Ce mois-ci, comme depuis plusieurs mois, l’actualité reste dominée en France par la poursuite du mouvement social contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron : non votée par l'Assemblée Nationale, mais « considérée comme adoptée » du fait du rejet – à 9 voix près - de la motion de censure transpartisane, elle continue à être rejetée par la très grande majorité de la population et le 6 avril verra se dérouler la 11ème journée de protestation depuis le mois de janvier. L’issue du conflit reste incertaine pour le gouvernement d’autant qu’il n’est pas assuré que le verdict du Conseil constitutionnel lui soit favorable, à en croire certains spécialistes, comme le professeur Dominique Rousseau auquel nous faisons écho dans la présente Lettre ITS.
Pour ne pas en rester à la simple actualité, nous organisons au Maltais rouge le 5 avril, en commun avec nos partenaires du groupe des « Sept Fondations » une soirée-débat sur « l’actualité de l’émancipation » avec Jean-Louis Laville et Michèle Riot-Sarcey ; à l’instar de ce que nous avons fait en février sur la question de l’eau, ou en décembre dernier sur celle du travail, il s’agit d’évoquer des sujets de fond qui nécessitent une réflexion de long terme.
Trois jours plus tard, c’est à un retour sur le passé que vous convie le groupe ITS qui travaille sur l’expérience des militants anti-colonialistes dans l’Algérie nouvellement indépendante : plusieurs d’entre eux témoigneront ce 8 avril de ce qu’ils ont vécu, et ce à quoi ils ont participé, avant comme après le coup d’état militaire du 19 juin 1965.
Ceci nous ramène près de 60 ans en arrière, et ce temps qui passe nous est rappelé de manière cruelle et triste par la disparition de nombre de nos anciens camarades qui, pour beaucoup justement, ont milité au PSU au temps de la guerre d’Algérie finissante : ce mois-ci, malheureusement, nous évoquons de nombreuses figures dans notre rubrique « disparitions ».
La relève militante nous est venue de Clermont Ferrand ce 31 mars, avec l'élection de Sophie Binet (41 ans) comme secrétaire générale de la CGT à l’issue de son 53ème Congrès confédéral. Après une bonne expérience des luttes à l’époque du CPE en tant que membre du Bureau national de l’UNEF (dont elle a été vice-présidente en 2008-2009) elle a également acquis une solide expérience syndicale en tant que membre, par trois fois, de la Commission exécutive confédérale de la CGT, dont elle a déjà été membre du bureau confédéral en 2013-2015. Militante féministe, elle a co-écrit avec Maryse Dumas et Rachel Silvera le livre : « Féministe, la CGT ? les femmes, leur travail et l’action syndicale ». Actuellement secrétaire générale de l’UGICT (Union Générale des ingénieurs, cadres et techniciens), elle incarne désormais, en même temps que le rajeunissement et la féminisation de la CGT, le nouveau point d'équilibre, solide et revendicatif, de la plus ancienne des confédérations syndicales françaises.