail du care : évolutions et problèmes

La définition du travail du care ne peut être réduite au seul soutien de la personne fragile. Pour de nombreux auteurs il faut le mettre au centre d’un projet de société et le penser comme une politique de justice sociale.
Laurent Fraisse présente ici une analyse socio-économique des services de protection sociale en faveur des personnes les plus fragiles : petite enfance et personnes âgées.
Il analyse les combinaisons entre les différentes possibilités de prise en charge : famille, droits sociaux, bénévolat, associations, travail au noir, services marchands. Il montre comment les inégalités de genre ou de classes sociales, la mondialisation, l’approche gestionnaire sont très présents dans le travail du care. Il souligne que la question n’est pas posée en terme politique ni intégrée dans un projet de société incluant comme un droit, la création d’un 5ème pilier du risque social.

Laurent FRAISSE est membre du Laboratoire Interdisciplinaire pour la sociologie Economique (LISE/CNAM/CNRS) et de l’IRIS (Institut francilien Recherche Innovation Société)

Laurent Fraisse

Le travail du care : évolutions et problèmes

Le travail du care, de l’aide à la personne, traditionnellement assigné aux femmes dans le cadre familial, occupe une place de plus en plus importante dans l’activité salariée. Compte tenu du vieillissement de la population, il est présenté comme un « gisement d’emplois » pour l’avenir. Comment comprendre et analyser cette évolution ? Est-ce une chance pour les femmes d’accéder à un emploi salarié, la reconnaissance de compétences, ou un risque d’enfermement dans des emplois dévalorisés, peu qualifiés et sous-payés ?

Sandra Laugier est philosophe, professeure à Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), et directrice adjointe scientifique de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS. Elle travaille sur les questions de langage et les problèmes éthiques. Elle a notamment publié : Qu’est-ce que le care ? (avec P. Paperman et P. Molinier), Payot, 2009

Laurent Fraisse est membre du Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique (LISE / CNAM-CNRS) et de l’IFRIS (Institut Francilien Recherche Innovation Société). Il a, notamment, participé à l’ouvrage dirigé par Francesca Petrella : Aide à domicile et services à la personne. Les associations dans la tourmente, Presses Universitaires de Rennes, 2012.

Les mouvements en mouvement – Débats de l’ITS N°7

Les contributions proposées dans ce numéro s’inscrivent dans le cadre général de la réflexion que nous avons entreprise sur la crise du lien social et de la démocratie.
Depuis quelques temps, nous assistons à de nombreux déplacements des modes d’action et de mobilisation, de formes et de moyens d’action. Tout laisse à penser que dans l’avenir ces mouvements se développeront et s’intensifieront, rendant difficile la perception des repères et des perspectives.
Est-à-dire pour autant que l’horizon ne laisserait entrevoir que le développement de démarches individuelles, au mieux de groupement éphémères, sans perspectives sociales communes, donc – pour reprendre le titre d’un ouvrage d’Alain Touraine – « la fin des sociétés ? ».
Ne faut-il pas considérer plutôt que le paysage militant s’est renouvelé, que les façons de militer ont changé, remettant en question le couple action collective de masse/ relais sur la sphère politique ?

Textes :

Jacques ION : Les modalités contemporaines de l’engagement

Gustave MASSIAH : L’engagement dans la solidarité internationale. Les forums sociaux modaux

Carine DELAHAIE : Femmes solidaire et le Forum social européen. Fémininisme et désillusions

Françoise PICQ : Les évolutions du mouvement féministe

Odile JOUANNE : Le réseau Education Sans Frontières :  Pour protéger les mineurs migrants scolarisés. De l’individu au collectif

Philippe DOMERGUE : Versailles. Des collectifs de bénévoles citoyens pour les migrants

Patrick FARBIAZ : Nuit Debout ou le film d’une génération

La gauche en question (1)

La Gauche Aujourd’hui : quels approches du politique aujourd’hui ?
Les diverses élections et consultations démocratiques en cours en France, en Europe et dans le monde, portent à chaque fois sur des enjeux spécifiques, mais elles ont en commun de faire apparaître un certain nombre de problématiques fondamentales qui méritent d’être débattues : la crise des partis de gouvernement et de façon plus générale la distance entre les citoyens et les partis, la montée des partis autoritaires, la possibilité ou non de constructions alternatives aux systèmes actuels…

Henri Rey est directeur de recherches à Sciences po. Ses recherches portent notamment sur les comportements politiques et le militantisme de partI. Les enquêtes menées depuis 30 ans montrent une crise des partis à plusieurs niveaux : une crise de confiance et de crédibilité (la méfiance à l’égard des partis est le sentiment dominant), une crise de légitimité (le citoyen est de plus en plus critique, l’exécutif de plus en plus impopulaire), une crise d’efficacité (les partis apparaissent moins dynamiques et mobilisateurs que les syndicats, les associations, les mouvements émergents).

La crise de l’identité de la Gauche apparaît d’autant plus forte que les anciennes formes d’alliance (du type « Gauche plurielle ») n’apparaisent plus possibles aujourd’hui, compte tenu des failles du personnel politique et surtout de l’inexistence d’un projet poltique spécifique ; la Gauche ne parvient plus à se distinguer d’un « centrisme européen », à être associée à l’idée de possibilités de conquêtes pour les travailleurs. D’où la rupture avec les ouvriers, rupture qui s’étend aujourd’hui à d’autres catégories, classes moyennes et cadres notamment.

Les voies explorées par les nouveaux mouvements ont promu des réflexions intéressantes, réactivé des utopies, mais ont montré plus des volontés de résistance que de capacités à construire une alternative à l’économie néo-libérale mondialisée.

Henri REY est directeur de recherches au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po – Paris). Ses recherches portent principalement sur les comportements politiques dans les périphéries urbaines, le militantisme partisan et la démocratie participative.

Henri Rey

La gauche en question (2)

La gauche en question : Quelles approches de la politique aujourd’hui ?
Piero Ignazi est professeur au Département des sciences politiques et sociales de l’Université de Bologne. Il observe que la crise des partis politiques que nous vivons aujourd’hui en Europe succède à un âge d’or : dans les années cinquante, après la 2° Guerre, les partis étaient à leur apogée : ils témoignaient alors du retour en Europe de la démocratie et du multipartisme. Avec leurs millions d’adhérents, leurs structures locales, leurs associations liées, ils étaient au centre de la vie politique.

La rupture avec ce système commence dès les années soixante ; elle se développe dans les années quatre-vingt avec  l’appartion des partis écologiques et des nouveaux partis d’extrême droite, l’émergence des mouvements « post-libertaires » remettant en cause les systèmes bureaucratiques et hiérarchiques. En conséquence, la crise éclate au début des années 2000 : les partis sont imperméables aux critiques. Dans le même temps le développement des financements publics (des partis et des assemblées) aboutit à créer un système disposant de gros moyens mais ne répondant pas aux attentes des citoyens ; d’où la perte de confiance, les accusations d’inefficacité et de corruption, l’abandon des partis de gouvernement.

Si, à certains moments, les mouvements sociaux (écologie, droits des femmes) ont été efficaces pour revitaliser les partis politiques, ce n’est plus le cas aujourd’hui : les partis politiques les ont absorbés, ont diminué leur efficacité. On peut penser toutefois qu’il y a encore un potentiel : les techniques informatiques changent la politique ; Internet permet de choisir ses engagements, l‘expression de positions différentes. Le Mouvement 5 étoiles en Italie témoigne bien des changements en cours (et des problèmes) à ce niveau.

Piero IGNAZI enseigne la politique comparée et les systèmes politiques européens à l’Université de Bologne, au département des sciences politiques et sociales. Il a travaillé en particulier sur l’extrême droite en Europe.

Piero Ignaz

Les communs, outils de transition

Les « communs », qui perdurent parmi les peuples premiers, sont remis à l’ordre du jour par les travaux d’Elinor Ostrom qui a observé et théorisé la supériorité, du point de vue de l’efficacité, de l’auto-organisation de communautés autour de la préservation de ressources naturelles. Dans le monde numérique contemporain, on compte des communs remarquables : Wikipedia, les logiciels libres, ….
La définition très générale d’Elinor Ostrom « les biens communs (ou simplement communs) sont des ressources, gérées collectivement par une communauté selon une forme de gouvernance qu’elle définit elle-même » recouvre une grande diversité de réalisations, quant à la nature de la ressource (bien matériel ou immatériel), aux objectifs poursuivis (préserver la ressource/ la développer,…), à la dimension de la communauté (d’une communauté locale autour d’une pêcherie aux communs mondiaux que sont les communs numériques), aux modes de gouvernance choisis, …
Les caractéristiques des communs suscitent l’intérêt, à l’heure où l’organisation économique démontre son impuissance à endiguer les dommages environnementaux et sociaux.

Les « communs » ou les « biens communs » apparaissent alors pour Benjamin Coriat comme des instruments novateurs dans la gestion des ressources et l’approfondissement de la démocratie.

Pierre Thomé a travaillé dans l’action sociale. Il est l’auteur de « Créateurs d’utopies » et de « Biens communs, quel avenir ?). Il s’interroge : le concept de « biens communs » peut-il préfigurer un futur post-capitalisme, peut-il participer à un récit politique reconnaissable par le grand public ?

Marie Chéron, membre d’un groupe d’habitat participatif, expose les difficultés à faire accepter, dans les faits, un projet de mixité sociale.

Benjamin CORIAT, professeur d’Université, directeur des programmes de recherche sur les Communs PROPICE et  « Entreprendre en commun « , membre des économistes atterrés.

Discutants : Pierre THOMÉ auteur de l’ouvrage  (Biens) communs, quel avenir ? Un enjeu stratégique pour l’économie sociale et solidaire (Ed. Yves Michel, 2016),
Marie CHÉRON membre d’un groupe d’habitat participatif, responsable mobilité à la Fondation Nicolas Hulot.

Benjamin CORIAT

Faut-il un revenu universel ?

Cote : REVE

Le débat sur le revenu universel est omniprésent. Ses partisans partent du constat que les plus pauvres ne peuvent vivre décemment avec le niveau actuel des minima sociaux… pour en conclure qu’il conviendrait de donner un revenu identique à chaque personne, quel que soit son niveau de vie. Si le constat est juste, la proposition avancée ne contribue à résoudre ni le problème du chômage ni ceux de la pauvreté et des inégalités. Elle s’appuie sur l’idée fausse que le travail serait en voie de disparition, que les protections sociales seraient obsolètes et que nous serions condamnés à vivre dans une société de plus en plus « uberisée ». Cet ouvrage pose des questions qui traversent la société, les partis politiques, les syndicats et les associations. Il propose une alternative au revenu universel basée sur la mise en place d’une garantie de revenu décent, qui ne laisse personne sur le bord de la route, ainsi que sur une transformation du système productif associée à une réduction du temps de travail afin d’assurer une transition sociale et écologique. Cet ouvrage a été dirigé par Jean-Marie Harribey, membre des Économistes atterrés, et Christiane Marty, membre de la Fondation Copernic. Tous deux sont membres du conseil scientifique d’Attac.

Les Économistes atterrés – La Fondation Copernic. Coordonné par Jean-Marie Harribey et Christiane Marty – Anne Eydoux, Didier Gelot, Marc Mangenot, Stéphanie Treillet
2017
18 x 12 cm, 144 p.
Les Éditions de l’Atelier

Camus, militant communiste. Alger 1935-1937. Suivi d’une correspondance entre Amar Ouzegane et Charles Poncet (1976)

Cote : PHEL

À la rentrée de 1935, Albert Camus, porté par son « goût de la justice », adhère à ce qui deviendra l’année suivante le Parti communiste d’Algérie (PCA) et s’attache à la création d’une Maison de la Culture et du Théâtre du Travail. L’expérience, où il s’était promis de « garder les yeux ouverts », ne dépasse pas deux ans. Elle inspirera durablement la prévention de l’écrivain à l’égard de toutes formes de stalinisme. La compréhension de cet épisode est aujourd’hui profondément renouvelée par des documents et souvenirs inédits remontant aux acteurs directs, par le témoignage enfin publié de l’ancien dirigeant communiste Amar Ouzegane, par des archives en provenance du Komintern jusque-là inaccessibles, mais aussi par une relecture attentive de plusieurs écrits de Camus lui-même. On y vérifie que celui-ci a bien été écarté du PCA pour ne pas s’être résigné à la répression frappant les premiers nationalistes algériens issus de l’Etoile nord-africaine ; et qu’en ce temps de procès de Moscou, la mesure s’inscrit dans une longue série d’exclusions qui conduit à des règlements de comptes jusqu’après les massacres de 1945. On y redécouvre pourtant toute la vivacité de compagnonnages politiques et culturels qui, de manière parfois inattendue, se prolongent au sein de la Résistance algéroise, puis parmi les «Libéraux» de l’après-1954. Le trajet de Camus militant communiste interroge ainsi, tour à tour, les déconvenues du Front populaire, les impasses de la politique du PCF sur la question coloniale, le lien entre combats démocratiques, quête d’une culture méditerranéenne et attentes d’une algérianité pluraliste, en même temps qu il côtoie « l’absurde et l’inutile » auxquels, face aux réalités d’appareil, s’expose un engagement sincère. Christian Phéline, auteur de plusieurs études de micro-histoire de l’Algérie coloniale, et Agnès Spiquel-Courdille, professeur de littérature française et spécialiste d’Albert Camus, ont déjà préparé ensemble l’édition chez Gallimard du récit de Charles Poncet Camus et l’impossible Trêve civile (2015).

PHÉLINE Christian, SPIQUEL-COURDILLE Agnès
2017
20,5 x 14 cm, 394 p.
Gallimard

Un président ne devrait pas faire ça ! Inventaire d’un quinquennat de droite

Cote : COPE

Dénoncer sans complaisance c’est bien, expliquer, c’est mieux! Ce bilan du quinquennat Hollande s’y emploie et donne des clés. Un quinquennat de droite? Une continuité avec la présidence Sarkozy? L’ouvrage le démontre. À l’exception, certes importante, du mariage pour tous, pas une mesure que la droite n’aurait pu prendre. Il est nécessaire de comprendre les enchaînements au gré desquels se fit la politique Hollande et d’en saisir les causes. Pourquoi cette permanence dans la construction d’une Europe libérale? Pourquoi tant de cadeaux sans contrepartie aux entreprises? Pourquoi cet abandon des sans-papiers, des sans-logis, des précaires, des syndicalistes? Pourquoi rien contre les discriminations? Pourquoi cette politique sécuritaire, la criminalisation du mouvement social, les violences policières? Pourquoi aucune démocratisation de la monarchie républicaine? Pourquoi si peu d’écologie?… On trouvera dans cet ouvrage des explications pour que demain ne répète plus jamais ces cinq années perdues pour la gauche. Auteurs : Collectif Notre santé en danger, Maxime Combes, Pierre Crétois, Sandra Demarcq, Guillaume Etiévant, Jacques Fath, Norbert Holcblat, Didier Gélot, Pierre Khalfa, Patrick Le Moal, Jean Malifaud, Marc Mangenot, Christiane Marty, Christian de Montlibert, Frédéric Neyrat, Dominique Noguères, OD, Francis Parny, Willy Pelletier, Stéphanien Roza, Evelyne Sire-Martin, Axel Trani, Stéphanie Treillet Fondation Copernic – Les notes de la Fondation Copernic

Gaëlle d’Arnicelli, Pierre Khalfa et Willy Pelletier (coord.)
2017
19 x 11,5 cm, 376 p.
Syllepse