Lettre d'information n°14 de l'ITS

Lettre de l'Institut tribune socialiste

N°14, Septembre 2019

EDITORIAL
Un texte de Bertrand Badie

Le G7 qui s’est tenu à Biarritz en cette fin d’été n’est pas une institution jeune : dans son format actuel, elle date de 1975 ; dans sa nature d’instance oligarchique de concertation, elle remonte au début du XIXéme siècle dont elle continue d’ailleurs à épouser parfaitement les contours. Le premier concert européen date en effet de la fin du Congrès de Vienne (1815 !) et on peut dire que le G7 d’aujourd’hui en est l’héritier direct. Il s’agissait à l’époque, pour les principales monarchies européennes, d’échanger leurs points de vue sur l’état de l’Europe et de se concerter pour éventuellement réagir…Rien n’a changé quant aux pratiques… sauf que le monde n’est plus le même : celui d’antan se limitait de fait au cercle des vieilles puissances, celui d’aujourd’hui le dépasse considérablement !

Les Sept se conçoivent plus que jamais comme une oligarchie, mais qui, cette fois, n’exclut plus seulement quelques discrets royaumes européens, mais 186 Etats souverains, représentant l’écrasante majorité de la population mondiale et même de ses richesses, porteurs, de surcroît, des souffrances sociales les plus vives et sièges des principaux conflits qui ensanglantent la planète. C’est dire que le décalage est réel entre la régulation mondiale à laquelle prétend le G7 (ou plutôt ses plus chauds partisans) et le monde tel qu’il est…L’idée à la mode est d’infléchir cette réputation en présentant l’institution comme un « club de démocraties » agissant pour le mieux dans la mer démontée de l’autoritarisme mondial. Outre que l’idéal démocratique ne se porte pas si bien chez Donald Trump qui veut « acheter » le peuple du Groenland, ni chez Matteo Salvini dont on connait les forfaits, on ne peut que souligner l’aspect trompeur d’un format qui exclut ainsi des quantités de peuples et songer que la réalité du G7 renvoie tout simplement à une vieille nostalgie, celle d’un monde occidental, rejoint par le Japon, qui s’arrogeait le droit naturel de régir le monde, de penser tout, surtout le problème des autres….

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Cycle de séminaire organisé par six Fondations

La démocratie locale et
les nouvelles formes d'intervention citoyennes

Dans la situation actuelle de crise profonde de la représentation politique, le retour au local, aux territoires et aux citoyens peut-il être un moyen de réinventer la démocratie ? Des modalités qui pourraient initier des dynamiques nouvelles, comme le tirage au sort, la démocratie participative ou les listes citoyennes, sont souvent dévoyées, au risque d'en faire de simples gadgets.

Il est pourtant urgent de renouveler en profondeur les pratiques politiques actuelles, qui nourrissent le sentiment que la démocratie est mise à mal, entretiennent le désintérêt et, par conséquent, l'abstention électorale.

Les 6 fondations[1] qui, depuis cinq ans, organisent des cycles de conférences autour d'enjeux citoyens divers ont donc choisi cette année de traiter la question de la démocratie locale et des nouvelles formes d'intervention citoyennes.

Six débats auront lieu au cours de l'année 2019-2020, alternant thèmes généraux et études de cas de 18 heures 30 à 20 heures 30 au Maltais rouge (40 rue de Malte, 75011, métro Oberkampf ou République) :

16 octobre 2019

La démocratie locale à l’épreuve des évolutions institutionnelles (métropoles, communautés de communes, ….

20 novembre 2019

Etudes de cas : Louviers (cas ancien), une ou deux autres expériences actuelles

11 décembre 2019

Listes Citoyennes et partis

15 janvier 2020

Etudes de cas : Louviers (cas ancien), une ou deux autres expériences actuelles

5 février 2020

Référendum d'initiative citoyenne

13 mai 2020

après les élections municipales de mars, une séance exceptionnelle, en prélude à l’année du 150 ème anniversaire de la Commune de Paris 1871 : les enseignements de la Commune

Par ailleurs, deux autres débats sont d'ores et déjà prévus pour cet automne :

Mardi 24 septembre 2019

G7, Contre-G7, la fin d'un cycle ?

Retour sur le contre G7 : de la contestation à l’alternative

Mercredi 2 octobre 2019

Faut-il plafonner les revenus et le patrimoine ?

Prochainement au Maltais rouge
Brocante du livre politique le 28 septembre

Dans le coin des annonces

ARCHIVES du PSU

On recherche toujours des bénévoles pour assurer au Centre Jacques Sauvageot, centre d’archives et de recherches de l’ITS, des permanences consacrées à l’entretien et au classement des fonds d’archives PSU déposés au siège de l’Institut Tribune Socialiste.

Trois camarades se sont déjà inscrites, faites comme elles !

Envoyer toute proposition àcontact@institut-tribune-socialiste.fren précisant : « à l’attention de Meixin »

RÉÉDITION D’AFFICHES DU PSU
Vente au profit de l’Institut Tribune Socialiste

Tirage limité / technique jet d’encre

Format : 40 x 50 cm1 affiche : 30,00 €2 affiches : 50,00 €

A retirer au 40, rue de Malte - 75011 Paris.

Disparitions
Jean-Pierre WORMS

Jean-Pierre Worms

De 1955 à 1971, Il milite, à la suite de fusions successives, à la Nouvelle Gauche, à l'Union de la Gauche Socialiste et au PSU (Parti socialiste unifié) aux côtés de Michel Rocard, tous engagés dans les luttes de décolonisation et notamment contre la guerre d’Algérie. Il quitte le PSU afin de suivre en 1971 Alain Savary à la FGDS (Fédération de la gauche démocratique et socialiste) puis au Parti socialiste. Au sein du Parti socialiste, il rejoindra les partisans de Michel Rocard quand celui-ci quitte également le PSU en 1974.

Armand JUNG

Armand Jung, né le 13 décembre 1950 à Théding (Moselle) est mort le 31 juillet 2019 à Strasbourg (Bas-Rhin). Il fut député et conseiller général du Bas-Rhin et conseiller régional d'Alsace. Il avait été membre du PSU de 1973 à 1978.

Nous avons reçu le texte suivant à son sujet de Jeannette et Pierre BOULAY : (pierre.boulay162@orange.fr)

« Depuis avant notre retour en Alsace (1977), nous avions fait sa connaissance lors d'une fête du PSU (1974 ou 75), alors qu'il témoignait de son courageux combat pour la libre expression dans l'institution militaire ("sous l'uniforme tu restes un citoyen"). Nous l'avons retrouvé au même PSU à la section de Strasbourg (dont il était le secrétaire) dès notre installation et n'avons cessé de nous croiser depuis, la plupart du temps en entente, en tous les cas, en confiance et en estime réciproques. Ses convictions politiques affirmées et son sens de la relation humaine ont fait de lui un représentant efficace et estimé du monde politique et associatif strasbourgeois et alsacien. La disparition progressive du PSU et le réinvestissement politique de ses militants (la célébration nationale du cinquantenaire du PSU en 2010 en témoignait très clairement) a continué à nous rapprocher.

Quant à moi, avec des responsabilités locales à la LDH et européennes à la FIDH (représentant au Conseil de l’Europe et responsable des ONG Droits de l'Homme), nos chemins se sont régulièrement croisés, soit pour faire état de préoccupations, souvent liées à la situation faite aux immigrés, soit pour nous permettre d'assurer une conférence de presse au Conseil de l'Europe, seule possible sous le patronage d'un membre de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe, fonction qu'Armand a exercée à plusieurs reprises. Dans ces circonstances, il s'est toujours montré ouvert, compréhensif et efficace.Des relations d'amitié, assez régulièrement entretenues, avaient aussi toute leur place dans cette évocation. Nous savons, apprécions et partagions sa constante conviction de l'indispensable présence d'une force politique socialiste. » - Pierre Boulay

« Dans mes combats pour la reconnaissance et la survie de l'enseignement démocratique des Langues anciennes (Grec et Latin) j'ai toujours trouvé chez Armand un interlocuteur attentif, un médiateur d'autant plus courageux qu'il intervenait auprès de ministres socialistes et leur entourage bornés et redoutables, que ce fût Allègre et plus récemment N. Vallaud-Belkacem, qui voulaient notre mort. Il n'était pas le seul, mais ne craignait pas de s'engager pour sauver l'honneur de la pensée, sans lâcheté. Et évidemment sans l'ombre de quelque opportunisme. Nous ressentons sa perte comme celle d'un ami, mais aussi d'une référence de fidélité au PS, si précieuse au moment où surgissent de nouveau les tentatives de ralliement au macronisme ambiant. » - Jeannette Boulay

Témoignages personnels de J. et P. Boulay, militants PSU (1967-1984, successivement dans le Loir-et-Chet et dans le Bas-Rhin)

Voir aussi les articles sur Armand Jung parus dans « Le Monde » (02/08/2019) et les « Dernières Nouvelles d’Alsace » (01/08/2019)

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