Les tentatives de démocratiser les communes et de permettre aux habitants de se réapproprier collectivement les institutions locales ne datent pas d’aujourd’hui. Si la démocratie participative, qui en est une des modalités, est souvent attachée à l’expérience brésilienne de Porto Alegre, elle a des antécédents dans notre pays.
L’impulsion peut venir de l’extérieur. Ce fut le cas à Louviers où Mai 68 a vu la mise en place, par une municipalité élue 3 ans plus tôt avec un programme « révolutionnaire » et en dehors des partis jusqu’alors dominants, d’un fonctionnement auto-gestionnaire, avec comités de quartier, politique culturelle avant-gardiste, etc.
À Saillans, l’expérience est plus récente mais en un sens plus radicale : le maire était favorable à un projet de supermarché, les habitants ont dénoncé le projet pour menaces contre le « bien vivre au pays ». Des citoyens se sont présentés aux élections municipales en 2014. Leur liste a gagné et, depuis, une révolution participative est en cours.
À Nanterre, c’est l’environnement qui a donné lieu à de nombreuses innovations depuis une trentaine d’années (écoquartiers, bâtiment à énergie positive, etc.), parallèlement au développement de pratiques participatives diverses.
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Hélène HATZFELD, chercheure au Lavue. A écrit : La politique à la ville. Inventions citoyennes à Louviers (1965-1983), Presses universitaires de Rennes, 2018
Mario BILELLA, doctorant en science politique à l’Université Paris-I Panthéon-Sorbonne ; sa thèse porte notamment sur les processus d’innovation démocratique dans trois communes rurales, dont Saillans dans la Drôme