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Institut
Tribune Socialiste

Lettre d'information ITS N°58 - mars 2023

ÉDITO

A la mi-février, l’économiste Thomas Piketty signait dans le journal Le Monde une chronique intitulée « Un esprit de justice pour sortir de la crise » que nous reprenons dans cette lettre en écho au mouvement social contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Ce mouvement, qui a pour ambition de « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars afin de faire entendre raison au gouvernement, s’adosse en effet à une revendication générale de justice sociale largement soutenue dans le pays.

Pendant ce temps, notre planète continue à se débattre dans nombre de problèmes existentiels tels que celui de l’eau, au sujet duquel vous trouverez dans cette lettre la vidéo intégrale du débat des Sept Fondations du 8 février dernier (« Comment l’accès à l’eau redessine le champ politique ») ; la réunion suivante, le 5 avril, avec Jean-Louis Laville et Michèle Riot-Sarcey  portera sur le livre « La Fabrique de l’émancipation » qui propose de repenser la critique du capitalisme à partir des expériences, démocratiques et solidaires, et ouvre la discussion sur la définition des projets alternatifs à partir d’une question essentielle, celle de l’émancipation.

Pendant ce temps, l’Assemblée générale des Nations Unies vient de voter par 141 voix contre 7 et 32 abstentions (dont la Chine et l’Inde) une résolution exigeant le retrait des troupes russes d’Ukraine et appelant à une paix juste et durable, ceci après une année de guerre déjà, avec toujours en arrière-plan la fin des accords de désarmement et les menaces russes de nucléarisation du conflit.

Nucléaire, mais civil cette fois : 81 experts et chercheurs viennent de dénoncer un projet gouvernemental de démantèlement de l’IRSN (Institut de radio-protection et de sûreté nucléaire) qui risque de ruiner la confiance – ou ce qu’il en reste – des citoyens dans la sécurité de l’industrie nucléaire.

Dans un tout autre genre, la lettre ITS « fait la promo » ce mois-ci d’un livre consacré à un acteur aujourd’hui oublié du mouvement social au XIXème siècle, Adolphe Gouhenant (1804-1871).

Et, s’agissant de l’histoire du PSU, nous appelons nos lecteurs et nos lectrices qui disposeraient d’archives ou de témoignages sur l’année 1963 du PSU, celle de la crise et des deux Congrès, à nous les communiquer en vue de mieux préparer le colloque organisé à ce sujet par l’Institut Tribune Socialiste et l’Institut Edouard-Depreux le 6 octobre prochain. 

ÉVÉNEMENT À VENIR

Cycle de séminaires organisés par sept Fondations

La fabrique de l’émancipation

Repenser la critique du capitalisme à partir des expériences démocratiques, écologiques et solidaires


Mercredi 5 avril à 18h30
Au Maltais rouge, 40 rue de de Malte, PARIS 11e

Le livre de Bruno Frère et Jean-Louis Laville, La Fabrique de l’émancipation, propose de repenser la critique du capitalisme à partir des expériences, démocratiques et solidaires. Il ouvre la discussion sur la définition des projets alternatifs à partir d’une question essentielle, celle de l’émancipation. L’ambition est de construire une conception renouvelée de l’émancipation en partant de la théorie critique centrée sur l’ampleur des aliénations et des dominations, mais sans s’y cantonner. Il s’agit de rechercher les voies par lesquelles la démocratie se réinvente. en s’appuyant sur les apports des philosophies et connaissances du Sud et de l’économie solidaire.

Le néolibéralisme veut ouvrir à la concurrence tous les secteurs qui échappaient à la marchandisation et aggrave considérablement les inégalités. Les règles politiques sont considérées comme des rigidités qui freinent l’impératif de croissance.  Le progrès est l’apanage d’une élite et s’exprime par les start-up et la technologie numérique. Trois ruptures viennent troubler cette épopée du capitalisme, la décolonisation, les révoltes sociales et les ruptures climatiques et écologiques. Les citoyens ne sont donc pas résignés. La volonté d’émancipation et la capacité d’agir sont toujours présentes. L’histoire de la notion d’émancipation en témoigne à partir du choc des Lumières, de l’exigence de libertés et de l’égalité, et des apports de Marx sur l’importance de la critique et de la pratique de l’émancipation. Quels sont aujourd’hui les acteurs du changement alors même qu’il faut tirer les leçons de l’échec des tentatives d’émancipation du XXe siècle ? Il s’agit de repenser la théorie critique, de la réinventer à partir des pratiques, d’une réflexion historique et des recherches empiriques.

Avec

Jean-Louis LAVILLE

Professeur du Conservatoire national des arts et métiers à Paris (Cnam), titulaire de la Chaire « Économie Solidaire »

Débat animé par

Michèle RIOT-SARCEY

Professeur émérite d'histoire contemporaine et d'histoire du genre à l'Université Paris VIII Vincennes- Saint-Denis

HOMMAGE À BERNARD RAVENEL

Une soirée d'hommage
à Bernard Ravenel
aura lieu au CICP
21-ter rue Voltaire Paris 75011
Le lundi 27 mars à 18h 

LES VIDEOS DU MOIS

Cycle de séminaires organisés par sept Fondations

Comment l'accès à l'eau

redessine le champ politique
Mercredi 8 février 2023
Au Maltais rouge, 40 rue de de Malte, PARIS 11e

L'été 2022 a marqué les esprits par la répétition des épisodes de canicules et fortes chaleurs. Les sols, eux, ont été marqués par une sécheresse d'une rare intensité. Le 26 septembre, le préfet des Côtes-d'Armor annonçait un risque de pénurie d'eau potable quand des photos de la Loire asséchée envahissait les médias français. La bataille pour l'eau, sa préservation et son partage, que l'on pensait être l'enjeu de pays moins riches à des latitudes moins favorables, s'est invitée en France et est, à coup sûr, l'une des lignes de front politique les plus importantes des années et décennies qui viennent. 

Julie TROTTIER 

DÉBAT

Michèle DESCOLONGES & Victor FRÉMAUX

entrent dans la collection des Mémoires Vives du PSU !

Sociologue, associée au laboratoire Genre Travail Mobilités de l'université Paris X-Nanterre, Michèle DESCOLONGES a écrit "Qu'est-ce qu'un métier ?" (PUF, 1996), "Vertiges technologiques" (La Dispute, 2002), "Les entreprises seront-elles un jour responsables ?" (La Dispute, 2004), et, en collaboration avec Bernard Saincy, « Les Nouveaux enjeux de la négociation sociale internationale" (2006). Elle évoque ici ses années PSU, en dialogue avec Victor FREMAUX qui a été membre de la direction politique nationale du PSU de 1969 à 1974 et dirigeant de la fédération du Rhône du PSU. 

NOUVELLE PARUTION

Adolphe Gouhenant,
Engagements et ruptures d'un socialiste utopique (1804-1871)

Emmanuel PECONTAL – Paula SELZER Décembre 2022

Adolphe Gouhenant (1804-1871) fut un acteur aujourd’hui oublié du mouvement social au XIXème siècle. Sa première réalisation fut la construction d’une tour dominant la ville de Lyon, dédiée aux arts et aux sciences. Il s’engagea ensuite dans le mouvement social sous la bannière du communisme icarien d’Étienne Cabet. Accusé de complot communiste à Toulouse en 1843, il fut acquitté et vécut quelques années de son métier de peintre, avant d’être choisi par Cabet pour mener l’avant-garde de la communauté que ce dernier voulait fonder au Texas. Le fiasco de cette expérience le lança dans une nouvelle vie aux États-Unis où ses dons artistiques lui permirent de se réinventer.

ACTUALITÉ

Dans Le Monde daté des 12-13 février 2023, l'économiste Thomas Piketty publiait une chronique intitulée : "C’est en renouant avec l’esprit de justice que l’on sortira de la crise actuelle sur les retraites".
Nous la publions ici à nouveau pour nos lecteurs avec son aimable autorisation.

QUIZ DE L'ITS

Question :
Le 9 février dernier était le centième anniversaire d'André GORZ, penseur de l’éco-socialisme, qui a développé dans Tribune Socialiste ses analyses sur l'écologie et le socialisme.
Quel était son véritable nom ?

  1. Michel Bosquet
  2. Gérard Féran
  3. Gérard Horst

La réponse est à envoyer à
contact@institut-tribune-socialiste.fr 

La réponse au Quizz précédent de la Lettre ITS n°56 de janvier 2023 :

Laquelle de ces femmes n'a pas été une figure de la lutte des LIP ? 

  1. Fatima Demougeot
  2. Monique Piton 
  3. Chantal Rogerat Apostolo 

La bonne réponse était : Chantal Rogerat Apostolo ; voir sa notice Maitron

LES VIDEOS DU CINQUANTENAIRE

Lors de la commémoration des 50 ans de la création du PSU, deux équipes ont interrogé quelques camarades sous forme de "microtrottoir".

Chaque mois, nous vous en proposerons deux sur les 53 qui existent.

Aujourd'hui Michel PERRAUD et Mijo THOMAS

DISPARITIONS

Luis MOITA

Par Claude Picart

Je viens d'apprendre la mort de Luis Moita. Il nous a quittés le 28 janvier 2023 à l'âge de 83 ans.

Luis, ancien prêtre, s’était engagé dans les luttes de libération des colonies portugaises. Dans les années 1970, il avait publié un bulletin anti-colonial et avait participé en 1972 à l’occupation de la Capela do Rato, une église de Lisbonne, pour protester contre les guerres coloniales. Il avait participé, avec le « mouvement des capitaines », à la révolution des œillets qui aura raison, en 1973 de la dictature de Salazar, au Portugal.

En 1974, il a été le fondateur du CIDAC (Centre de documentation et d’information Amilcar Cabral), relais des luttes de libération dans les ex-colonies lusophones et en Amérique Latine. Parmi les amis du CIDAC, figurent les mouvements de libération : le MPLA, le FRELIMO, le PAIGC, le PAIVC et le MLSTP. Luis dirigera le CIDAC de 1974 à 1989. Au début des années 1980, il participera avec le CETIM à Genève, le CEDIDELP-CEDETIM à Paris, le CETRI à Louvain, l’IDOC à Rome à la création d’un réseau des centres de documentation engagés dans le soutien à la décolonisation.

Luis a été un chercheur et un professeur reconnu en théories des relations internationales ; il a été directeur du département des relations internationales et vice-recteur de l’université autonome de Lisbonne. Il a été un membre très actif du Tribunal Permanent des Peuples créé à l’initiative de Lelio Basso après le Tribunal Russell sur le Vietnam. Il a été membre du jury de la session du Tribunal Permanent des Peuples sur les droits des personnes migrantes, à Paris, en 2018.

Nous saluons sa mémoire et ses engagements.

Luis MOITA a collaboré en 1974 à l'écriture du cahier ITS / bruno leprince coordonné par Claude Picart : "PORTUGAL 1974-2014 de la révolution à l'effondrement du modèle néo-libéral"

Madeleine LAUDE

Madeleine Laude, née Machebeuf, voit le jour le 12 février 1937 à Juvisy-sur-Orge (91). Elle étudie à l’Ecole normale de Saint-Germain-en-Laye puis intègre la Sorbonne où elle obtient son CAPES de lettres modernes en 1959. Elle sera successivement nommée en Alsace, au lycée de Palente, au collège de Saône où elle prendra sa retraite. Maman de 2 enfants, Nadia et Sylvain (décédé en 2013), elle se mariera avec Bernard Laude en 1972 et participera à l’éducation des 2 enfants de son mari (décédé en 2015), Anne-Cécile et François, puis aura 4 petits-enfants.

Femme de conviction allant jusqu’au bout de ses idées, Madeleine aura une vie d’engagements comme au CCPPO de Palente qui faisait venir des artistes pour diffuser la culture populaire. Elle s’engage pour les Lip et prend une carte au PSU. Féministe dans l’âme, elle soutient le mouvement de libération des femmes, écrit une pièce pour le théâtre Bacchus et avec son mari 13 pièces pour les enfants et jouées aux Salins de Bregille. Elle s’engage pour le Mali. Et écrit un livre sur la féministe Gabrielle Petit. Mais le premier de ses engagements aura été sa vie de mère avec un enfant paraplégique. La cérémonie civile a été célébrée le 23 décembre au crématorium Saint-Claude. Nos condoléances.    (L'Est Républicain - 21 déc. 2022)

Jean LE GARREC

Jean LE GARREC, ancien membre du bureau national du PSU, est décédé le 19 février 2023.

Né le 9 août 1929, militant PSU de l’Essonne, il accéda à la direction politique nationale du PSU lors du Congrès de Lille en 1971 au titre du courant Rocard, alors qu’il travaillait chez IBM. Associé au travail du Bureau national du PSU, il fut, après le congrès de Toulouse (décembre 1972), trésorier national et l’un des deux secrétaires nationaux adjoints de Michel Rocard, chargé de la formation.

Convaincu, après l’échec électoral du PSU aux élections législatives de 1973, de l’absence d’avenir électoral du PSU, il le quitta en 1974 avec Michel Rocard, mais suivit ensuite sa propre voie au Parti socialiste, avec Pierre Mauroy puis Martine Aubry dans le Nord, et fit une brillante carrière ministérielle, puis à l’Assemblée nationale avant de quitter ses fonctions en 2007.

L’un des tout premiers soutiens de l’Institut Tribune Socialiste, il  favorisa sa collaboration avec les éditions Bruno Leprince, la maison d’édition travaillant pour le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, pour la création des Cahiers de l’ITS, puis la revue Débats de l’ITS , écrivant lui-même un article sur le passage « Du plan national au contrat de plan entre l’Etat et les régions »  dans le tout premier Cahier de l’ITS : « Décoloniser la province : la vie régionale en France ». 

Toujours chez Bruno Leprince, il avait écrit en 2011 un témoignage émouvant sur les « Trois Femmes » qui l’avaient élevé. Ses dernières années avaient été assombries par la maladie et le décès de son épouse, la journaliste féministe Evelyne Le Garrec, ainsi que par sa propre maladie. 

Notice du Monde

APPEL

APPEL
à nos lecteurs et lectrices pour documents et/ou témoignages

Le vendredi 6 octobre 2023, l’Institut Tribune Socialiste et l’Institut Edouard-Depreux organiseront au Maltais rouge un colloque sur l’année 1963 au PSU, celle de la crise et des deux Congrès, d’Alfortville (25-27 janvier) et de la Grange aux Belles à Paris (9-11 novembre). Nous essaierons en particulier de déterminer pourquoi et comment le PSU a pu surmonter la crise et su rebondir les années suivantes malgré la perte drastique d’adhérents en 1963. 

En cette année du soixantième anniversaire, nous appelons nos lecteurs et lectrices qui disposeraient d’archives ou de témoignages à nous les communiquer en vue de préparer ce colloque, qui devrait permettre d’apporter de nouveaux éclairages sur l’année au cours de laquelle le PSU a tenté de redéfinir son rôle après la guerre d’Algérie qui avait constitué le ciment de sa fondation.

Toute correspondance est à adresser à : archives@institut-tribune-socialiste.fr

Il y a 60 ans,
le PSU soutient la grève des mineurs

CENTRE JACQUES SAUVAGEOT

Actualité des archives au CJS en février 2023

Par Meixin Tambay, archiviste de l’ITS

Au mois de février 2023, le Centre Jacques Sauvageot :

  • A accueilli un journaliste du Monde pour la recherche de documentation dans le cadre d’un article sur les 50 ans de l’auto dissolution de la gauche prolétarienne.
  • A classé le fonds Jacques Delpy, l’inventaire est en ligne à l’adresse suivante : https://www.institut-tribune-socialiste.fr/wp-content/uploads/2023/02/DEL-JA-1_2023.pdf
  • A poursuivi le chantier de rénovation du site Internet en commençant l’actualisation de plusieurs articles du site.
  • A fini la numérisation de l’année 1966 de Tribune socialiste.
  • A mis en valeur plusieurs archives sur Twitter, en particulier une affiche de Jean Le Garrec lorsqu’il était secrétaire national adjoint du PSU.
  • A commencé l’élaboration des actes des hommages rendus à Michel Mousel lors de la soirée du 27 septembre 2021.
  • A participé à la réunion de préparation du colloque sur l’année 1963 au PSU.

Le Centre Jacques Sauvageot 

Jours d'ouverture

Lundi, Mardi et Jeudi

Demande préalable de RdV
à présenter la semaine précédente par courriel à :

 archives@institut-tribune-socialiste.fr

ou par téléphone au 07 49 64 97 85

Le Maltais rouge

Jours d'ouverture

Lundi, Mercredi & Vendredi de 13h à 18h

lemaltaisrouge@gmail.com

ou tel: 06 36 11 84 35

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Lettre d'information réalisée par Roger BARRALIS et Patrice DELABRE
Relecture Gérard PRINGOT, Mijo THOMAS et Pierre DROIN

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