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Lettre d'information de
l'Institut Tribune Socialiste

Lettre d'information N°22, 22 avril 2020

Le choix des sujets d'intérêt en cette période de confinement est bien sûr orienté par notre quotidien et par des interrogations incontournables concernant notre avenir proche et plus lointain.

Les sources d'information sont légion et les quelques textes que nous vous proposons sont très partiaux, mais il nous semble qu'ils répondent aux idéaux qui furent ceux du PSU.

 

Demain émerge dans le confinement

lnitiatives solidaires et propositions convergentes pour préparer le jour d’après

Plus jamais ça !

Seize organisations ont lancé le 7 avril un appel et une pétition nationale pour proposer des mesures urgentes et à plus long terme, porteuses de profonds changements politiques. Cet appel est signé par des organisations qui n’ont pas toujours travaillé ensemble : ATTAC, la CGT, les Amis de la Terre, la FSU, la Confédération paysanne, Greenpeace, Oxfam France, Solidaires, 350.org, ANV-COP21, CCFD,Terre solidaire, Alternatiba, Convergence Services publics, Copernic, Reclaim France, UNEF.

Cette pétition appelle les citoyen-ne-s, qui partagent le constat dressé d’urgence sociale et écologique et en ont assez des discours creux, à se mobiliser pour que le « jour d’après » soit construit ensemble, en rupture avec les politiques menées jusque-là.

Le Collectif « Changer de cap » se joint à cet appel, qui marque une étape importante dans la convergence pour une mobilisation commune et dans l’émergence de propositions communes.

Pour signer l’appel c’est ici

Parallèlement, la situation nouvelle provoquée par le COVID-19 et la catastrophe économique annoncée bouleversent bien des certitudes et catalysent les convergences avec le mouvement social. Toutes les forces politiques à gauche réclament une planification sanitaire plus forte, y compris celles qui ont géré l’affaiblissement de la politique publique de la santé et de l’hôpital. Toutes parlent de la fin de la règle des 3 % et du pacte de stabilité européen, de la suppression de la réforme des retraites et de l’assurance chômage. Toutes réclament un plan de relance économique et écologique massif, des nationalisations.

Beaucoup de chemin reste à faire. Cela sera-t-il provisoire ou définitif ? Est-ce que cela concernera les canards boiteux le temps qu’ils redémarrent ou les entreprises stratégiques pour la transition sociale et écologique ? Quels critères de gestion et quels droits des salarié-es? Toutes ces avancées doivent faire l’objet d’un vaste débat. Elles ne se produiront pas sans s’appuyer sur le changement radical qui s’opère déjà au sein de la population et sur la mobilisation (voir plus loin)

Chacun reconnaît aujourd’hui que ce sont les travailleurs méprisés par les puissants (et matraqués et gazés par les forces de l'ordre il y a encore quelques semaines,) qui tiennent le pays et le font tourner malgré les risques pour leur santé et leur vie, qu’il s’agisse des soignants, des caissières, des postiers, des livreurs, des cheminots, des paysans, des profs, des éboueurs. La situation est aussi un révélateur des inégalités sociales.

Les risques face à la maladie ne sont pas les mêmes selon les classes sociales. Beaucoup de vacataires n’ont même pas le RSA, certains enfants ne mangent plus à leur faim. Par exemple à Brest 2200 écoliers ne bénéficient plus de repas gratuits à la cantine, et la mairie distribue des bons alimentaires (voir ici)

Lire le texte dans son intégralité

Le confinement :
une occasion de repenser notre modèle de société

L’après-épidémie :
Ne pas redémarrer
pour tout recommencer comme avant

En 1971 commence à être publiée une bande-dessinée qui devient un film en 1973 : L’an 01. Dans ce récit haut en couleurs des utopies de cette période, la population décide de tout arrêter – production, travail, école, etc. - et de se mettre à réfléchir à ce qui doit être redémarré ou pas. Les usines de voiture ? Les fabriques de pâtes ? Les grands magasins ? les grandes fermes industrielles ? Dès les premières pages de la bande-dessinée, le ton est donné : il faut arrêter ce mode de vie qui n’a plus de sens et qui mène la planète à la catastrophe.

Aujourd’hui, nous n’avons pas choisi de nous arrêter. Mais, comme au début des années 1970, le non-sens – ou plutôt le contre-sens – de ces modes de vie et de production, la catastrophe vers laquelle ils nous amènent, nous invitent à notre tour à ne plus vouloir redémarrer sans savoir ce qu’il faut redémarrer, ce qu’il faut transformer et ce qu’il faut arrêter absolument.

La tentation – en particulier d’une réponse « de gauche », mais pas seulement – est, comme dans l’après seconde guerre, d’une grande « relance ». La tentation est d’autant plus grande qu’elle apparaitrait comme une victoire face à l’orthodoxie européenne austéritaire qui impose aux Etats de ne pas dépasser les 3 % de déficit budgétaire annuel.

Si la crise du Covid-19 va être le drame de millions de morts, de blessés, de chômeurs dans le monde, la reprise économique pourrait être un nouveau drame : celui, après une baisse massive des émissions de CO2 pendant la pandémie, d’un effet rebond où la relance de l’économie ferait exploser les émissions de gaz carboniques. Pour autant, cette relance - parce qu’elle resterait dans le cadre d’une économie mondialisée dans un sens ultra-libéral et productiviste - reproduirait les mêmes impasses qu’avant la crise. Elle ne prendrait pas à bras le corps combien - comme l’a encore montré cette crise - le souci de l'autonomie individuelle va de pair avec la consolidation des liens sociaux et institutionnels. Elle pourrait s’accompagner, pour « lever les freins » à la croissance, de nouvelles remises en cause du droit du travail, des dispositifs de solidarités collectives, des contraintes environnementales, sans compter les limitations aux libertés publiques. Elle serait anti-sociale, anti-écologique et liberticide. Nous refusons d’être mis devant ce fait accompli.

Lire la suite texte et la liste des signataires

Entre les deux il n’y a rien ?
Jeter des ponts concrets entre aujourd’hui et demain

Ce texte est né d'un enthousiasme, d'un espoir et d'une frustration. Enthousiasme devant le foisonnement des solidarités. Espoir devant tant d'affirmations que «rien ne sera comme avant». Frustration devant le manque de maillons entre l’urgence et le «monde d’après». Contribution à une très vaste discussion collective dont nous avons vraiment besoin.

Dans son récit plein d’espoir, de force et de rage, Entre les deux il n’y a rien, l’écrivain Mathieu Riboulet évoquait celles et ceux qui « posent leurs intelligences, leurs cœurs et leurs corps au milieu du chemin pour que le cours des choses dévie[1]. » Que le cours des choses dévie : plus que jamais, nous en éprouvons aujourd’hui non seulement l’envie, mais la nécessité. Cet incroyable temps en suspens met en crise les certitudes les plus établies et les préceptes les plus chevillés. C’est un moment historique, au point que certains le perçoivent comme le vrai début du siècle[2]. Printemps 20 : un tournant du temps. Qu’en ferons-nous, collectivement ?

D’ores et déjà une foisonnante intelligence en acte se déploie. Les luttes ne cessent pas. On l’a vu dès les premiers exercices du droit de retrait, les grèves, les propositions d’actions, la vaste collecte de témoignages pour documenter la situation et fédérer la défense des droits. Le confinement n’est pas un écrasement et les injonctions à l’« union sacrée » ne dupent pas. Le « Circulez y a rien à voir » ne sera jamais de saison, pas plus que les assignations : à approuver, se taire, s’aligner. Nos capacités critiques sont intactes, comme notre force de riposte.

Deux pôles se forgent dans cette ébullition, qui ne sont pas sans lien. D’abord, il y a les plans d’urgence, les appels dont l’importance est immense sur ce dont nous avons besoin sans attendre, ici et maintenant : pour les services publics de la santé et du soin, contre les attaques faites au droit du travail, contre les violences exacerbées, policières et sécuritaires, en solidarité active avec les personnes les plus touchées. Et puis il y a les élaborations fécondes, puissantes, fortes de leur savoir et de leurs savoir-faire, sur ce que pourrait être « le monde d’après ». Face à un capitalisme destructeur et mortifère, face aux inégalités vertigineuses que la crise sanitaire révèle à plein degré, comment ne pas aspirer à une société qui en serait débarrassée ? Car quels que soient nos mots d’ordre et nos slogans, dans le capitalisme nos vies vaudront toujours moins que leurs profits.

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Demain: le retour de la question de la dette publique

Avec une chute de croissance de 7 à 10% la dette publique va atteindre des sommets, on parle de 110, 115, 120% du PIB. Bien sûr dans ce monde où l'argent est roi il va nous être demandé de grands sacrifices pour la rembourser.
La REMBOURSER ? mais pourquoi ?

Michel Rocard dévoile le pot aux roses

Dans une interview donnée à Europe 1 le 22 décembre 2012 Michel Rocard nous rappelait d'où vient cette dette. Il pose le problème de sa légitimité.

Jean-Luc Mélenchon, dans son blog, explique en détail pourquoi et comment il faut annuler la dette des états.

Pourquoi et comment
annuler la dette des États européens ?

Annuler la dette publique des États pour leur redonner une capacité d’intervention comme investisseur, est-ce possible ? Comment se déroulerait une telle opération ? Puisque nous défendons cette thèse, je me propose de l’exposer plus en détail. Avant de le faire, je fournis quelques considérations générales à propos de la dette dont j’espère qu’elles éclairent mon propos ensuite. Je dois cependant prévenir : tout ce qui est proposé ici reste dans le cadre des traités européens et des lois en vigueur. Cela ne veut pas dire que je les approuve, ni que je les crois indépassables. Tout au contraire. Mais notre proposition est un plan d’urgence. Il veut éviter les discussions de principe qui clivent ou buttent sur la seule force d’inertie des récalcitrants au gouvernement allemand ou des Pays-Bas. Bon, j’expose. D’abord une balade dans les mots en circulation à propos de la dette. 

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Les deux livres qu’auraient dû lire
et mettre en pratique nos gouvernants

Dans ces deux livres parus l’un en 2005 (« Pandémie la grande menace») et en 2009 ("grippe A (H1N1) tout savoir comment s’en prémunir"), Jean-Philippe Derenne (ancien pneumologue à la Pitié-Salpêtrière (1) et ses co-rédacteurs décrivent les menaces pandémiques et les manières de les gérer ; le Canard Enchaîné s’est fait en début de mois l’écho du premier d’entre eux sous sa forme caustique habituelle :

Le livre de 2005 qui planifiait la crise ...

On ne compte plus les experts en tout genre affirmant aujourd'hui qu'il était possible de mieux anticiper la pandémie. En dehors des documents du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, cependant, la trace de leurs travaux est ténue. Un bouquin, en revanche, se démarque par son caractère visionnaire : << Pandémie, la grande menace de la grippe aviaire >> (Fayard) a été écrit en 2005 - alors que la menace du H5Nl planait - par les professeurs Jean-Philippe Derenne et François Bricaire, respectivement pneumologue et infectiologue, à l'époque, à la Salpêtrière.

Si la plupart de leurs suggestions pour faire face à un méchant virus sont actuellement appliquées, elles l'ont parfois été avec un retard inexpliqué. Outre la fermeture des écoles, lycées et universités, les deux profs préconisaient notamment la sécurisation rapide des pharmacies et autres lieux de stockage des médicaments. Quant au confinement, ,, l'idéal serait que chacun reste chez soi, écrivaient-ils, mais il n'existe pas d'alternative à la fermeture de tous les magasins d'alimentation ».

Lire l'article du Canard Enchainé dans son intégralité

(1) Jean-Philippe Derenne a été membre du PSU et directeur-gérant de « Tribune Etudiante », le journal des étudiants du PSU.  

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