1er mai : « baroud d’honneur » ou nouveau départ ?
Après la validation du projet de réforme des retraites par le Conseil constitutionnel et la décision immédiate - dans la nuit suivante ! – d‘Emmanuel Macron de promulguer la loi, l’intersyndicale - composée des confédérations syndicales et des principales organisations étudiantes et lycéennes - a appelé à une mobilisation massive le 1er mai.
Dans son communiqué du 14 avril, l’intersyndicale appelle « l’ensemble des travailleuses et travailleurs, des jeunes et retraité.es à faire du 1er mai une journée de mobilisation exceptionnelle et populaire contre la réforme des retraites et pour la justice sociale » et ajoute : « Une telle mobilisation unitaire intersyndicale sur le travail et les retraites est historique dans notre pays, elle démontre l’importance d’avoir des réponses à la hauteur des enjeux sociaux et environnementaux ».
Le gouvernement espère évidemment qu’il ne s’agira là que d’un baroud d’honneur et que les choses rentreront ensuite dans l’ordre, ainsi que l’escompte le Président de la République qui prétend passer de suite à autre chose ; hélas pour lui, « la rue » n’en démord pas et lui tient tête en chahutant ses déplacements.
Ce qui l’amène à vouloir faire des bons mots (« Les œufs et les casseroles, c’est pour faire la cuisine, chez moi ») qui ne font qu’exacerber la colère du peuple. On comprend bien que l’arrogance et l’égotisme dont fait preuve le Président de la République sont confortés par le fait qu’il ne pourra être sanctionné par le suffrage universel puisque, en l'état actuel du droit, il ne peut pas se représenter, mais cela ne règle en rien son problème d’absence de majorité politique ; et ce n’est pas l’effondrement de sa popularité qui va encourager beaucoup de députés de droite à monter dans un bateau promis au naufrage ….
On peut donc espérer que l’après 1er mai soit le point de départ d’une nouvelle période de mobilisation populaire, distincte dans ses formes de la précédente, mais qui maintiendra l’espoir du changement.
Au-delà de l’instant, la Lettre de l’ITS relaie, en prolongement de cet éditorial, une note de réflexion de Gus Massiah sur le mouvement social, écologique et démocratique qui se manifeste depuis plusieurs mois contre le projet de réforme des retraites, et nous aborderons le 7 juin la question de son contenu socio-politique dans le cadre d’une réunion-débat des sept Fondations.