25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’outil des travailleurs n° 15. Larzac, Lip
Cote : Outil
– La légitimité populaire contre la légalité bourgeoise. – Lip : historique de la lutte. Lip en lutte s’adresse à tous les travailleurs. Lip, une grève qui doit faire réfléchir. Les travailleurs et l’outil de travail. Lip et l’internationalisation du capital. – Travailleurs immigrés : les nouvelles mesures Gorse. La deuxième rencontre des Comités Français Immigrés. – Larzac : un grand pas en avant. Où en est la lutte avant les marches ?
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’outil des travailleurs n° 32. Hier le Vietnam. Aujourd’hui le Portugal. Demain l’Espagne…
Cote : Outil
– La lutte anti-impérialiste aujourd’hui. Afrique australe, Angola, Moyen-Orient, Liban. – Luttes paysannes : pour une stratégie globale unifiant tous les paysans exploités. – Caron-Ozanne : trois ouvriers parlent. – La lutte pour la sécurité au travail. – Une justice aux ordres ? Entretien avec Hubert Dalle, syndicat de la magistrature. – Organisons-nous ! Manifeste de l’OC GOP. Gagner la majorité à l’issue révolutionnaire. Révolution : Intervention au congrès de l’OC. GOP – FJT : vers une lutte généralisée. – Daviel : 6 mois de grève. – Les femmes dans la lutte des classes. (4 p.) – Ajaccio. Fontevraud. – Portugal : la vraie bataille commence. (3 p.) – L’assassin (Franco) (Nouveau sous-titre du journal : OC. GOP. Journal communiste pour l’unité populaire) (Nouveau format)
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’outil des travailleurs n° 33. Pas de victoire sans convergence des luttes
Cote : Outil
– Editorial : construire l’offensive générale – La rentrée – COMSIP : non aux 750 licenciements. – Des luttes dispersées : Gard, saint-Omer, Chambéry, CEA – Immigrés : Sonacotra lutte contre les foyers prisons – Les LIP proposent – Déclaration des bureaux nationaux OC Révolution OC Gop. Plate forme OCR – OC.GOP – Octobre17 : qu’en ont-ils fait ? – Sahara : le désert convoité – Après Franco, la longue marche des travailleurs espagnols (3 p.) – Le second souffle de la révolution portugaise (3 p.) – Coup de poing sur les bretons
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’outil des travailleurs n° 37. L’isolement des chômeurs affaiblit tous les travailleurs. Tous unis, isolons les patrons
Cote : Outil
– Editorial : les taches politiques de la gauche ouvrière – Pole politique en Bretagne – Les lois scélérates ne passeront pas – Le XXII° congrès du PCF. – le 37° congrès de la CFDT. – Le midi viticole : opération région morte. – Dossier emploi : unité de la classe ; organisation des chômeurs. – Une seconde affaire LIP. – Grève des avocats. – Djibouti : quelle indépendance. – Sahara : nouvel échec de l’impérialisme. – Chili : la dictature divisée. – La vie d’un comité de soldats
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur Du contrôle ouvrier au pouvoir des travailleurs vers l’autogestion
Cote : PSU-DOC
Série perspectives socialistes 1. Le contrôle des travailleurs et la contestation du système capitaliste 2. Le pouvoir des travailleurs et le renversement du système capitaliste 3. L’organisation de l’autogestion dans le cadre d’un pouvoir socialiste.
François Dalbert (Jacques SALLOIS est responsable de la rédaction, de 1968 à 1972, sous le nom de François DALBERT) 001 1968 – 15 novembre 29,5 x 20,8 cm, 8 p.
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La crise économique en France
Cote : PSU-DOC
Série Connaissance de l’économie 1 – La politique du V° plan, expression des contradictions capitalistes est à l’origine des crises de 1968 2 – Les hausses de salaires de Grenelle sont annulées par la politique gouvernementale 3 – Le “plan de redressement” permet au capitalisme français de maintenir sa domination mais ne le sort pas de ses contradictions.
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La crise du système monétaire international
Cote : PSU-DOC
Série Connaissance de l’économie I – LES VICES DU SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL A – Le « GOLD EXCHANGE STANDARD » correspond au stade impérialiste du développement capitaliste – il renforce la suprématie des Etats-Unis/ – il accentue la dépendance des pays sous-développés, B – La crise du système n’est que la manifestation explosive de ses contradictions. Il – DES REFORMES DE DETAIL SONT INCAPABLES DE RESOUDRE DURABLEMENT LES CONTRADICTIONS DU SYSTEME. A – Les palliatifs imaginés pour faire durer le système. B – Les propositions capitalistes « libérales orthodoxes » C – Les projets de réforme du Go!d Exchange Standard. D – Les plans de réorganisation du système.
004 & 005 1969 – 1er et 15 Janvier 29,5 x 20,8 cm, 12 p.
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur La région et la construction du socialisme
Cote : PSU-DOC
Série perspectives socialistes – Quelle est la nature exacte des déséquilibres régionaux ? – Dans quelle mesure ces déséquilibres constituent-ils le résultat de contradictions inhérentes au régime capitaliste français ? – Comment le fait régional s’inscrit-il dans la perspective de construction du socialisme ?
25 avril 2017 par | Catégorie: Fonds documentaire ITS/PSU | Commentaires fermés sur L’échelle mobile des salaires
Cote : PSU-DOC
Série Connaissance de l’économie – Qu’est-ce que l’échelle mobile ? – L’échelle mobile doit-elle être un thème de combat ? – L’échelle mobile et la stratégie globale du mouvement ouvrier
Que sont et que font les « cadres » aujourd’hui ? Les « cadres » ont toujours constitué une catégorie sociale diversifiée ; dans la nomenclature des professions et catégories socio-professionnelles ils sont associés aux professions intellectuelles supérieures ; dans la perception de leur place sociale ils semblent constituer le noyau des « couches moyennes ».
Cette typologie a toujours été problématique et l’est sans doute encore plus aujourd’hui qu’hier, compte tenu de l’évolution des modes de production, de la hausse généralisée de l’évolution des qualifications, des transformations des métiers.
Rencontre-débat avec Sophie Pochic
Sophie Pochic, sociologue, a participé à un réseau de recherche se posant la question de la spécificité de la catégorie « cadres » aujourd’hui.
Les cadres constituent un groupe composite et de plus en plus nombreux (5 millions selon l’INSEE), en augmentation très forte, notamment au niveau des entreprises et du secteur public ; dans certains domaines, comme l’informatique, ils sont particulièrement concentrés ; c’est une catégorie largement féminisée, de plus en plus diplômée, qui « encadre » de moins en moins : les cadres aujourd’hui sont principalement des « experts », qui gèrent des projets, travaillent en réseau, sont gérés sur la base d’objectifs, avec des rémunérations variables. Du coup, ils se sentent de moins en moins « cadres ».
Certes, certaines spécificités demeurent dans le droit du travail, les conventions collectives, leurs droits au moment de la liquidation des retraites ; ils ont une plus forte stabilité d’emploi, sont relativement plus protégés du chômage et de la précarité.
Mais, dans le cadre actuel des nouvelles formes d’organisation du travail (liées à la rationalisation accrue, aux performances financières, au contrôle informatisé du travail…), ils pensent que, dans les faits, et comme pour les autres catégories de travailleurs, leur autonomie, apparemment renforcée au niveau des discours est tronquée, « récusée », « empêchée ».
Sophie POCHIC est sociologue, chargée de recherches au CNRS : au sein du Centre Maurice Halbwachs, elle est responsable de l’équipe PRO (Professions, Organisations, Réseaux). Elle a réalisé des enquêtes sur l’évolution des carrières des cadres, leur engagement syndical et l’égalité femmes-hommes, au sein des entreprises comme des administrations. Avec Paul Bouffartigue et Charles Gadea, elle a notamment publié Cadres, classes moyennes, vers l’éclatement ? (Armand Colin, 2011)
Les cadres d’aujourd’hui sont des salariés à part entière mais pas tout à fait comme les autres, comme l’explique Jean-Claude Barboul, Secrétaire Général des cadres CFDT.
Pour les cadres, le CDI n’est pas forcément leur seul horizon, ils travaillent de plus en plus hors de l’entreprise, sont rémunérés de façon particulière (soit hors RTT, soit sur la base du forfait-jour), et vivent de plus en plus une interpénétration de la vie professionnelle et de la vie privée (d’autant que le milieu s’est fortement féminisé).
Dans les pays européens, on parle de « professionnels » et de « managers », ce qui recouvre en fait mieux leurs activités. La « révolution numérique » impacte fortement leur travail, dans la façon de le concevoir, et dans les modes de contrôle. Ils ressentent fortement une injonction paradoxale à l’autonomie qui suppose un engagement important dans l’activité de l’entreprise mais sans que, dans le même temps, la gouvernance de l’entreprise ait été modifiée et que des lieux existent pour le dialogue professionnel. D’où leur forte demande de possibilité réelle d’autonomie et de regard critique.
Jean-Claude BARBOUL est secrétaire Général des cadres CFDT. Il a exercé différentes fonctions dans le domaine de la protection sociale et de l’emploi. Il est administrateur des régimes de retraite complémentaire Agirc-Arrco et du groupe Ag2r La Mondiale. Il a publié notamment Vers de nouveaux droits pour les cadres -reconnaître la fonction de management et de l’expertise, Revue CFDT n° 465-466, 2015.
Se dirige-t-on vers la fin du travail, Le plein emploi peut-il encore être un objectif ?
Une rencontre débat avec Raphaël Liogier et Sabina ISSEHNANE dans le cadre du cycle des séminaires FACE AUX GRANDES TENDANCES DU CAPITALISME CONTEMPORAIN QUE PEUT ETRE AUJOURD’HUI UNE POLITIQUE « A GAUCHE » ? 10ème séminaire
Raphaël Liogier est sociologue et philosophe. Pour lui le plein emploi est certes possible, mais est-il vraiment désirable ?
Il pense qu’il faut sortir d’un vocabulaire économique qui nous empêche de voir ce qui se passe dans le réel. Ainsi en est-il, pour lui, de la notion d’emploi, qui passe à côté du fait que la valeur se crée dans ce qui donne un sens à notre vie. Aujourd’hui il est possible de produire plus avec moins de travail ; avec les techno-sciences nous pouvons produire de plus en plus de richesses tout en réduisant les coûts et les efforts humains nécessaires.
Raphaël Liogier propose notamment trois pistes permettant de transformer l’ensemble de la société où l’accroissement de la prospérité n’aille pas de pair avec l’accroissement de l’exclusion :
– un revenu d’existence, à un haut niveau financier, permettant à toutes-tous de se distinguer non sur la base de contraintes mais sur la base de désirs ;
– la remise en cause d’un droit du travail fondé sur les diversités d’emplois et non sur le développement d’un champ d’activités multiples ;
– des mesures fiscales : impôt progressif sur le capital, abolition de l’impôt sur le revenu, recomposition de la TVA dans le sens d’une TVA vraiment sociale et écologique.
Raphaël LIOGIER est philosophe, professeur à Sciences Po Aix-en-Provence et, à Paris, au Collège international de philosophie. Ses recherches portent sur les croyances, la globalisation, la laïcité, les conséquences éthiques et sociales de l’évolution des technosciences. Il a publié récemment : Sans emploi. Condition de l’homme post-industriel (Les Liens qui Libèrent, 2016)
Fin du travail ou plein emploi ? Une rencontre débat avec Raphaël Liogier et Sabina ISSEHNANE dans le cadre du cycle des séminaires FACE AUX GRANDES TENDANCES DU CAPITALISME CONTEMPORAIN QUE PEUT ETRE AUJOURD’HUI UNE POLITIQUE « A GAUCHE » ? 10ème séminaire
Sabina Issehnane est économiste. Elle constate que beaucoup d’affirmations faites par certains économistes (l’informatisation entraîne des gains de productivité, le chômage est une conséquence de ces gains de productivité…) n’ont pas, dans les faits, été constatées voire ont été démenties. Les « Trente Glorieuses » ont été une période à la fois de gains de productivité et de plein emploi. Dans les deux derniers siècles la productivité du travail a été multipliée par trente, la production par vingt-six, et la durée individuelle du travail a été divisée par deux.
L’avenir est donc pour le moins incertain !
Et le présent nous montre que le chômage n’est pas lié à l’accroissement de la productivité mais plutôt au partage de la valeur ajoutée qui s’est fait en faveur du capital et au détriment du travail.
Aujourd’hui la question est de savoir comment diviser le travail : de manière individuelle (contrats courts, précaires, temps partiels…) avec accroissement de la pauvreté, ou partage collectif via une régulation collective du temps de travail : abaissement de l’âge légal du départ à la retraite, diminution de la durée hebdomadaire du travail, augmentation des congés payés…
Certes l’emploi peut être source d’aliénation, mais il est aussi facteur d’émancipation dans la mesure où il permet à chacun.e de subvenir à ses besoins.
Au-delà de toutes ces questions se pose donc l’enjeu du projet de société que l’on veut construire.
Sabina ISSEHNANE est maître de conférences à l’Université Rennes 2 et chercheure associée au Centre d’études de l’emploi. Ses domaines de recherche sont l’économie du travail et l’économie de l’éducation, plus particulièrement l’insertion des jeunes, les transitions formation-emploi, les politiques de l’emploi et de formation professionnelle. Elle est coauteure de Le plein emploi, c’est possible ! (Syllepse, 2016).
Cette rencontre s’inscrit, à la suite des rencontres-débats sur les questions du lien social et de la démocratie dans le cadre des réflexions que l’Institut Tribune Socialiste a entreprises sur les mouvements qui participent aux transformations de la société actuelle. Il s’agit ici de réfléchir sur les évolutions du mouvement féministe
Françoise Picq participe depuis 40 ans au Mouvement féministe. Dans les années 70 le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) a été la forme particulière du féminisme dans le contexte français d’après 68. Il reposait sur une conception large du politique (tout est politique, y compris le domaine « personnel »), une volonté radicale (il ne s’agit pas simplement d’améliorer le condition des femmes, il faut changer la société), utopique (tout est possible, tout peut changer), et messianique (la libération des femmes participe de la libération de l’humanité entière). Le MLF a donc inventé une nouvelle façon de militer : la libération en actes.
Aujourd’hui le contexte géopolitique est différent ; il y a filiation, donc continuité / rupture, avec le mouvement des années 70. Le féminisme est devenu une cause commune, qui peut reposer plus sur la concertation que sur la contestation. De nouvelles questions apparaissent : parité ou identité ?
Françoise PICQ est docteure en science politique, enseignante-chercheuse (université Paris Dauphine, IRISSO). Elle a participé au Mouvement de libération des femmes et au développement des études féministes-de genre (ANEF – Association nationale des études féministes). Elle a publié, notamment, Libération des femmes, quarante ans de mouvement, aux Éditions Dialogues, en 2011.
Anne-Cécile Mailfert a été porte-parole d’Osez le féminisme ; elle est aujourd’hui présidente de la Fondation des femmes.
Elle se situe en filiation par rapport aux féministes de la génération précédente, mais dans un contexte qui, a évolué. Certes le féminisme est plus reconnu, plus accepté qu’auparavant, et les droits des femmes ont progressé ; mais le patriarcat a aussi été capable de s’adapter, de reprendre les discours de l’égalité – par exemple sous le couvert de la paternité – ou de la libération sexuelle pour tenter de re-soumettre les femmes.
L’enjeu, au XXI° siècle, dans le cadre de l’évolution de la démocratie, des médias, des partis politiques…, est de placer les femmes au cœur de la vision du monde de demain, en prenant en compte tous les domaines, notamment l’environnement, l’écologie, les sciences et les évolutions technologiques. La Fondation des femmes a pour ambition de soutenir les mouvements féministes, les mouvements qui ont des réalisations concrètes, de faire en sorte que les lois votées s’appliquent… pour « remplir les promesses de l’égalité ».
Anne-Cécile MAILFERT est militante féministe. Elle été porte-parole d’Osez le féminisme de 2013 à mai 2015. Elle a travaillé dans le domaine de l’entrepreneuriat social, et vient de monter le projet de Fondation des femmes, avec la volonté de rassembler le plus de monde possible, citoyens, mécènes, chef-fes d’entreprises, artistes, afin de soutenir les associations qui oeuvrent pour l’égalité femmes-hommes en posant la question des moyens alloués à leurs combats. Elle vient de publier « Ils ne décideront plus pour nous » aux Editions Les Petits Matins.
Une des caractéristiques marquantes des « nouveaux mouvements » qui se sont développés un peu partout dans le monde ces dernières années tient sans doute à la façon dont ces mouvements ont fait de l’occupation de l’espace public le lieu principal des mobilisations. Il ne s’agit pas d’un simple changement de décor. Quelles sont les conséquences de ce déplacement sur les formes, les contenus, les objectifs des mobilisations ?
Gaël Brustier s’est intéressé aux manifestations qui, récemment, ont fait de l’occupation de l’espace public le lieu principal des mobilisations : la Manif pour tous, puis Nuit Debout. Il voit dans ces mobilisations le symptôme d’une crise de régime politique : la révolte de certains groupes sociaux (les jeunes catholiques dans le cas de la Manif pour tous, les intellectuels diplômés mais précaires dans le cas de Nuit Debout) qui soudain ne sont plus parties prenantes du consensus qui avait jusqu’alors constitué la base du fonctionnement du régime de la V° République.
On peut faire le parallèle entre Nuit Debout et le mouvement des places en Espagne, en Grèce, voire en Italie, trouver des accents communs avec les forums mondiaux, des mouvements d’Amérique latine…
Les élites militantes ont parfois contesté la légitimité de Nuit Debout. On peut pourtant y voir une tentative de politisation de groupes sociaux, nés au coeur des bastions de la social-démocratie connectée à la mondialisation, capables d’aborder un grand nombre de thèmes, au croisement de préoccupations matérielles et non matérielles… mais sans stratégie ni relai politique. Pour Gael Brustier Nuit Debout témoignerait que l’on est entré dans une phase de crise politique aiguë, d’une volonté de subversion de la social-démocratie.
Gaël BRUSTIER, docteur en sciences politiques a publié notamment : Le Mai 68 conservateur : que restera-t-il de la Manif pour tous ? (Le Cerf, 2014), A demain Gramsci (Le Cerf, 2015), et Nuit debout : que penser ? (Le Cerf, 2016).
Les entreprises, en particulier les multinationales sont de plus en plus des acteurs politiques sans pour autant être au coeur des débats politiques sur l’avenir de la démocratie. Ces entreprises ont développé un méta-pouvoir. De grandes entreprises n’hésitent pas à dire qu’en l’absence d’une gouvernance interétatique mondiale, la survie de la planète dépend de leurs actions volontaires.
Certains cercles universitaires estiment que l’investissement de la sphère politique par les entreprises est une conséquence inévitable du processus de mondialisation/libéralisation des échanges ; (notamment dans le cas d’Etat défaillant), elles auraient acquis la légitimité de participer à tous les processus de prise de décisions publiques, voire de gouverner le monde.
La résignation semble gagner les milieux critiques. L’affaiblissement du politique et des moyens de l’Etat leur donnent, en apparence, raison, mais faut-il se résigner à ce que les autorités publiques (nationales et internationales) soient les accompagnateurs de décisions prises en dehors de toute instance démocratique reconnue comme telle ? La puissance publique a-t-elle encore la volonté et les moyens d’encadrer les activités économiques et de limiter leurs effets les plus dévastateurs ou bien n’en est-elle que l’auxiliaire ? Comment l’intervention citoyenne peut-elle constituer un contrepoids et quels sont les acteurs de la société civile ayant la légitimité d’exercer un contrôle sur les entreprises ?
Rencontre avec Michel CAPRON
Michel Capron observe que les multinationales qui façonnent modes de production et modes vie ne sont pas confrontées à de véritables contre pouvoirs permanents. Certes, depuis longtemps elles jouent un rôle politique important. Mais aujourd’hui elles revendiquent ouvertement un rôle dans le règlement des problèmes de la planète : elles ont des idées sur un nouvel ordre international, veulent fixer les modalités et les limites du contrôle des pouvoirs publics, considèrent qu’elles représentent l’intérêt général. Ces points de vue sont largement partagés, présentés comme une conséquence inéluctable de la mondialisation : l’ONU admet la Chambre International du Commerce au titre d’ONG !
Agir contre cette situation suppose de bien analyser le phénomène, d’engager la bataille sur le plan des idées, de développer des contre-pouvoirs et des contrôles, de s’appuyer éventuellement sur des administrateurs indépendants dans les sociétés anonymes.
Michel CAPRON, professeur émérite des Universités en sciences de gestion, co-auteur (avec F. Quairel) de L’entreprise dans la société. Une question politique (La Découverte, 2015)
Multinationales et démocratie sont deux termes antinomiques comme le démontre la rencontre débat organisée par l’Institut Tribune Socialiste le 1er Février 2017. Une rencontre entre Michel Capron, Gérard Duménil et Olivier Petitjean.
Olivier Petitjean est co-fondateur et responsable de l’Observatoire des multinationales, site indépendant d’information et d’investigation consacré aux grandes entreprises françaises.
Si, globalement, on ne peut pas dire que les multinationales veulent prendre le pouvoir politique, il n’en reste pas moins qu’elles entendent bien que le pouvoir politique ne gêne pas le pouvoir économique. Dans les faits, soit que l’Etat réduise délibérément ses possibilités de manoeuvre, soit que les multinationales jouant sur leur extraterritorialité échappent aux règles nationales, l’appareil démocratique formel traditionnel continue à exister, mais il est vidé de sa substance dans la mesure où les discussions se prennent dans d’autres lieux et dans d’autres circuits.
La démocratie économique est le point faible de nos systèmes démocratiques, qu’il s’agisse de la démocratie dans l’entreprise, du pluralisme des entreprises, des discussions sur les grands projets d’infrastructures et des choix de modèles de société, de développement.
Les entreprises et plus particulièrement les multinationales sont devenues aujourd’hui des acteurs politiques qui participent à la concentration des pouvoirs économiques et politiques mondiaux.
Rencontre avec Gérard Duménil
Gérard Duménil, économiste, a travaillé avec Dominique Lévy à partir d’une gigantesque base de données mondiales prenant en compte les sociétés transnationales et les sociétés qui, d’une façon ou d’une autre y sont rattachées. Il constate que le pouvoir économique est concentré dans une pelote d’institutions financières qui se possèdent mutuellement et entre lesquelles il n’y a pas finalement concurrence. Ces institutions sont certes le lieu de la propriété du capital, mais en fait leur gestion est dans les mains des très hauts cadres de ces sociétés : ils imposent leur discipline au plan mondial, définissent les critères de rentabilité, sont les policiers du système.
Dans les années 80 une mutation considérable s’est produite avec le renforcement du pouvoir de contrôle des institutions financières (notamment sur les institutions non financières). Aujourd’hui les inégalités sont principalement des inégalités de salaires (qui ont cru de façon spectaculaire). Les très hauts cadres constituent une véritable internationale, exercent le vrai pouvoir économique dans le monde, et peuvent s’appuyer sur des relais gouvernementaux.
Gérard DUMÉNIL : économiste, ancien directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique, membre du Comité de rédaction de la Revue Actuel Marx, co-auteur (avec D. Lévy) de La grande bifurcation.(La Découverte, 2014).
La souveraineté populaire est-elle possible ? La démocratie est maintenant revendiquée haut et fort par la quasi totalité des courants politiques. Pourtant, on ne cesse de parler de l’approfondissement de la « crise démocratique » et la distance entre les citoyen(e)s et les élus s’accroît sans cesse. Quelles sont les raisons de cette situation ? Comment redonner un contenu à la notion de souveraineté populaire et au mot « démocratie » dont on ne sait plus aujourd’hui ce qu’il recouvre réellement ? Le populisme est-il la réponse à cette situation ?
Rencontre-débat organisée par la Fondation Copernic, la Fondation Gabriel Péri et l’Institut Tribune Socialiste dans le cadre de leur séminaire commun : « Qu’est-ce qui fait débat à gauche aujourd’hui ? »
Chantal MOUFFE constate que l’idée de souveraineté populaire, qui avait été déclarée obsolète à l’âge de la mondialisation, fait un retour en force dans les discours qu’on dit populistes, tant de droite (Brexit, Trump, Le Pen…) que de gauche (Sanders, Podemos, Mouvement 5 étoiles…). Pourquoi ?
Parce qu’il s’agit d’une manifestation de résistance face à la situation post-démocratique qui est le produit de trente ans d’hégémonie néo-libérale : la tension entre la tradition démocratique (souveraineté populaire, défense de l’égalité) et la tradition politique libérale (défense de l’État de droit, séparation des pouvoirs, défense des libertés) n’existe plus : tout ce qui a à voir avec la tradition démocratique a disparu. D’où une situation de « consensus » (il n’y a pas d’alternative à la globalisation néo-libérale), et dans le même temps un processus d’oligarchisation des sociétés (accroissement et concentration des inégalités).
Le moment populiste est l’expression d’une réaction contre le moment post-démocratique, un appel pour redonner un caractère démocratique à nos sociétés, refuser la liquidation des souverainetés par le néo-libéralisme.
Les populismes se construisent différemment. Le populisme de droite est construit comme une communauté nationale et sans volonté d’égalité. Le populisme de gauche a pour objectif de fédérer toute une série de demandes démocratiques, diverses, hétérogènes, afin de promouvoir l’égalité et de radicaliser la démocratie ; il est pluraliste, repose sur des chaînes d’équivalences, suppose des affects communs symbolisant non l’identité mais l’unité.
La seule façon de lutter contre le populisme de droite, c’est un populisme de gauche.
Chantal MOUFFE est philosophe. Sa réflexion s’articule notamment autour de l’idée de « démocratie radicale ». Elle a publié récemment : L’illusion du consensus (Albin Michel)
La souveraineté populaire est-elle possible ? La question du populisme est la question que se pose Pierre Khalfa dans le cadre de la rencontre-débat organisée par la Fondation Copernic, la Fondation Gabriel Péri et l’Institut Tribune Socialiste dans le cadre de leur séminaire commun : « Qu’est-ce qui fait débat à gauche aujourd’hui ? » La crise démocratique que nous vivons est liée à la conjonction de deux phénomènes actuels : la domination du consensus néo-libéral qui exclut du débat et des discussions citoyennes toute une série de sujets, et la montée, partout, des lois sécuritaires. Plus profondément elle est liée à la mise en place, depuis le XVIII° siècle, de systèmes représentatifs dont l’objectif explicite était de contrer la démocratie. Toutefois, aux XIX° et XX° siècles, le développement du suffrage universel, la montée en puissance du mouvement ouvrier, la reconnaissance de droits fondamentaux et sociaux, l’existence d’espaces publics, vont permettre d’autres développements de la démocratie. Ce sont ces éléments qui sont rentrés en crise dans les années 1970.
On peut considérer que « souveraineté populaire » et « démocratie » sont des équivalents. L’objectif est de créer des institutions qui permettent la participation de toutes et tous à tout pouvoir existant, de décider et de participer à tout ce qui les concerne. Sur ce plan la démocratie n’est pas simplement un système institutionnel, et la notion d’égalité est à la fois un présupposé et une visée.
Le terme de populisme sert, le plus souvent, dans les débats actuels à stigmatiser ceux qui refusent l’ordre dominant ; on ne peut pas accepter ce type de manoeuvre politique. Pour autant on peut avoir des raisons pour ne pas se réclamer du populisme, non seulement parce qu’il entretient une confusion (avec le populisme d’extrême-droite) voulue par nos adversaires, mais surtout parce qu’il aboutit à réduire tous les antagonismes à un seul (hier le capital/le travail, aujourd’hui le peuple/les élites). Il faut plutôt envisager de bâtir des convergences stratégiques sur des projets communs avec un imaginaire commun.
Pierre KHALFA est économiste, coprésident de la Fondation Copernic, membre du Conseil scientifique d’Attac.)
La question des énergies renouvelables est souvent traitée sous un angle réducteur et en opposition les unes aux autres. La façon dont le sujet est transmis aux citoyens est presque toujours technique et économique comme si les règles du jeu ne pouvaient être appréciées que des seuls spécialistes. Un colloque inter-régional intitulé : Énergies renouvelables plus pertinentes que jamais, une opportunité pour les acteurs locaux organisé par RESCOOP (fondation européenne pour les groupes et les coopératives de citoyens pour l’énergie renouvelable et l’efficacité énergétique) s’est tenu le 17 janvier 2017 à Eupen (Belgique). Gérard Magnin y affirme que les énergies renouvelables peuvent être une opportunité pour de grands changements. Pour lui, nos choix énergétiques sont porteurs de valeurs universelles et sont à l’épreuve de ce qui fait sens dans notre vie quotidienne. Ces préoccupations sont largement partagées par les élus locaux qui se sont volontairement engagés sur les objectifs énergétiques et climatiques de l’Union européenne. L’article ci-dessous a servi de base à son intervention au Colloque.
Objet polémique par excellence, le temps de travail est le siège d’un paradoxe majeur. Alors même que le fait de posséder un emploi demeure l’une des préoccupations centrales des français, le temps que, dans notre existence, nous consacrons aux activités productives n’a jamais semblé aussi restreint. Il se trouve en effet que même si la durée réservée aux occupations professionnelles a diminué, le temps de travail demeure déterminant des rythmes qui structurent notre vie sociale. La raison en est simple. Nous sommes débiteurs d’une histoire, celle du capitalisme en l’occurrence, où le travail a toujours tenu un rôle majeur. Depuis les premières réglementations au XIXème siècle jusqu’au passage aux 35 heures en 2000, l’histoire du temps de travail en France pourrait être assimilée à celle d’une longue et patiente conquête vers toujours davantage de temps libre. Le constat d’une baisse tendancielle du temps de travail ne signifie que tous les travailleurs en ont pareillement bénéficié. La durée du travail demeure même en réalité un critère de distinction sociale extrêmement marquant. Le temps partiel reste en la matière un puissant facteur de discrimination. Temps de travail, temps des loisirs et temps du travail domestique ont évolué vers plus de flexibilité, moins de collectif et un partage du travail domestique même si de puissants mécanismes sociaux continent à faire obstacle à une parfaite égalité des genres.
Dans les numéros précédents des Débats de l’ITS, notamment le numéro 2 (« Les liens sociaux en question. Précarités ») et le numéro 5 (« Les reconfigurations du travail ») nous avions eu à plusieurs reprises l’occasion de rencontrer la question du/des temps. Ce numéro est entièrement consacré à cette question.
Deux idées semblaient, au départ, dessiner un nouvel espace temps, un nouveau rapport aux temps (de travail, de vie…) : d’une part, depuis au moins deux siècles, une tendance continue à la baisse du temps de travail, d’autre part, depuis au moins quelques dizaines d’années, une aspiration à vivre autrement qu’à travers le travail.
Pourtant ce regard ne semble plus concorder totalement à la réalité de ce qui est vécu aujourd’hui : face à « un travail sans limites » (pour reprendre le titre d’un ouvrage de Patrick Cingolani) la question de la centralité du travail dans le temps de vie semble revenir en force.
Michel Lallement et Chantal Nicole-Drancourt, sociologues, proposent un panorama des approches possibles. Des syndicalistes : Sophie Binet (UGICT-CGT), Eric Beynel (Solidaires), Dominique Hénon (CFDT) livrent d’autres points de vue. Jacques Rigaudiat, économiste, revient sur l’expérience française des 35 heures. Philippe Tancelin, avec ses mots de poète, évoque le « corvéable à merci ».
Certes, les temps se transforment, mais pas toujours dans l’harmonie !
Textes :
Michel Lallement
Temps de travail et temps sociaux. Une mise en perspective et quelques enjeux Chantal Nicole-Drancourt
Transformation du rapport au temps et au travail ou transformation des régimes de temporalité ? Philippe Tancelin
De la porosité des temps chez le corvéable à merci Jacques Rigaudiat
Quelles leçons tirer de l’expérience française des 35 heures ? Sophie Binet
Le taylorisme n’est pas mort Eric Beynel
La question du temps reste un marqueur central Dominique Hénon
Les temps de l’incertitude
La petite librairie du livre politique est organisée par l’Institut Tribune Socialiste. L’ITS invite des éditeurs engagés, véritables militants du livre, à participer à cet évènement. Des livres essentiels seront présentés. Des idées de cadeaux pour chacun.
Les éditeurs présents :
Editons du Croquant, Delga, Bruno Leprince, Libertalia, » Lire c’est partir « (Édition Jeunesse), les Petits Matins, Sindbad/Actes Sud, Spartacus, Syllepses, le Temps des Cerises, Les Trois Ourses ;
Le revenu universel fait débat aujourd’hui, à droite comme à gauche, comme hier, notamment en 1987, à gauche et plus particulièrement au sein du PSU. Compte tenu du développement des richesses… et des inégalités, des mutations économiques et sociales en cours, l’idée d’un revenu de base, d’un revenu universel permettant à chacun-e d’avoir tout au long de sa vie les moyens de vivre, quels que soient les aléas de son existence, est, semble-t-il de plus en plus largement partagée. Mais entre une vision émancipatrice et égalitaire et une réforme limitée des aides sociales, tout le monde ne parle pas de la même chose.
Une Rencontre-débat organisée par la Fondation Copernic, la Fondation Gabriel Péri et l’Institut Tribune Socialiste dans le cadre de leur séminaire commun : « Qu’est-ce qui fait débat à gauche aujourd’hui? »
Baptiste MYLONDO, enseignant en économie et philosophie politique appartient au collectif Utopia ; il défend le revenu universel avec le collectif « Pour un Revenu Social » (POURS). Pour lui, le revenu universel est une proposition audacieuse, désirable, innovante, susceptible de changer la vie. Dans son intervention il présente les différents projets de revenu universels : ceux de droite, ceux de gauche, ceux qui ne sont ni de droite ni de gauche. A gauche, il observe deux types de démarches : l’une fondée sur le droit au revenu, l’autre fondée sur la reconnaissance du fait que tout le monde, quelles que soient ses activités, participent à l’enrichissement collectif. C’est cette deuxième démarche qu’il soutient, démarche articulée à l’extension du champ de la gratuité, à la remise en cause de la spéculation lucrative, au plafonnement des revenus ; ce n’est donc pas une proposition libérale mais un projet revendiquant un droit au travail libéré du devoir d’emploi.