Lettre d'information de l'Institut Tribune Socialiste

Lettre d'information N°32, 10 janvier 2021

Corona-virus et « monde d’avant »

L’encre des vœux pour une meilleure (par rapport à 2020 échue) année 2021 n’est pas encore sèche que les nuages restent lourds en ce mois de janvier : à la réalité d’une épidémie qui ne désarme pas se heurte l’infinie lenteur du démarrage d’une vaccination attendue avec impatience, quoi qu’on en dise, par la majorité des Français ; et les conséquences économiques de la persistance de cette situation ne cessent pas de produire leurs effets en terme de suppressions d’emploi ! 

Le professeur Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique Covid-19 depuis 10 mois maintenant, affirme qu’il n’y aura pas de retour à la vie normale avant septembre 2021 ; encore faudrait-il avoir contrôlé d’ici là l'éventuelle irruption massive du variant britannique dont au moins 22 cas avérés étaient recensés en France à la date du 6 janvier ce qui correspond à la situation britannique en septembre, précise-t-il ; la perspective n’est donc pas réjouissante, à moins que la population ne soit très largement vaccinée dans les prochains mois. Mais comme chacun a pu le déplorer depuis les derniers jours de décembre, la France n’en prend pas le chemin, tant la situation de retard à l’allumage en ce domaine est flagrante. Bref, pas de quoi rassurer franchement sur la période à venir, même si l’espoir apporté par l’arrivée précocement massive dans le monde entier de plusieurs vaccins anti-covid a été une bonne nouvelle fin 2020, au regard des prévisions faites antérieurement sur la bien plus longue durée prévisible de leur mise au point.

Et, malgré les aides étatiques, les lois du capitalisme libre-échangiste continuent à s’appliquer au détriment des travailleurs ; comme au « temps d’avant », Michelin justifie l’annonce de ses suppressions d’emploi par le « low-cost » concurrentiel de la Chine sur les pneus, pendant que l’Europe d’Angela Merkel se félicite de l’accord intervenu en décembre avec la Chine. Les phrases contrites de Macron au printemps sur la « reconquête de notre souveraineté économique » dans « le monde d’après » ont laissé place en l’occurrence à l’acceptation pure et simple du « monde d’avant » ! Et dans celui-ci, les annonces de licenciements tombent à la pelle !

La carte des licenciements selon l'Humanité du mercredi 6 janvier 2021

ÉVÉNEMENTS À VENIR

Cycle de séminaires organisés par six Fondations

Les débats sur l’effondrement et les discontinuités
dans l’avenir des sociétés

Réunion-débat en Webinaire 

le Mercredi 20 janvier 2021 à 18 heures  

Pour recevoir le  lien de connexion, s’inscrire à l’adresse suivante :  https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_FmHZZZSPSpOosW-hpBG2jg

Les débats sur les catastrophes et l’effondrement font partie des questionnements écologiques. Ils interrogent les discontinuités dans les avenirs possibles. La prise de conscience de l’urgence écologique, l’urgence climatique et la biodiversité, introduit une discontinuité dans la pensée de l’avenir. La covid 19 rappelle les bouleversements qui peuvent résulter du rôle de la pandémie et du climat dans l’Histoire. Il s’agit d’une question actuelle. Elle remet en cause les certitudes et quelques-uns des présupposés de la science contemporaine. Le temps fini et l’existence de délais remettent en cause l'espoir de la transformation des sociétés, du développement, de la croissance productiviste, du progrès sans fin. La domination de la nature par l’espèce humaine a démontré ses limites et ses dangers. L’effondrement n’est pas la nouvelle version des peurs millénaristes annonçant la fin du monde. 

Il s’agit de l’avenir d’une civilisation comme, par exemple, dans le cas de l’empire romain, de l’île de Pâques, de l’empire Maya. Il s’agit de la résilience d’une société, de sa capacité à absorber les chocs et à se remettre de ses traumatismes. L’interrogation porte, en période d’incertitudes, sur la faiblesse des systèmes de résilience des sociétés contemporaines. »

Avec
Roland GORI psychanalyste, professeur honoraire de psychopathologie à Aix-Marseille-Université et Président de l'Association Appel des Appels.

Agnès SINAÏ co-fondatrice (avec Yves Cochet) et directrice de l'Institut Momentum qui est à l'origine de la collapsologie en France

et Stéphanie TREILLET, économiste, membre du Conseil scientifique d’ATTAC 

Pour préparer la réunion:

Un article de Samuel Dock sur le site d'information "Le Monde Moderne"
Une élégie pour notre humanité

Un rapport établi par Alice Canabate vice-présidente de la Fondation de l’Écologie Politique qui vient de remettre un rapport d’exploration sur «Les récits de l'effondrement» pour le dispositif Explor’ables du Commissariat général au développement durable du ministère de la Transition écologique.

Actualité

Henri Leclerc, avocat pénaliste et président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme, fait ses adieux au barreau. Après soixante-cinq ans au service de la justice, quel regard porte-t-il aujourd'hui sur l'état de nos libertés et de la profession d'avocat ?

Membre de l’UGS puis du PSU à sa fondation en 1960, proche d’Edouard Depreux à Sceaux, Henri Leclerc quitta le PSU en 1972 ; on ne compte plus le nombre de militants qu’il a défendus durant sa longue carrière ! Henri Leclerc a soutenu l’ITS dés sa création et a fait partie de son conseil d’administration ; il a présenté son livre “la parole et l’action” le 9 novembre 2017 au Maltais rouge à l’invitation de l’Institut Edouard Depreux 

Notice du Maitron

Retrouver l'interview d'Henri Leclerc sur France Culture.
Retour sur l’immense parcours - 65 ans de carrière, au cœur des dossiers - de l’avocat pénaliste Henri Leclerc, avocat et militant des droits de l’Homme.

(La Grande Table Idées du 30/12/2020)

Nouvelles parutions

L’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Du Center Parcs de Roybon en Isère. D’Europacity dans le nord de Paris. Mais aussi d’une porcherie géante à Ossun  dans les Pyrénées. D’un surf park à côté de Saint-Jean-de-Luz. D’une carrière de  ciment dans les Yvelines... Qu’elles soient célèbres ou pas, les victoires contre les projets inutiles et imposés se multiplient en France.

Pourquoi les militants ont-ils du mal à accepter qu’ils ont gagné ? Incertitudes sur la pérennité des acquis, victoires forcément partielles dans l’hégémonie capitaliste de notre société, volonté d’entretenir la flamme de la conflictualité, 

Reporterre, fait le point sur cette réticence répandue dans les milieux écolo.

Note de lecture

2011 – 2021 Printemps arabe
dix ans après

par Blandine Pien-Badie 

 « l’Esprit de la révolte, archives et actualité des révolutions arabes», un livre collectif dirigé par Leyla Dakhli, nous plonge dans ces moments forts  grâce aux témoignages collectés par une équipe de chercheuses et de chercheurs « photos,  tracts, vidéos, fresques murales , banderoles, chansons, affiches… ». « Traces du temps révolutionnaire, ces documents sont autant de balises pour le futur si l'on prend le temps de les regarder, de les lire, de les écouter ». « Occupations de places, slogans dégagistes et anti-système »  ne sont pas seulement des éléments d’Histoire, on les retrouve dans de nouvelles mobilisations tout au long de l’année 2019   au Liban,  à Alger, à Bagdad mais aussi ailleurs  en Amérique latine et partout dans le monde où souffle  cet esprit de révolte et où les sociétés civiles n’ont pas épuisé leurs désirs de justice, de mieux-être et d’espoir.

   Printemps arabes ou printemps arabe ? Evènement global ? Révolutions sans leaders ?  Mouvements pacifiques qui recourent aux méthodes de contestation non-violentes, révolutionnaires qui utilisent les technologies modernes de communication. Des femmes à l’avant-garde comme au Soudan .Des femmes qui font entendre leurs voix place Tahrir,  dans le Hirak. Autant de sujets qui nous interpellent, traités dans le numéro d’Araborama, édité par l’IMA « Il était une fois… les révolutions arabes » auquel a participé également Leyla Dakhly  et aussi Alas El Aswany (auteur du  « Syndrome de la dictature », poursuivi par le pouvoir égyptien) , Leila Shahid et bien d’autres qui, « au féminin comme au masculin, »   livrent leurs lectures des mondes arabes en révolution. 

Débats

POURQUOI LA GAUCHE POPULISTE DEVRAIT SE RALLIER AUTOUR D’UNE TRANSFORMATION DÉMOCRATIQUE ÉCOLOGIQUE

CHANTAL MOUFFE

La fin du populisme de gauche a récemment été annoncée par plusieurs de ses critiques qui affirment que, puisque les partis populistes de gauche n’ont pas été capables d’atteindre leurs objectifs, il est désormais temps de revenir à une conception traditionnelle de la politique envisagée à travers le prisme des classes sociales. Je veux défier cette vision en affirmant qu’une stratégie populiste de gauche est aujourd’hui plus pertinente que jamais. Le Covid-19 a creusé les inégalités déjà existantes, et a accentué la crise organique du néolibéralisme. Il n’y aura pas de retour au business as usual après la pandémie.
Publication originale sur le site OpenDemocracy. Traduction réalisée par Laura Chazel et Nikola Delphino.

A noter que Chantal Mouffe est intervenue le  25 JANVIER 2017 au Maltais rouge sur le thème "La souveraineté populaire est-elle possible ? La démocratie est maintenant revendiquée haut et fort par la quasi totalité des courants politiques. Pourtant, on ne cesse de parler de l’approfondissement de la « crise démocratique » et la distance entre les citoyen(e)s et les élus s’accroît sans cesse. Quelles sont les raisons de cette situation ? Comment redonner un contenu à la notion de souveraineté populaire et au mot « démocratie » dont on ne sait plus aujourd’hui ce qu’il recouvre réellement ? Le populisme est-il la réponse à cette situation ?"

Archives

Disparitions

La lettre de décembre avait signalé la disparition de Jacques Karila ; on trouvera ci-après quelques détails biographiques complémentaires à son sujet, extraits d’un courrier transmis par sa famille

Jacques KARILA

Jacques KARILA est décédé le 24 novembre 2020 à l’âge de 94 ans. Il était membre du PSU à sa fondation en 1960.

Adhérent depuis 1946 de la SFIO et des étudiants socialistes (ES), il fut secrétaire de la section E.S. de Grenoble puis membre du Comité National des E. S. jusqu’en 1951 puis s’installa à Lyon où il était en 1956/57 Secrétaire Fédéral de la SFIO du Rhône

Co-fondateur du P.S.A. en 1958, il fut membre de sa Commission Administrative Nationale, puis adhéra au PSU à Lyon et fut Trésorier Fédéral du Rhône jusqu’en 1963, avant de prendre ses distances pour des raisons familiales, professionnelles et politiques : déçu par le P.S.U. il le quitte cette année-là, mais, ne désirant pas retourner à la S.F.I.O., il conserve des contacts militants avec le groupe « Socialisme et Démocratie » animé par Savary et Verdier (qui ont quitté le P.S.U en 1964).

Il fut ensuite membre du PS de 1972 à 2005 en région parisienne, à partir de 1974 à Saint Prix (Val d’Oise) où il conduisit en 1983, 1989 et 1995 la liste de la Gauche aux élections municipales ; conseiller municipal minoritaire de 1983 à 2001, il y était secrétaire de la section PS de Saint-Prix.

Pierre HADJAMAR

Pierre Hadjamar est décédé le 18 décembre 2020 à 93 ans 

Né en 1927 à Clermont, jeune ouvrier chaudronnier chez Michelin après-guerre, militant Jociste et syndical, il vient travailler en région parisienne où il devient permanent national de la JOC de 1951 à 1954. Débute alors une implantation militante chez THOMSON région parisienne, puis sur le plan national, dans un cadre syndical CFTC, puis, à partir de la déconfessionalisation, à la CFDT (la section Thomson est à « Reconstruction ») ; lui et ses camarades font accéder rapidement la CFTC, puis CFDT, à une position majoritaire chez Thomson.

A la suite d’un accident de voiture en septembre 1968, et des incompatibilités qui en résultent, il se reconvertit professionnellement et devient par concours en 1970 professeur de l’enseignement technique.  C’est alors qu’il adhère au PSU à Clamart (92) ; il le reste jusqu’à sa disparition en 1989/90 : le groupe militant PSU poursuivit alors son activité sous le sigle CLAMART–Autogestion et fut présent aux élections municipales jusqu’en 2000/2001, où il se transforma en  « Alternative Clamartienne ».

Pierre Hadjamar est resté fidèle à ses idéaux, renouant avec la postérité du PSU lors du cinquantenaire en 2010 ; il participa aux manifestations organisées à Sceaux avec l’Institut Edouard Depreux .

Toujours en vente

Ce livre est le résultat d’une recherche personnelle. Elle prolonge une interrogation relativement récente dans le mouvement ouvrier, même si la grève a souvent été accompagnée d’expériences significatives de désobéissance civile de masse.

J’ai été amené à cette réflexion à partir de mon expérience directe d’un mouvement social, l’Intifada palestinienne de la fin des années 1980. Il s’agissait d’une impressionnante insurrection civile de la société palestinienne, avec une nouvelle poussée au début du XX° siècle puis les récents « printemps arabes », Intifada démocratique généralisée à l’ensemble du monde arabe et au-delà.

J’en suis venu à considérer la lutte non-violente comme le moteur de l’histoire et comme une nécessité politique. Ma recherche m’a conduit à faire un retour sur le passé et sur le rapport entre violence et politique au XX° siècle. Ce qui m’a amené à poser la question du moment historique que nous vivons, celle du rapport entre non-violence et transformation révolutionnaire, c’est-à-dire dépassement du mode de production capitaliste. En somme, celle d’une révolution non-violente. Un oxymore ? Une contradiction dans les termes ? Une stupidité théorique et non seulement pratique ? Ce sont les interrogations auxquelles ce livre essaie d’apporter des éléments de réponse ou, à tout le moins, de réflexion.

 

Bernard Ravenel a présenté son livre le 18/09/2020 au Maltais rouge au cours d'une réunion/débat organisée par l'association des anciens étudiants du PSU.

Pour commander ce livre, rapprochez-vous de votre libraire  de proximité.

Disponible aussi aux Éditions du Croquant 

ou à L'espace accueil du Maltais rouge
40 rue de Malte 75011

Centre Jacques Sauvageot

Dans le cadre des contraintes sanitaires
le Centre Jacques Sauvageot n'est ouvert que sur demande

Demande préalable de RdV
à présenter la semaine précédente par courriel à :
 archives@institut-tribune-socialiste.fr

Rappel des précautions sanitaires,

  • Eau, savon et gel hydro-alcoolique sont  disponibles sur place ;
  • Les visiteurs devront désinfecter leur poste de travail après utilisation
  • Ils devront respecter les gestes-barrières et porter un masque
  • Pour la consultation de documents, prière si possible de se munir de gants
  • Prière également d’apporter votre propre stylo ou crayon papier par mesure d’hygiène

Le Maltais rouge

En raison des contraintes sanitaires et du couvre-feu
l'accès au Maltais rouge est actuellement limité

Pour tous renseignements

lemaltaisrouge@gmail.com
ou
tel: 06 36 11 84 35

Le Maltais rouge recrute 

à partir du 1er mars 2021 

une/un
gestionnaire à mi-temps 

Renseignements auprès de
Mme Manon DOGNIN

tel : 06 36 11 84 35
lemaltaisrouge@gmail.com

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Lettre d'information réalisée par Roger BARRALIS et Patrice DELABRE

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